Baisse le bras camarade

Baissez le bras camarades
Le soleil
Ne vous aveuglera pas
La bataille est finie
et vos femmes sont là
Retirez donc ces vestes
Qui sont lourdes de poussière
Baissez le bras camarades
Ici les yeux de vos filles
valent bien plus que l'usine
Qui vous a enfumés
Le parfum de l'espoir
n'était pas par ici
on vous l'a bien fait croire
mais c'était une tromperie
Camarades bernés
Camarades cernés
Elle est lourde votre croix
Vous qui la partagiez
Brisez-la
Au départ il y avait des idées
c'était bien, c'était vrai
et puis les étendards sont arrivés
Pour être forts il faudra bien payer
On s'en fout du pognon
c'est juste pour
L'organisation
Baissez donc les bras
Mais pas pour plier
Pour mener une vie enfin
Et que le reste s'adapte
a l'autorité de votre
propre liberté
Cette guerre ne vaut pas le coup
L'honneur de quoi
Ton bambin est devenu soldat
lui qui a vu, a déserté tout ça
Il est mort de si loin
Aujourd'hui te dirait
Que la guerre tue les justes
et qu'elle est faite pour ça
Regarde autour de toi camarade
Ta nonchalance accompagnera
ce que tu veux
La révolution pue la mort
et la provocation
Moi je sais qu'elle viendra
A moi sans rien faire
Les soldats les canons
ont toujours un patron
Qui lui-même est aussi
dirigé comme un pion
On se bat pour quoi camarade
Toi tu le sais bien
c'est pour tes propres raisons
Mais vois-tu ton voisin
a aussi sa chanson
Et les gens qui vous donnent
les moyens
De passer à l'action
Ronronnent comme des chats
sur la vie des chiens
Baisse ton bras camarade
Ne vois-tu pas l'immense illusion
La vérité devenue absurde
Le soleil ne t'aveuglera pas
Tu peux dire au revoir à tes compagnons
Pour une dernière unité
La cheminée fume encore
Regagne donc ta maison
Embrasse tes filles et ta femme
Elles t'ont vu de si loin
Elles t'ont cru même hier
Mais aujourd'hui elles savent,
comme toi
Baisse ton bras camarade.
Les regards se parlent
D'une ultime prière.

Après avoir lu ceci, je vais me mettre à la recherche de tout ce que tu as pus poster, et si c'est à la hauteur de ce que je viens de lire. A jamais, mon auteur préféré.

On voit bien ici que tu as déniché un vieux disque et que tu en as profité pour aller en écouter d'autres. Qui t'ont bien inspiré.

Nilo, nous ne sommes pas forcément des chiens.

Le Printemps de la Prose me permet de revenir ici.
Ce qui présente un double avantage
1/ relire ce texte
2/ le remettre à l'honneur et le rendre accessible à un plus grand nombre de lecteurs.

Nilo, haut les cœurs.

Vive le Printemps de la prose!!
Un très beau texte, un vrai message. J'adhère/j'adore ^^

Sasvata

Bon, ce n'est pas que ton texte m'ait séduit, mais j'ai pensé à Dominique Grange :

texte émouvant, même si j'ai eu, je l'avoue, un peu de mal à accrocher.
Mais de très beaux passages, je trouve, notamment

"les yeux de vos filles
valent bien plus que l'usine"

et la fin, à tomber :

"les regards se parlent
d'une ultime prière"

Un texte que j'avais lu, sans commentaire, où flotte le drapeau de la révolte et de la réconciliation. Et pourtant c'est beau un drapeau qui flotte !

Dam.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Deuxième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant sans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

Comme un appel.
Et pour nous comme un rappel. Celui de ton nom qui n'apparait plus dans les nouveaux textes.
Et c'est bien dommage.

Nilo, bien dommage.