Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56736 messages dans 10723 sujets
MacadaVincent
5 participants
Macadam :: MacadAdmire :: MacadAlter-ego
Page 1 sur 1
MacadaVincent
Bonjour à tous,
Laissez-moi vous présenter mes deux dernières toiles sans invitation spéciale et polies. Je profite de l'occasion qui m'est donnée de montrer à un grand nombre de paires d'yeux mes oeuvres qui auraient finis, comme toutes les autres, au fond d'un placard ou sous un grand lit. Alors voilà, et n'hésitez pas à me confier vos impressions qui seront toujours les bienvenues pour moi, tant il est vrai que la plupart des gens ici, dans ce beau pays d'Arles, sont plus soucieux de mettre le pain sur la table et de ne pas rater leur train pour l'usine ou je ne sais où ? Merci d'avance de vos visites et de vos mots, sincèrement vôtre,
Vincent.
La nuit étoilée sur le Rhône
Arles, septembre 1888 - Huile sur toile, 72,5 x 92 cm
Terrasse du Café le soir, place du Forum à Arles
Arles, septembre 1888 - Huile sur toile, 81 x 65,5 cm
Le ciel nocturne fascine depuis toujours le peintre, passionné d'astronomie et d'astrologie, qui se demande : " Mais quand donc ferai-je le ciel étoilé, ce tableau qui, toujours, me préoccupe ? " Van Gogh y parvient en septembre 1888, en peignant la nuit sous un bec de gaz. Vision hallucinatoire ou réaliste ? Quoi qu'il en soit, le lendemain, il écrit à son frère Théo : " Le ciel est bleu-vert, l'eau est bleu de roi, les terrains sont mauves. La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et des reflets or roux descendent jusqu'au bronze vert. Sur le champ vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose dont la pâleur discrète contraste avec l'or brutal du gaz. Deux figurines colorées d'amoureux à l'avant-plan. " Fourmillant de corps stellaires, le ciel calme d'un bleu de cobalt qui se reflète dans les eaux sombres du fleuve semble palpiter. Un réseau d'étoiles domine la composition de ce chef-d'œuvre, illustration d'une rêverie.
Demain, je pars pour Saint Rémy, j'espère y trouver plus de chaleur...
La nuit étoilée ( cyprès et village )
Saint-Rémy, juin 1889 - Huile sur toile, 73,7 x 92,1 cm
_________________
Dam, merci pour lui.
Laissez-moi vous présenter mes deux dernières toiles sans invitation spéciale et polies. Je profite de l'occasion qui m'est donnée de montrer à un grand nombre de paires d'yeux mes oeuvres qui auraient finis, comme toutes les autres, au fond d'un placard ou sous un grand lit. Alors voilà, et n'hésitez pas à me confier vos impressions qui seront toujours les bienvenues pour moi, tant il est vrai que la plupart des gens ici, dans ce beau pays d'Arles, sont plus soucieux de mettre le pain sur la table et de ne pas rater leur train pour l'usine ou je ne sais où ? Merci d'avance de vos visites et de vos mots, sincèrement vôtre,
Vincent.
La nuit étoilée sur le Rhône
Arles, septembre 1888 - Huile sur toile, 72,5 x 92 cm
Terrasse du Café le soir, place du Forum à Arles
Arles, septembre 1888 - Huile sur toile, 81 x 65,5 cm
*
Le ciel nocturne fascine depuis toujours le peintre, passionné d'astronomie et d'astrologie, qui se demande : " Mais quand donc ferai-je le ciel étoilé, ce tableau qui, toujours, me préoccupe ? " Van Gogh y parvient en septembre 1888, en peignant la nuit sous un bec de gaz. Vision hallucinatoire ou réaliste ? Quoi qu'il en soit, le lendemain, il écrit à son frère Théo : " Le ciel est bleu-vert, l'eau est bleu de roi, les terrains sont mauves. La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et des reflets or roux descendent jusqu'au bronze vert. Sur le champ vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose dont la pâleur discrète contraste avec l'or brutal du gaz. Deux figurines colorées d'amoureux à l'avant-plan. " Fourmillant de corps stellaires, le ciel calme d'un bleu de cobalt qui se reflète dans les eaux sombres du fleuve semble palpiter. Un réseau d'étoiles domine la composition de ce chef-d'œuvre, illustration d'une rêverie.
*
Demain, je pars pour Saint Rémy, j'espère y trouver plus de chaleur...
