Carré des indigents

A, B, C, X
Te voilà libre sac à papier
Dans la parcelle rayon fixe
Domicile brut sans loyer

Un reste de bulletin vierge
Trois mégots secs une canette
Un merle coquet qui tient le cierge
Siffleur au-dessus de ta binette

On te ramasse au pied du lit
Fastueux des quartiers bien clos
Passe et repasse sans un bruit
De trop

Collier de chien enfin rompu
Te laisse aller en anonyme
Dormir enfin de n'avoir pu
Rester deux bouts en paronyme

A,B,C,D
Deux mots laissés
D,C,D,C
Sans s'effacer.


Pour cette partie de nous trouvée dans la rue et à Patrick Pelloux qui la met en lumière.

Que dire ?
Lire et se taire.
Dire la révolte de l'indifférence, contre l'indifférence.
Dire l'indigence de ces trois mégots, trésor de guerre des miséreux.
Dire la faim comme tu dis la fin.

Nilo, sensible.

Et oui, tout le monde ne peux pas, comme Montherlant, voir ses cendres dispersées sur le forum de Rome...

swann, philosophe en attendant la dernière heure

Tiens, pourquoi Montherlant ? En attendant, merci les gars de sortir ces " indigents " de l'ombre où nous les laissons nous oublier !

Le mur à Dédé m'a porté chance puisque je n'avais pas vu ce poème et pourtant il vaut bien le détour pour cette poétesse au talent bien à elle.

Merci Dédé et merci Ratoune de nous offrir tes écrits auxquels je m'accroche à yeux.

Sylvie

Une envolée de sourires du fond de ces " fosses communes " sinon le papier gras reste insupportable.
Je reviens de suite.

Dans le mur.
Merci pour ce texte sensible et bien écrit Ratoune, qui me permet (inculte que je suis) de savoir ce qu'est "Le carré des indigents".

Soit-disant, les gens "s'indignent" (verbe tant à la mode qu'il en devient écoeurant)
Soit-disant...

Te lire est toujours un grand plaisir.

Le " mur " permet à certains textes de reprendre du poil de la tête, je l'en remercie.