Debout

nous resterons debout                                              
malgré la peur

le corps pétri par le vent
la main gantée sur le cœur

nous resterons debout
malgré la rage
et le sommeil bouffi
des derniers rois

qui se cramponnent
à leurs mirages
dans leurs palais cubiques
où règnent l'ordre et le mépris

nous resterons debout
les poings levés

en agitant
le drapeau des colères
sous les dorures saignantes
des vieilles Assemblées

nous resterons debout
sans jamais pactiser

condamnant
l'épaisseur des misères
au buffet des rentiers

nous resterons debout
nous ne lâcherons rien

pas même un grelot d'amertume
pas même un sanglot quotidien

nous resterons debout
nous rebâtirons nos villes

avant de disparaître invincibles
sous un tapis d'écume

à Stéphane Hessel (1917-2013)
   à Hugo Chavez (1954-2013)

Encore un Léo qui percute, concis, efficace. J'aime décidément ta signature de plume.

Z, pas un de trop.

"avant de disparaître / invincibles"
Le courage des actes, des paroles, de la présence juste.

Pas mal, Léo !

J'ai aimé

H.

Beau cri, tout en douceur, sans armes, sans haine.

Nilo, ni violence.

Merci à celles et ceux qui sont passés par ici...

Une dignité droite comme un I, qui masque l'humanité sensible
J'aime.

un petit up pour Léo.

Histoire de varier les plaisirs!

Je remonte celui-ci en hommage à deux grandes figures de la Résistance disparues en ce début d'année : Stéphane Hessel et Hugo Chavez.

Il semble que la poésie, donc, se prète bien à la posture d' indignation que steph. hessel incarnait. Tant mieux.

Oui pour le cri, oui pour l’indignation, et pour le cri d’indignation (que l’écrit rend peut-être encore plus fort, plus digne, et Vrai. Ceci dit, et tu le sais aussi, ça n’est pas prêt de changer (les civilisations) - une révolution chasse l’autre jusqu’à l’épuisement, la fin-chaos-et après ?... C’est l’histoire d’une vie, d’un seul parcours.
La civilisation, c’est la création de besoins dont on n’a pas besoin.

Dam.