La nuit tous les vers sont gris

La nuit je danse
dans les venelles de ma vie
où des tambours en folie
martèlent l'absence

La nuit je tombe
à travers des portes closes
Je me désenglue de la prose
d'un bien triste monde

La nuit je fuis
immobile flèche tendue
sur un arc bandé aux nues
j'épingle l'ennui

La nuit je meurs
dans la voute craquelée
d'un plafond étoilé
j'élis ma demeure

La nuit je vis
de vers rimés audacieux
qui périssent silencieux
à mesure que je les écris

Au matin reparu
je souffle sur les cendres
du souvenir encore tendre
de leur splendeur nue




Phil, alias Rude

Pour une entrée en matière, je peux dire que j'adhère, j'aime ce genre d'atmosphère, le texte est fluide et musical, imagé.
Re-bienvenue.

Ouais c'est bien à lire et le clin d'oeil à Bashung n'est pas pour me déplaire non plus.

Dam, sentiments universels et poivre

Dam a écrit:Ouais c'est bien à lire et le clin d'oeil à Bashung n'est pas pour me déplaire non plus.

Dam, sentiments universels et poivre

j'avais décidé de me conformer au règlement du site en tout nouveau macadamien que je suis, et donc de ne pas intervenir sur les commentaires au sujet de mes textes; mais je ne peux résister à la citation sur alain Bashung que j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois. il me manque ... merci d'avoir débusqué cette allusion en filigrane qui s'est imposée à moi au fil de l'écriture (sauf sur le faux contrepied final)

Bonjour Rude, ou Phil ? Va falloir choisir
Oui, ce clin d'œil à Bashung, bien négocié, je trouve.
La nuit, tout est permis, et tu t'en es construit de bien belles.
A te relire

Messaline

Le clin d'œil est suffisamment visible pour être vu.
Ce qui n'enlève rien au plaisir de lire ces lignes mais peut-être à celui de ne penser qu'à elles.

Nilo, sauteur à l'élastique.

Alors, si Alain est présent dans cette nuit encore novice on ne peut que saluer !

Un grand poète est parti mais les plumes savent lui rappeler qu'un GRAND poète, on n'oublie pas.

J'ai vraiment aimé cette nuit qui avec quelques vers résume parfaitement les étapes que l'on rencontre au fil du sommeil.

Sylvie

de leurs splendeurs qui me tuent...

ton écriture s'adoucit

et "la nuit , tous les stylos sont pris"

OUi j'adhère également .

Missing

Nilo, ce qui est fait n'est plus à faire.

Pourquoi les gens qui écrivent si bien, d'un seul coup disparaissent?

En attendant on profite encore de son passage, pour le plaisir des yeux et de la tête.

Merci Missing

Sylvie

Le rouge du nouveau message a du attirer mon oeil, mais il a bien fait car ces vers sont coulants, construits dans un rythme entraînant comme les étoiles brillantes, filantes de la nuit.
Je me suis fais sourire en lisant le titre, puis le poème, car sur le coup, je pensais que celui-ci parlait de vers (rampant) et non de vers (dansant) ... Mettons ça sur le dos d'une Batsie pas encore réveillée, aux cauchemars incessants depuis l'accouchement! Tapotage amical dans le dos de cette pauv'fille au cerveau encore engourdi!

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Seizième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.