Aux forges du fatalisme

J’ai tenté d’affuter mon âme rouillée
Sur l’enclume torve du christianisme

J’ai maintes fois martelé mon humanisme
Et couvert de horions ma cotte souillée

J’ai souvent frappé ma lame avec le missel
Et brisé un fer trempé dans le fanatisme

J’ai fondu au creuset mon atavisme
Liquide, il suinte en fines soies de fiel

J’ai plié ma foi avec des pincettes
Espérant ressouder le parfait schisme

J’ai soufflé sur les braises de l’optimisme
Audacieux, il gracile en volutes paillettes

Au baquet j’ai refroidi mes ardeurs juvéniles
Leurs scories fulminent, aurochs du toril



Phil, alias Rude
(débat et commentaires attendus ...)

Que demeure-t-il de tout ceci ? La sagesse au moins ?

Sans doute une forme de sagesse, un peu désabusée...

Bonne question : que reste-t-il de ces combats aux armes fourbies et fourbues ?
Chacun est libre du choix des armes, pas forcément de celui de ses guerres. Aussi convient-il de ne pas se tromper dans celui des premières.
La foi soulève les montagnes, c'est un bon levier pour lancer au loin des boulets forgés au "fatalisme".

Nilo, souffle...

Quand j'ai lu ton poème, riche en vocabulaire, je le précise, c'est vrai qu'après tout ça, on a envie de se demander qu'est ce qu'il reste?

J'y ai ressenti comme un appel comme quand on se pose la question du "pourquoi ça ne va pas?"

Un sens, des jeux de mots, une sensibilité sont à la une dans ce texte.

Sylvie

Oui j'ai senti une grande sensibilité aussi dans ce texte, une mélancolie cachée derrière tant de prétexte et j'y accroche bien.