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Lettre à une amie que sa colère tue
4 participants
Macadam :: MacadaTextes :: MacadEpitres
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Lettre à une amie que sa colère tue
Je crois au contraire que tout a son importance ; nous-mêmes étant insignifiant dans l'univers, si nous ne donnons pas de l'importance à ce que nous vivons, autrement dit « du sens », alors cela ne vaut pas la peine ! Je connais la colère que tu décris et qui t'envahit souvent... Elle est le fruit de ce sentiment intime d'avoir raison et de n'être sinon compris(e), en tout cas pas entendu(e). Il y a quelque chose d’insupportable quand on est convaincu d'être dans le vrai et que l'on fait le constat de ne pas susciter l'adhésion, ni d'être suivi(e)... Quand ensuite on constate que changer les choses nous est de l'ordre de la montagne à déplacer, la foi nous manque et l'échec d'avance amer...
Nous sommes inégaux devant la colère, et sans doute notre histoire intime plus que notre signe astrologique fait qu'on n'y donne pas des suites égales... Pourtant, le fait est qu'il s'agit pour chacun, pour toi, pour moi, de trouver le moyen de vivre, et particulièrement de survivre à ce genre d'expériences plus blessantes qu'on pourrait le croire, ces « détails » en apparence. Doit-on se soumettre à l'imbécilité, à l'arbitraire, à la pleutrerie ? Non, sans aucun doute, mais le combat est ailleurs je pense. Le vrai combat est à mener contre soi bien plus que contre les autres. Certains ont « l'assurance » qui les porte naturellement et le mépris du mépris des autres comme armure. Et cela leur semble facile. D'autres sont plus vulnérables parce que leur colère reste à fleur de peau et les bouffe. C'est ainsi. La colère est un feu venu de l'intime et qu'entretiennent trop d'allumettes que la vie nous jette chaque jour, comme si nous attirions les incendiaires. Oui, ça remet énormément en question finalement. Mais culpabiliser ne nous sauve pas, nous enfonçant un peu plus dans un océan de lave d'où personne semble-t-il viendra nous sauver... Tout juste quelques bouées qu'on nommera amours -et le S est capital, amitiés, joies éphémères -et les enfant en sont, rencontres -et les plus brèves sont parfois les plus sensuelles et les plus apaisantes ; ce sont des « consolations », mais elles sont ce qu'il y a de plus important au monde et il ne faut pas nous en priver. Car au milieu de tout, il y a notre solitude sans aucun doute, comme un cancer récidiviste puisque notre colère voudrait nous isoler et nous tuer, à petit « feu ».
Mais ce qui nous « tue » nous dit que nous sommes encore vivant ; et cette seule pensée souvent parvient à me rendre plus fort !
Tu m'a dit un jour où je parlais trop sans doute, versant dans la confidence et parlant de ma vie, que c'était peut-être mon destin après tout, sous-entendant qu'il était vain et stérile de s'exténuer à le fuir... Cela m'avait dans un premier temps blessé, et j'ai longtemps « mâchonné » mentalement cette proposition. Mais je crois qu'il y a là une clé intéressante...
Tu as sans doute ton prisme personnel, déformant comme l'est tout prisme, mais je doute que tu sois « parano » pour reprendre ton mot, et que tu fausses la réalité au point d'entièrement te tromper. Pour ce qui est d'être « malade », cet autre mot terrible que tu as employé suivi d'un point d'interrogation, il me semble que tu as accepté il y a peu de croire à cette formulation des choses, mais surtout, tu as accepté de te soigner. C'est un pas qui a du te coûter énormément, mais il est énorme ! Sur ces plans psychologiques-là, parmi ceux qui sont lézardés par des vies affectives compliquées, des vies professionnelles déstructurantes, des vies désenchantées quoi, « Qui » en toute sincérité pourrait avoir la prétention de se dire épargné par la « maladie »...?
"Notre besoin de consolation est impossible à rassasier..." ( Stig Dagerman)
Nous sommes inégaux devant la colère, et sans doute notre histoire intime plus que notre signe astrologique fait qu'on n'y donne pas des suites égales... Pourtant, le fait est qu'il s'agit pour chacun, pour toi, pour moi, de trouver le moyen de vivre, et particulièrement de survivre à ce genre d'expériences plus blessantes qu'on pourrait le croire, ces « détails » en apparence. Doit-on se soumettre à l'imbécilité, à l'arbitraire, à la pleutrerie ? Non, sans aucun doute, mais le combat est ailleurs je pense. Le vrai combat est à mener contre soi bien plus que contre les autres. Certains ont « l'assurance » qui les porte naturellement et le mépris du mépris des autres comme armure. Et cela leur semble facile. D'autres sont plus vulnérables parce que leur colère reste à fleur de peau et les bouffe. C'est ainsi. La colère est un feu venu de l'intime et qu'entretiennent trop d'allumettes que la vie nous jette chaque jour, comme si nous attirions les incendiaires. Oui, ça remet énormément en question finalement. Mais culpabiliser ne nous sauve pas, nous enfonçant un peu plus dans un océan de lave d'où personne semble-t-il viendra nous sauver... Tout juste quelques bouées qu'on nommera amours -et le S est capital, amitiés, joies éphémères -et les enfant en sont, rencontres -et les plus brèves sont parfois les plus sensuelles et les plus apaisantes ; ce sont des « consolations », mais elles sont ce qu'il y a de plus important au monde et il ne faut pas nous en priver. Car au milieu de tout, il y a notre solitude sans aucun doute, comme un cancer récidiviste puisque notre colère voudrait nous isoler et nous tuer, à petit « feu ».
