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Dämmerung.
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Dämmerung.
Un vieux poète aigri qui vous dira ‘j’étais’
Qui ne bandera plus des rimes ni d’ailleurs
Haïssant les enfants-lumière qu’il aimait
Clown errant d’un futur qu’il prédisait meilleur
Je l’ai vu regarder les foules frémissantes
Avec aux yeux l’effroi mêlé de vanité
A ses dernières nuits les ombres des amantes
Comme des clairons noirs viendront le réveiller
Que faites-vous messieurs de vingt ans de mon âge
Du vieillard purulent qui doucement s’approche
Vous saurez qu’il est là si vous lisez ces pages
Le poison de la mort déborde de ses poches
Il a senti son dos sa nuque se raidir
Ses bras se consteller de brunes moisissures
Il allait raide blanc dans les éclats de rire
Ses petits yeux mouillés plantés sur ses chaussures
Comment n’avez-vous pas senti fumer l’urine
Qui perlait de son froc dont il se foutait bien
Trop heureux d’avoir pu dans sa journée de ruines
Sentir le vent gifler la croûte de ses mains
L’aurore se lever le soleil à midi
Les odeurs de la rue l’essence la fumée
Le lourd ronron des trains les aiguilles de pluie
Qu’il aimait sans chapeau laisser le traverser
Comment n’avez-vous pas les os qui vous démangent
Et le sang bouillonnant de vous sentir crever
Que n’ais-je pas encore éveillé quelques anges
Qui voudraient comme moi le défi pour défier
Je n’entends rien de plus que ma propre folie
Qui tourne tourne en rond sans chœurs pour la chanter
Ne me laissez pas seul aux longues agonies
Portez-moi puisqu’un jour je serais emporté
Z 10 03 11
Pour G.Trakl
Qui ne bandera plus des rimes ni d’ailleurs
Haïssant les enfants-lumière qu’il aimait
Clown errant d’un futur qu’il prédisait meilleur
Je l’ai vu regarder les foules frémissantes
Avec aux yeux l’effroi mêlé de vanité
A ses dernières nuits les ombres des amantes
Comme des clairons noirs viendront le réveiller
Que faites-vous messieurs de vingt ans de mon âge
Du vieillard purulent qui doucement s’approche
Vous saurez qu’il est là si vous lisez ces pages
Le poison de la mort déborde de ses poches
Il a senti son dos sa nuque se raidir
Ses bras se consteller de brunes moisissures
Il allait raide blanc dans les éclats de rire
Ses petits yeux mouillés plantés sur ses chaussures
Comment n’avez-vous pas senti fumer l’urine
Qui perlait de son froc dont il se foutait bien
Trop heureux d’avoir pu dans sa journée de ruines
Sentir le vent gifler la croûte de ses mains
L’aurore se lever le soleil à midi
Les odeurs de la rue l’essence la fumée
Le lourd ronron des trains les aiguilles de pluie
Qu’il aimait sans chapeau laisser le traverser
Comment n’avez-vous pas les os qui vous démangent
Et le sang bouillonnant de vous sentir crever
Que n’ais-je pas encore éveillé quelques anges
Qui voudraient comme moi le défi pour défier
Je n’entends rien de plus que ma propre folie
Qui tourne tourne en rond sans chœurs pour la chanter
Ne me laissez pas seul aux longues agonies
Portez-moi puisqu’un jour je serais emporté
Z 10 03 11
Pour G.Trakl
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 32
Localisation : Centre
Re: Dämmerung.
"Ses petits yeux mouillés plantés sur ses chaussures"
... il rêva. Il est certain, et il en témoigne aujourd'hui, qu'il n'oublia jamais l'instant de transverbération qui le saisit soudain lorsque, ayant ouvert, au hasard, l'un des exquis ouvrages que publiait alors Guy Lévis Mano, il lut, pour la première fois, un poème de Georg Trakl. Ce fut l'un de ces instants intenses dont l'avènement s'est préparé dans le tissu secret, lumineux et douloureux, de l'existence, et qui éclate exactement au point extrême de la nécessité où toutes les tensions du goût et de l'intelligence spirituelle se trouvent concentrées.
à tes lettres de noblesse, affectueusement
ez
Re: Dämmerung.
Ah oui. Et même si mon histoire avec Georg Trakl n'est pas la même que celle d'Ez... je me suis laissé prendre à ces mots d'hommage à un vieux "jeune" poète qui n'a pas eu le temps de devenir un de ces vieux cons de poètes maudit.
Et pourtant Dieu sait qu'il en méritait bien le titre, à défaut de la gloire posthume.
Nilo, ruines.
Et pourtant Dieu sait qu'il en méritait bien le titre, à défaut de la gloire posthume.
Nilo, ruines.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Damned.
Entendre sa propre folie c'est déjà en être maître.
capodastre- MacadMalade
- Messages : 204
Date d'inscription : 18/11/2010
Re: Dämmerung.
Un texte sur la solitude, que l'expérience et la générosité de fait, de vivre, rendent encore plus lourde, au moment de l'adieux. Tirer sa révérence comme le clown culbute son chapeau et d'autres l'enfoncent carrément sur leurs cils écartés comme les dents du peigne, les yeux mi-clos.
Dam, clin d'oeil.
Dam, clin d'oeil.
re
J'y vois ici le crépuscule d'une idole.