La nuit étoilée ( cyprès et village )
Saint-Rémy, juin 1889 - Huile sur toile, 73,7 x 92,1 cm
_________________
Dam, merci pour lui.
Dernière édition par Dam le Sam 30 Avr - 1:04, édité 1 fois
Re: MacadaVincent
Sacré toi Vincent !
Bah tes nuits étoilées, comme tu les décris à merveille dans ta lettre !
j'en reste un peu bouche bée chaque fois.
Elles sont BELLES ! BELLES ! féériques et elles nous emportent..elles font aimer la peinture, l'art, et t'aimer toi derrière tout ça.
SI tu savais combien de gens t'aiment maintenant !
Bah tes nuits étoilées, comme tu les décris à merveille dans ta lettre !
j'en reste un peu bouche bée chaque fois.
Elles sont BELLES ! BELLES ! féériques et elles nous emportent..elles font aimer la peinture, l'art, et t'aimer toi derrière tout ça.
SI tu savais combien de gens t'aiment maintenant !
_________________
LaLou
Re: MacadaVincent
Et combien tu mérites notre admiration...
Swann, féérie pour une autre fois...
Swann, féérie pour une autre fois...
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: MacadaVincent
Tu as failli nous manquer Vincent.
Heureusement que Dam qui n'habite pas trop loin de chez toi (enfin, de ce chez toi là) est allé te chercher.
Passe donc au clandé, Dédé te servira en terrasse si tu veux, et pourtant ce n'est pas dans ses habitudes.
Nilo, à bon entendeur.
Heureusement que Dam qui n'habite pas trop loin de chez toi (enfin, de ce chez toi là) est allé te chercher.
Passe donc au clandé, Dédé te servira en terrasse si tu veux, et pourtant ce n'est pas dans ses habitudes.
Nilo, à bon entendeur.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: MacadaVincent
Je suis tout le temps dehors, ça ne me changera pas trop, c'est parfait pour moi. Vincent.
Enfin des amis, des vrais, sur qui je peux compter et avec qui je peux boire en paix et à l'aise, et à l'oeil en plus, je suis content.
Enfin des amis, des vrais, sur qui je peux compter et avec qui je peux boire en paix et à l'aise, et à l'oeil en plus, je suis content.
Re: MacadaVincent
Lettre que j'ai reçue de Vincent ce matin en guise d'encouragements et aussi pour me remercier de l'avoir invité.
Bonjour Dam ! Un petit mot amical en passant.
J'ai ranimé le site Macadam, mais c'est pas encore la centrale vapeur ! Mais j'y prends un réel plaisir ; mon avis n'est que très relatif, mais je regrette parfois que le site ne soit pas plus "flamboyant" mais je comprends aussi, je sais ce que ça implique de s'impliquer vraiment, et aussi ce que ça veut dire d'être pris pour autre chose. Je profite de ces quelques jours fériés (pour moi, j'ai décidé) du mois de Pâques pour m'investir un peu plus que d'ordinaire, et comme je ne sais pas faire les choses à moitié, ça n'en finit pas de taper (à droite à gauche et dans le mille, enfin j'espère) ; je ne suis pas à l'abri de me faire des nouveaux petits ennemis jurés, tant pis. Mais aussi, comme toujours ici, rien n'est moins sûr. Alors j'y vais, découvrant même de nouveaux personnages insoupçonnés (qui devaient bien déjà être en moi tellement ils sont entiers et vivants - peut-être je te les dois aussi un peu depuis que je te lis). Enfin peu importe, l'important est d'être là et bien là.
J'espère que tu vas bien,
à bientôt peut-être, de tes nouvelles
Vincent.
-------------------------------
Cher Vincent,
Je suis là, bien là, et j'ai posté dans Nouvelles "Les rats" ; merci de tes efforts en passant, ce que tu fais est bien, ça nous illumine.
Tu nous combles de joie. Merci.
Mais tu sais Vincent, je ne suis pas le seul à poster ici !
Dam, et Joyeuse Pâques !
Bonjour Dam ! Un petit mot amical en passant.
