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Message  Haïku Grunge Jeu 11 Déc - 22:27

Acte 1 Projet Lovecraft

Adamstown, Beallsville, Brunswick, Burkittsville, Gaithersburg, Granite, Ellicott City, Rockville et Wheaton, le train brûlait les stations à cent vingt à l’heure tandis que je fixai mon frère d’un oeil sombre. Il écrivait avec une sorte de rage, indifférent aux paysages et aux passagers qui peuplaient le wagon. 
Nous  étions, mon frère et moi, les deux seuls héritiers de Lovecraft. Apprentis-sorciers de l’écriture, fascinés par le genre de la nouvelle cosmico-horrifique, pour nous l’aventure ne pouvait cesser ni avec le livre, ni même avec l’ensemble des écrits de notre père : inépuisable, elle devait se poursuivre, avec peut-être une trop large expansion dans la vie réelle. 
Le train qui nous emportait allait arriver avant la nuit à Cassville, petite ville spectrale des Etats-Unis dans le Wisconsin où chaque jour des caravanes entières de charlatans débarquaient ; c’était une vision affligeante diffusée aux grandes heures médiatiques. Nous avions échoué là, comme de vieux bateaux ivres, au milieu de cette fanfare où des numéros de cirque d’avant-garde se déroulaient. 
Nous attendions patiemment que l’indignation nous imprègne jusqu’à l’os, tout en regardant, voire même en étreignant du regard les visages teintés d’azur des danseuses avant qu’ils s’engouffrent dans les souterrains de la plus grande fête foraine du pays. 
Ah ces yeux si tristes ! Sombres miroirs où l’on pouvait lire l’exploitation des forains ! Malgré notre oisiveté, nous n’avions aucune envie de les envier, ces pauvres ballerines qui avaient comme seul avantage leurs beautés, toutes aussi rassurantes ou contraignantes qu’elles fussent. D’ailleurs, à quoi pouvait-elle bien leur servir ? 
De notre côté, nous passions toutes nos journée à écrire. Les gens qui connaissaient notre métier d’écrivains amateurs, soupçonnaient que cette fâcheuse tendance était à leur dépends ; à juste titre d’ailleurs, nous avions beau regarder nos contemporains, nous les trouvions toujours occupés à une même tâche : à reproduire les erreurs du passé, à faire et à refaire ce qui ne méritait pourtant aucune attention.
Les Dés étaient jeté ; la donne, nous le savions, était en notre faveur : des générations de laborieux travailleurs étaient tombées sous le feu des canons, ne laissant rien à la postérité, alors que les artistes, en particulier les écrivains reconnus, léguaient à l'avenir un panneau d'indication pour leur dire : Stop !  Vous faites fausse route ! Arrêtez tout ! Cessez de travailler inutilement ! Haut-les-coeurs, il existe un chemin en dehors des sentiers battus ! 
Sous le chapiteau, on entendait des grognements de souffrance s’échapper, et nous vîmes ensuite le Barnum du cirque populaire frapper avec agressivité les bêtes de cirques et les monstres de foire à coup de fouet pour les faire entrer au milieu de l’arène. 
Tous les spectateurs, excepté mon frère et moi, semblaient conquis, comme entraîner imbécilement par la magie de Noël qui approchait à grands pas.
La sentence était tombée comme une bombe : ce jour là, nous n’avons pas moufté mais elle avait éclos, à présent bien ancrée au fond de nos lobes cérébraux, la perception d’un monde cruel, prêt à tout pour se distraire et apaiser ainsi son angoisse existentielle.
Du Prêt-à-porter sadomasochiste : c’était ainsi la volonté même du public de se revêtir d’une toge de salaud.
Voilà pourquoi,  pour unique ex-voto, on se consacrait à la littérature et à l’écriture, seules passions assez nobles à nos yeux, en implorant qu’un jour le monde serait à nous. 
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