Le silence revient après les coups de pioches

Le silence revient après les coups de pioches


Le sable a déposé ses langueurs de mystères
Et mis aux lacs salés la bonde des mirages
En lissant l'horizon à portée du regard
Des marcheurs insolés qui se croient chercheurs d'or.
Quand chaque pas de plus n'est un pas qui égare
Et que chante l'écho des cris de Maldoror
On voit le chien tourner autour des dromadaires
Qui n'espèrent du ciel pas l'ombre d'un nuage.

Le vent fait des reliefs changeants comme des dunes,
Epuisée de soleil la caravane trace
De subtils pointillés aux faux airs de dentelle
Qui laissent au désert les souvenirs fugaces
Des hommes qui suivaient la boussole de lune
Au sextant de leurs mains sur la route du sel.

Les trésors ne le sont que lorsqu'ils sont cachés.
Les larmes rouge sang qui coulent en enfer
Maquillent les secrets comme rouille le fer
Où les diamants ne sont que restes du passé.

Le silence revient après les coups de pioches
Ne laissant sur le sol que vénales encoches.


Nilo.

"Epuisée de soleil la caravane trace
De subtils pointillés aux faux airs de dentelle"

Ces deux-là pour les mirages errants.

J'ai bien aimé ton jeu avec les dunes. Ton écriture est mouvante un peu comme elles. C'est originale, ça change de tes poèmes habituels et je m'y suis bien accroché.

Merci les filles.

Nilo, rose des sables.

Crac...un premier coup d'MUR et je tombe sur le texte de la personne qui le mérite le + ici !!

J'en suis très contente et je n'ai vraiment aucun regret sur ma lecture.

Un texte qui mérite bien qu'on lui laisse une trace même infime.

A bon entendeur....

Sylvie

Un poème qui porte le goût du sel.
Sous la chaleur, le poids de la terre et la douleur des hommes (et cette image des fourmis qui prend tout son sens).

L'amour que tu as pour le désert fait qu'il se laisse bien chanter. J'aime comme souvent la force de tes images qui nous transportent avec toi dans les mers de sable.

Z, touareg de cinq minutes.

Je vous remercie d'avoir exhumé ce texte du cercueil de silice où il avait pris ses quartiers d'été.

Nilo, tête de pioche.

Prendre la lune comme boussole, tu nous décris une bande de poètes !

J'aime bien l'ambiance qui émerge de l'ensemble du texte.

Et c'est vrai, certains trésors devraient rester dans les profondeurs de le Terre.

Alphonse Daudet a écrit là-dessus un conte émouvant, "L'homme à la cervelle d'or".

"Les trésors ne le sont que lorsqu'ils sont cachés.
Les larmes rouge sang qui coulent en enfer
Maquillent les secrets comme rouille le fer
Où les diamants ne sont que restes du passé"

Sublime !

H.