J'ai ranimé le site Macadam, mais c'est pas encore la centrale vapeur ! Mais j'y prends un réel plaisir ; mon avis n'est que très relatif, mais je regrette parfois que le site ne soit pas plus "flamboyant" mais je comprends aussi, je sais ce que ça implique de s'impliquer vraiment, et aussi ce que ça veut dire d'être pris pour autre chose. Je profite de ces quelques jours fériés (pour moi, j'ai décidé) du mois de Pâques pour m'investir un peu plus que d'ordinaire, et comme je ne sais pas faire les choses à moitié, ça n'en finit pas de taper (à droite à gauche et dans le mille, enfin j'espère) ; je ne suis pas à l'abri de me faire des nouveaux petits ennemis jurés, tant pis. Mais aussi, comme toujours ici, rien n'est moins sûr. Alors j'y vais, découvrant même de nouveaux personnages insoupçonnés (qui devaient bien déjà être en moi tellement ils sont entiers et vivants - peut-être je te les dois aussi un peu depuis que je te lis). Enfin peu importe, l'important est d'être là et bien là.
J'espère que tu vas bien,
à bientôt peut-être, de tes nouvelles
Vincent.
-------------------------------
Cher Vincent,
Je suis là, bien là, et j'ai posté dans Nouvelles "Les rats" ; merci de tes efforts en passant, ce que tu fais est bien, ça nous illumine.
Tu nous combles de joie. Merci.
Mais tu sais Vincent, je ne suis pas le seul à poster ici !
Dam, et Joyeuse Pâques !
Re: MacadaVincent
Vincent m'a dit ces mots avant son départ d'Arles pour Saint Rémy de Provence.
(de mémoire) Que d'avoir peint sa nuit étoilée fut un grand moment pour lui de soulagement proche du bonheur. Qu'il s'en va faire un tour à l'hospice de fous de St Rémy.
Dam
----------
Vincent m'a fait passer ce papier par "Madame Ginoux, la tenancière du Café de la Gare d'Arles. Je m'en retourne voir mon frère et je séjournerai à quelques lieues de la capitale, à Auvers-sur-Oise. Vincent, brin de paille
-----------
(Dernier post pour Vincent)
Fatigué de vouloir rester debout et ne pouvant joindre les deux bouts, je me suis couché dans un champ et en suis revenu un peu amoché. Vincent, sur la paille.
-----------
(de mémoire) Que d'avoir peint sa nuit étoilée fut un grand moment pour lui de soulagement proche du bonheur. Qu'il s'en va faire un tour à l'hospice de fous de St Rémy.
Dam
----------
Vincent m'a fait passer ce papier par "Madame Ginoux, la tenancière du Café de la Gare d'Arles. Je m'en retourne voir mon frère et je séjournerai à quelques lieues de la capitale, à Auvers-sur-Oise. Vincent, brin de paille
-----------
(Dernier post pour Vincent)
Fatigué de vouloir rester debout et ne pouvant joindre les deux bouts, je me suis couché dans un champ et en suis revenu un peu amoché. Vincent, sur la paille.
-----------
Re: MacadaVincent
Lettre "rêvée" de Vincent van Gogh, mais non moins vraie, datée du 8 mai 1889, avant son départ pour…
Je quitte Arles et ses remparts, l'HR Carrel 30 rue de la cavalerie, les maisons closes et mon ôte danois Chris Mourier-Petersen (qui ne me manquera pas trop), Le Café de la Gare et mon atelier de « maison jaune ». Je garderai un bon souvenir de tout ce monde rencontré là-bas, particulièrement le peintre américain de Fontvieille, Dodge MacKnight et son ami Eugene Boch (que j'aimais encore bien et que j'ai peint). Gauguin aussi, même s'il n'aura pas emporté que mon oreille ! Aussi les quelques 30 personnes ayant signé cette pétition pour mon "internement ou l'expulsion d'Arles"
J'emporte avec moi, roulé dans tout mon barda, le Paysage Enneigé de cet hiver 88, fait en arrivant ici (parce qu'il m'a gelé fortement et durablement les doigts et pas que ça). Mon séjour de cinq jours aux Saintes-Maries-de-la-Mer m'a laissé un souvenir délicieux (en témoigne la barque Amitié que j'ai peint en atelier dès mon retour à Arles
N'oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de nos vies et qu'à celles-là nous y obéissons sans le savoir.
J'ai décidé d'entrer dans l'asile d'aliénés que dirige le médecin Théophile Peyron à Saint-Paul-de-Mausole, près de Saint-Rémy-de-Provence.