Mais ce qui nous « tue » nous dit que nous sommes encore vivant ; et cette seule pensée souvent parvient à me rendre plus fort !
Tu m'a dit un jour où je parlais trop sans doute, versant dans la confidence et parlant de ma vie, que c'était peut-être mon destin après tout, sous-entendant qu'il était vain et stérile de s'exténuer à le fuir... Cela m'avait dans un premier temps blessé, et j'ai longtemps « mâchonné » mentalement cette proposition. Mais je crois qu'il y a là une clé intéressante...
Tu as sans doute ton prisme personnel, déformant comme l'est tout prisme, mais je doute que tu sois « parano » pour reprendre ton mot, et que tu fausses la réalité au point d'entièrement te tromper. Pour ce qui est d'être « malade », cet autre mot terrible que tu as employé suivi d'un point d'interrogation, il me semble que tu as accepté il y a peu de croire à cette formulation des choses, mais surtout, tu as accepté de te soigner. C'est un pas qui a du te coûter énormément, mais il est énorme ! Sur ces plans psychologiques-là, parmi ceux qui sont lézardés par des vies affectives compliquées, des vies professionnelles déstructurantes, des vies désenchantées quoi, « Qui » en toute sincérité pourrait avoir la prétention de se dire épargné par la « maladie »...?
"Notre besoin de consolation est impossible à rassasier..." ( Stig Dagerman)
rougeazur- MacaDeb
- Messages : 19
Date d'inscription : 17/12/2009
Age : 99
Localisation : francia, south
Re: Lettre à une amie que sa colère tue
Une bien belle lettre qui a du avoir son importance , pleine d'humanité et de comprehension.
La colère est souvent salutaire , quoiqu'on en dise, elle est un "passage" obligé vers l'acceptation et attention accepter, ce n'est pas se résigner , mais "faire avec".
La colère est souvent salutaire , quoiqu'on en dise, elle est un "passage" obligé vers l'acceptation et attention accepter, ce n'est pas se résigner , mais "faire avec".
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LaLou
Re: Lettre à une amie que sa colère tue
C'est un sujet qui m'intéresse, la colère. Je lui trouve tellement de qualité - même son aveuglement - que je ne comprend pas cette nécessité d'une colère 'en deux temps' : comme si le renoncement était la suite logique de la colère. Je suppose qu'il n'est pas possible d'être toujours énervé, même si les raisons de l'être sont multiples - surtout dans le combat permanent contre soi-même, dont ta lettre parle. Mais je pense qu'il est possible que la colère fonctionne par cycles : elle se réinvente, au fur et à mesure des raisons qu'elle trouve d'exister. Elle se nourrit, grandit, évolue en permanence.
Donc je ne crois pas à la logique colère > apaisement. Qui rime avec renoncement. Il n'y a pas de fatigue dans la révolte.
Z.
Donc je ne crois pas à la logique colère > apaisement. Qui rime avec renoncement. Il n'y a pas de fatigue dans la révolte.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 32
Localisation : Centre
Re: Lettre à une amie que sa colère tue
"Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort."
(Nietzsche)
De la colère, garder l'énergie qui l'anime, et la transfigurer !
Vivre...
Qu'elle trouve la rage de
Vivre
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De la colère, garder l'énergie qui l'anime, et la transfigurer !
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rougeazur- MacaDeb
- Messages : 19
Date d'inscription : 17/12/2009
Age : 99
Localisation : francia, south
Re: Lettre à une amie que sa colère tue
oui, et Z ne parles tu pas plutôt de la révolte?
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LaLou
Re: Lettre à une amie que sa colère tue
Je n'ai pas vraiment saisi le pourquoi de ces
compris(e), entendu(e), suivi(e)...
puisque ta lettre s'adresse clairement à une amie.
Tu as bien entendu le droit de faire une digression vers une entité plus large pais alors le simple singulier pourrait suffire. Bref, ce n'est qu'anecdotique.
Pour le reste je ne "répondrai" à cette lettre qui ne m'est pas adressée que pour dire que la colère est un sentiment tellement éphémère qu'il ne mérite pas qu'on y perde notre temps et qu'il vaut bien mieux mettre de l'énergie à éviter l'abandon de soi où elle peut conduire ceux qui ont la faiblesse de s'y laisser aller trop longtemps.
Il n'est pas de guerre juste qui ne se gagne.
Ceci dit, entendons-nous bien, il m'est arrivé d'être "en colère", mais jamais longtemps. Quitte à la noyer dans le Margaux.
Nilo, winner.
compris(e), entendu(e), suivi(e)...
puisque ta lettre s'adresse clairement à une amie.
Tu as bien entendu le droit de faire une digression vers une entité plus large pais alors le simple singulier pourrait suffire. Bref, ce n'est qu'anecdotique.
Pour le reste je ne "répondrai" à cette lettre qui ne m'est pas adressée que pour dire que la colère est un sentiment tellement éphémère qu'il ne mérite pas qu'on y perde notre temps et qu'il vaut bien mieux mettre de l'énergie à éviter l'abandon de soi où elle peut conduire ceux qui ont la faiblesse de s'y laisser aller trop longtemps.
Il n'est pas de guerre juste qui ne se gagne.
Ceci dit, entendons-nous bien, il m'est arrivé d'être "en colère", mais jamais longtemps. Quitte à la noyer dans le Margaux.
Nilo, winner.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Macadam :: MacadaTextes :: MacadEpitres
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