Un poème qui, encore une fois, regorge de fulgurances poétiques de hautes factures :
Il a senti son dos sa nuque se raidir
Ses bras se consteller de brunes moisissures
Il allait raide blanc dans les éclats de rire
Ses petits yeux mouillés plantés sur ses chaussures
Comment n’avez-vous pas senti fumer l’urine
Qui perlait de son froc dont il se foutait bien
Trop heureux d’avoir pu dans sa journée de ruines
Sentir le vent gifler la croûte de ses mains
Je suis à moitié né, je suis complètement mort.
George Trakl
Un poème qui, encore une fois, regorge de fulgurances poétiques de hautes factures :
Il a senti son dos sa nuque se raidir
Ses bras se consteller de brunes moisissures
Il allait raide blanc dans les éclats de rire
Ses petits yeux mouillés plantés sur ses chaussures
Comment n’avez-vous pas senti fumer l’urine
Qui perlait de son froc dont il se foutait bien
Trop heureux d’avoir pu dans sa journée de ruines
Sentir le vent gifler la croûte de ses mains
Je suis à moitié né, je suis complètement mort.
George Trakl
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 39
Localisation : Nord
Re: Dämmerung.
Je me suis plongée dans la recherche et tes connaissances me rappellent combien les miennes sont pauvres.
Ton poème est à la hauteur de ce que j'ai pu lire et entre autre ceci :
Citation
Il veut à la fois vivre l’enfer et le malheur et pourtant entendre le chant des oiseaux. Il veut avoir patience obscure de la fin. Il est le miroir terni de son époque.
Je suis une ombre loin d'obscurs villages.
À la source du bois j'ai bu
Le silence de Dieu.
Sur mon front vient du métal froid.
Des araignées cherchent mon cœur.
Il y a une lumière qui s'éteint dans ma bouche.
De nuit je me trouvai sur une lande.
J'ai découvert tes mots, j'ai découvert ses mots et l'ensemble devient un bel instant de poésie
Merci de m'avoir encore une fois étonnée et merci de m'avoir permis de lire un grand poète.
Sylvie
Ton poème est à la hauteur de ce que j'ai pu lire et entre autre ceci :
Citation
Il veut à la fois vivre l’enfer et le malheur et pourtant entendre le chant des oiseaux. Il veut avoir patience obscure de la fin. Il est le miroir terni de son époque.
Je suis une ombre loin d'obscurs villages.
À la source du bois j'ai bu
Le silence de Dieu.
Sur mon front vient du métal froid.
Des araignées cherchent mon cœur.
Il y a une lumière qui s'éteint dans ma bouche.
De nuit je me trouvai sur une lande.
J'ai découvert tes mots, j'ai découvert ses mots et l'ensemble devient un bel instant de poésie
Merci de m'avoir encore une fois étonnée et merci de m'avoir permis de lire un grand poète.
Sylvie
Re: Dämmerung.
j'ai parcouru vite fait au réveil. bien, peut-être un peu "classique" a mon gout.
j'aurais préféré entendre une musique de thom yorke a cette ballade rimbaliene
j'aurais préféré entendre une musique de thom yorke a cette ballade rimbaliene
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: Dämmerung.
Pareil que Sylvie....
D"ou le temps mis à laisser un commentaire.
Encore en tout cas, un poème qui mêle ce que moi, je nomme poésie : des vers certes et le rythme qui va avec mais avant tout, une humanité sensible exprimée dans le language du coeur.
D"ou le temps mis à laisser un commentaire.
Encore en tout cas, un poème qui mêle ce que moi, je nomme poésie : des vers certes et le rythme qui va avec mais avant tout, une humanité sensible exprimée dans le language du coeur.
_________________
LaLou
Re: Dämmerung.
C'est sûr que ce n'est pas un poème à lire dans une salle d'attente d'hôpital.
Bon, de mon côté j'ignorais foutrement qui était ce bon vieux Trakl.
Bon, de mon côté j'ignorais foutrement qui était ce bon vieux Trakl.
Re: Dämmerung.
Je suis un jour tombé sur quelques lignes de Trakl et avec boulimie j'ai voulu tout lire de lui...peut-être pour oublier Rilke et Holderlin. Z serait-il tombé sur mon trésor? En tout cas son hommage dépasse de loin ce que j'aurais pu écrire.
Excellent pour moi...
Swann
Excellent pour moi...
Swann
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Dämmerung.
J'ai simplement trouvé une connivence entre ses peurs et les miennes. Si vous voulez en savoir un peu plus sur sa vie, ma dernière chronique radio était sur lui, je vous posterai ça si les informaticiens de campus se décident à le mettre en ligne (:
Merci de ces traces. A marc : j'ai cru comprendre que tu préférais les griffouillis, les laboratoires de proses, à ce genre de poésie. Mais c'est d'abord la poésie que j'aime, son rythme, ses codes, ses limites. Je ne crois pas qu'une prose malmenée reflèterait mieux ces états d'âme.
Z.
Merci de ces traces. A marc : j'ai cru comprendre que tu préférais les griffouillis, les laboratoires de proses, à ce genre de poésie. Mais c'est d'abord la poésie que j'aime, son rythme, ses codes, ses limites. Je ne crois pas qu'une prose malmenée reflèterait mieux ces états d'âme.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 32
Localisation : Centre
Re: Dämmerung.
Entièrement d'accord, les contraintes formelles apportent une expressivité particulière.
Re: Dämmerung.
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Cinquième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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