Après trois crises et un an à l'hospice de ST Paul, et sur les recommandations pressantes de mon frère Théo de me rapprocher de lui (et Jo), soit trois mois après ma dernière vraie crise ! Je gagne Auvers-sur-Oise, après leur avoir rendu visite à Paris. Une brève visite… Ce n'est qu'à trente kilomètres, autant dire à un battement d'aile, on sera plus près.1
Demain j'ai rendez-vous chez le Dr Paul Gachet, pour l'osculation des grands blessés… Une raison de plus de haïr Pissaro (qui l'a recommandé à mon frère pour moi). C'est bien, c'est très bien. Paraîtrait qu'il y aurait des Bar, des bisons et des impressionnistes à foison, ça promet ! Et aussi que ce cher Docteur Gachet peint aussi. Je suis curieux de voir ça de mes yeux. Et qu'il ne me parle pas de Cézanne et de sa mer à l'Estaque, on dirait du carton ! La mienne des Saintes-Maries-de-la-mer, elle fait quand-même plus mer - celle signée en rouge! C'est à 50 kilomètres d'ici. Il faut traverser la Camargue, ses plaines herbeuses où l'on rencontre des troupeaux de taureaux de combat et aussi des petits chevaux blancs, à moitié sauvages, magnifiques.
C'était la première fois que je voyais la Méditerranée, aussi que je traversais la Camargue en diligence.
J’ai fait le portrait de M. Gachet avec une expression de mélancolie qui souvent à ceux qui regarderaient la toile pourrait paraître une grimace. Et pourtant c’est ça qu’il faudrait peindre parce qu’alors on peut se rendre compte combien en comparaison des portraits calmes anciens il y a l’expression dans nos têtes actuelles et de la passion et comme de l’attente et comme un cri.
Toujours est-il que je serai à l'auberge Ravoux (logé et nourri). A bientôt j'espère. Poignée de main, Vincent.
Vers le 10 juillet, soi 19 jours avant son suicide, il écrira ceci :
1 - "Là - revenu ici je me suis remis au travail. le pinceau pourtant me tombant presque des mains et - sachant bien ce que je voulais j’ai encore depuis peint trois grandes toiles. Ce sont d’immenses étendues de blés sous des ciels troublés et je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse de la solitude extrême. Vous verrez cela j’espère sous peu - car j’espère vous les apporter à Paris le plus tôt possible puisque je croirais presque que ces toiles vous diront ce que je ne sais dire en paroles ce que je vois de sain et de fortifiant dans la campagne. Maintenant la troisième toile est le jardin de Daubigny tableau que je méditais depuis que je suis ici.
Van Gogh, au sommet de sa maîtrise artistique, va alors décrire dans ses œuvres la vie paysanne et l'architecture de cette commune.
Il y passera les 70 derniers jours de sa vie, du 20 mai au 29 juillet 1890
Des articles paraissent dans la presse parisienne, bruxelloise et néerlandaise. C'est un signe important de sa reconnaissance dans ce milieu artistique. Grâce aux soins du docteur Gachet, son activité est intense : il peint plus de 70 tableaux D'autre part, Theo, dont la maladie perdure, lui confie son inquiétude pour son travail et pour le petit Vincent Willem, malade. Theo désire retourner en Hollande.
"J'ai compris que, même pauvre et nécessiteux aux regards du monde, on peut s'enrichir en Dieu et que ce trésor-là, nul ne peut vous l'enlever."
L'instabilité mentale de Vincent van Gogh reprend vers la fin juillet 1890. Le 27 juillet 1890, dans un champ où il peint une ultime toile, il se tire un coup de revolver dans la poitrine. Ramené à l'auberge Ravoux, il y meurt deux jours plus tard, Theo à son chevet, et toujours inconnu du grand public.
Quant à Theo, atteint de la syphilis et de ses complications neurologiques, il est hospitalisé en octobre 1890 dans une clinique psychiatrique où il décède le 25 janvier 1891. Il n'a survécu que six mois à son frère. Vincent a alors 37 ans et Theo 34. Ils reposent tous les deux au cimetière d'Auvers-sur-Oise.
Un lierre vert les enlasse pour toujours et à jamais.
Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, il écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux ».
____________________________________________________________________________
Dam.
