Je ne sais pas nager

Nous regardons la mer effondrer nos silences
le café nous brûle la gorge
mais nous nous foutons du climat
des comètes explosent ton rire
il doit être tôt, l'aube née dans nos ventres

j'ai dormi la tête déposée sur ton sein droit
comme ces parfums de monade noyée
je ne sais pas nager, tu as ri, j'ai contemplé ton corps
lorsque tu mimais une nage ébouriffée
j'ai ri aussi de ne pas savoir nager
mes pieds sous l'eau enfoncés dans le sable
t'écrivaient des poèmes muets

hier les constellations filaient une toile étrange
des reflets pourpres et jaunes éclairaient nos corps
j'attendais que tu me dises, allons dormir
mais tu as voulu encore admirer l'effondrement du monde
je nous laisser vivre le vide du ciel

la fumée de ta cigarette dessine des présages prudents
on attend le soleil, et nous irons sur la plage
je te regarderai nager, mes pieds enfoncés dans le sable
des mots précis voudront sortir de mon cœur
tu me diras, dis-moi, et je ne saurai que te répéter
que je ne sais pas nager
ce matin cela ne te fera pas rire

ce soir je te raccompagnerai à la gare
on prendra un café d'une fadeur rouillée au distributeur
je saisis ta main au moment où tu cherches ton billet
je repense aux mots que je ne t'ai pas dit
ils se bousculent mais restent là, comme mes pieds
enfoncés dans le sable
à travers la vitre je te dirai : je vais apprendre à nager
la prochaine fois je nagerai avec toi

à travers la vitre je te dirai : je vais apprendre à nager
la prochaine fois je nagerai avec toi


C'est beau ça.
LC sait aussi nous donner de beaux textes d'amour.
C'est peut-être ça un poète.

Nilo, peut-être.

Un beau texte.
J'aimerais pouvoir en dire plus, mais parfois quand les sentiments et les êtres sont si bien perçus et aimés à travers les mots, il n'y a rien à dire de plus.

J'ai pas l'habitude de lire ce genre de poème d'amour de toi (qui n'a pas envie d'en recevoir hein )
mais ce genre, je vais aussi l'apprendre...des images....

Sylvie

Un nouveau LC Beat davantage tourné vers la lumière, la mer, la confidentialité
Moins torturé par la mère tu te rapproches des lecteurs de John Fante