Paysage enneigé, 1888, huile sur toile, collection privée
Je quitte Arles et ses remparts, l'HR Carrel 30 rue de la cavalerie, les maisons closes et mon ôte danois Chris Mourier-Petersen (qui ne me manquera pas trop), Le Café de la Gare et mon atelier de « maison jaune ». Je garderai un bon souvenir de tout ce monde rencontré là-bas, particulièrement le peintre américain de Fontvieille, Dodge MacKnight et son ami Eugene Boch (que j'aimais encore bien et que j'ai peint). Gauguin aussi, même s'il n'aura pas emporté que mon oreille ! Aussi les quelques 30 personnes ayant signé cette pétition pour mon "internement ou l'expulsion d'Arles"
J'emporte avec moi, roulé dans tout mon barda, le Paysage Enneigé de cet hiver 88, fait en arrivant ici (parce qu'il m'a gelé fortement et durablement les doigts et pas que ça). Mon séjour de cinq jours aux Saintes-Maries-de-la-Mer m'a laissé un souvenir délicieux (en témoigne la barque Amitié que j'ai peint en atelier dès mon retour à Arles
N'oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de nos vies et qu'à celles-là nous y obéissons sans le savoir.
J'ai décidé d'entrer dans l'asile d'aliénés que dirige le médecin Théophile Peyron à Saint-Paul-de-Mausole, près de Saint-Rémy-de-Provence.
Après trois crises et un an à l'hospice de ST Paul, et sur les recommandations pressantes de mon frère Théo de me rapprocher de lui (et Jo), soit trois mois après ma dernière vraie crise ! Je gagne Auvers-sur-Oise, après leur avoir rendu visite à Paris. Une brève visite… Ce n'est qu'à trente kilomètres, autant dire à un battement d'aile, on sera plus près.1
Demain j'ai rendez-vous chez le Dr Paul Gachet, pour l'osculation des grands blessés… Une raison de plus de haïr Pissaro (qui l'a recommandé à mon frère pour moi). C'est bien, c'est très bien. Paraîtrait qu'il y aurait des Bar, des bisons et des impressionnistes à foison, ça promet ! Et aussi que ce cher Docteur Gachet peint aussi. Je suis curieux de voir ça de mes yeux. Et qu'il ne me parle pas de Cézanne et de sa mer à l'Estaque, on dirait du carton ! La mienne des Saintes-Maries-de-la-mer, elle fait quand-même plus mer - celle signée en rouge! C'est à 50 kilomètres d'ici. Il faut traverser la Camargue, ses plaines herbeuses où l'on rencontre des troupeaux de taureaux de combat et aussi des petits chevaux blancs, à moitié sauvages, magnifiques.
C'était la première fois que je voyais la Méditerranée, aussi que je traversais la Camargue en diligence.
J’ai fait le portrait de M. Gachet avec une expression de mélancolie qui souvent à ceux qui regarderaient la toile pourrait paraître une grimace. Et pourtant c’est ça qu’il faudrait peindre parce qu’alors on peut se rendre compte combien en comparaison des portraits calmes anciens il y a l’expression dans nos têtes actuelles et de la passion et comme de l’attente et comme un cri.
Toujours est-il que je serai à l'auberge Ravoux (logé et nourri). A bientôt j'espère. Poignée de main, Vincent.
-------------------------------------------------------------------------------------------
Van Gogh quitte l'asile le 19 mai 1890Vers le 10 juillet, soi 19 jours avant son suicide, il écrira ceci :
1 - "Là - revenu ici je me suis remis au travail. le pinceau pourtant me tombant presque des mains et - sachant bien ce que je voulais j’ai encore depuis peint trois grandes toiles. Ce sont d’immenses étendues de blés sous des ciels troublés et je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse de la solitude extrême. Vous verrez cela j’espère sous peu - car j’espère vous les apporter à Paris le plus tôt possible puisque je croirais presque que ces toiles vous diront ce que je ne sais dire en paroles ce que je vois de sain et de fortifiant dans la campagne. Maintenant la troisième toile est le jardin de Daubigny tableau que je méditais depuis que je suis ici.
Van Gogh, au sommet de sa maîtrise artistique, va alors décrire dans ses œuvres la vie paysanne et l'architecture de cette commune.
Il y passera les 70 derniers jours de sa vie, du 20 mai au 29 juillet 1890
Des articles paraissent dans la presse parisienne, bruxelloise et néerlandaise. C'est un signe important de sa reconnaissance dans ce milieu artistique. Grâce aux soins du docteur Gachet, son activité est intense : il peint plus de 70 tableaux D'autre part, Theo, dont la maladie perdure, lui confie son inquiétude pour son travail et pour le petit Vincent Willem, malade. Theo désire retourner en Hollande.
"J'ai compris que, même pauvre et nécessiteux aux regards du monde, on peut s'enrichir en Dieu et que ce trésor-là, nul ne peut vous l'enlever."
L'instabilité mentale de Vincent van Gogh reprend vers la fin juillet 1890. Le 27 juillet 1890, dans un champ où il peint une ultime toile, il se tire un coup de revolver dans la poitrine. Ramené à l'auberge Ravoux, il y meurt deux jours plus tard, Theo à son chevet, et toujours inconnu du grand public.
Quant à Theo, atteint de la syphilis et de ses complications neurologiques, il est hospitalisé en octobre 1890 dans une clinique psychiatrique où il décède le 25 janvier 1891. Il n'a survécu que six mois à son frère. Vincent a alors 37 ans et Theo 34. Ils reposent tous les deux au cimetière d'Auvers-sur-Oise.
Un lierre vert les enlasse pour toujours et à jamais.
Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, il écrit : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux ».
____________________________________________________________________________
Dam.
Paysage enneigé, 1888, huile sur toile, collection privée
Dernière édition par Dam le Dim 1 Mai - 15:14, édité 1 fois
Re: MacadaVincent
J'suis allé voir ton pote Edouard à Paname y a trois jours au Musée d'Orsay, j'lui ai dit qu'tu traînais parfois au clandé. Y m'a dit d'te passer le bonjour.
Alors j'te passe le bonjour de bon coeur.
Dédé.
Alors j'te passe le bonjour de bon coeur.
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: MacadaVincent
Merci Dédé.
C'est en 1886, si mes souvenirs sont exactes, que je découvre la peinture dite "Impressionniste. Manet en était le précurseur.
Il a fallu du temps parrait-il, 30 ans, pour que les yeux de mes contemporains s'habituent à la peinture des impressionnistes, c'est bien parce que celle-ci remettait en cause des siècles de peinture académique et codifiée ! Si, tout en maintenant le lien avec la peinture du monde réel, ces peintres se sont totalement affranchis du carcan du passé, par le libre choix des thèmes qu'ils abordaient pris dans la vie quotidienne de tout un chacun, et par un mode de représentation picturale entièrement nouveau, si cela donc est vrai, je ne suis pas d'accord avec ce qu'on a pu dire (et que j'ai pu entendre) dans les salons feutrés des appartements-galeries, ceux de mon frère notamment, également au magasin de couleurs du Père Tanguy...
Dire que Van Gogh avait vu le Bouquet de soleils dans un vase peint sept ans plus tôt par Monet… Non, vraiment, c'est un peu facile. Même si c'est vrai, même si c'est vrai.
Vincent, lien avec le réel.
C'est en 1886, si mes souvenirs sont exactes, que je découvre la peinture dite "Impressionniste. Manet en était le précurseur.
Il a fallu du temps parrait-il, 30 ans, pour que les yeux de mes contemporains s'habituent à la peinture des impressionnistes, c'est bien parce que celle-ci remettait en cause des siècles de peinture académique et codifiée ! Si, tout en maintenant le lien avec la peinture du monde réel, ces peintres se sont totalement affranchis du carcan du passé, par le libre choix des thèmes qu'ils abordaient pris dans la vie quotidienne de tout un chacun, et par un mode de représentation picturale entièrement nouveau, si cela donc est vrai, je ne suis pas d'accord avec ce qu'on a pu dire (et que j'ai pu entendre) dans les salons feutrés des appartements-galeries, ceux de mon frère notamment, également au magasin de couleurs du Père Tanguy...
Dire que Van Gogh avait vu le Bouquet de soleils dans un vase peint sept ans plus tôt par Monet… Non, vraiment, c'est un peu facile. Même si c'est vrai, même si c'est vrai.
Vincent, lien avec le réel.
Macadam :: MacadAdmire :: MacadAlter-ego
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|
Aujourd'hui à 8:24 par Io Kanaan
» Saint Papegault
Hier à 6:40 par Io Kanaan
» Sagesse de la tavernière
Mer 17 Avr - 6:44 par Io Kanaan
» Biche souveraine
Mar 16 Avr - 7:55 par Io Kanaan
» Dragon blanc
Lun 15 Avr - 7:21 par Io Kanaan
» Planète des aliénés
Dim 14 Avr - 6:55 par Io Kanaan
» Silence d’une grenouille
Sam 13 Avr - 7:53 par Io Kanaan
» Printemps des morts
Ven 12 Avr - 6:45 par Io Kanaan
» Taverne des Trolls
Jeu 11 Avr - 6:42 par Io Kanaan