Dernier virage

Devant la télévision

J’ai de l’admiration

Pour de sacrés champions

Je file un mauvais coton

En trois dimensions

Mais ça ne vaut pas la peine d’en parler,

Nullement.

Je devrais y songer à deux fois

Avant de brancher la télé dans ma nouvelle maison.

C’est vraiment pas un truc pour moi

J’ai pas l’inspiration

Ou plutôt si :

J’ai l’inspiration mauvaise

J’éprouve un malaise,

Indécent...

Vissé à ma chaise

Le mouvement

Enchaîné à une chaise

Couleurs et sons

J’ai de la peine

Et de l’admiration

Me voilà parti

Songe impersonnel

À demi réel

Sur un tub’ bidon.


Balade banale, banane !

C’est dur de se détacher

Quand t’es hypnotisé !


Il fallait trouver un début à cette histoire, et ça n’était pas du tout évident pour lui, car il y pensait depuis toujours.

Surnaturel alors, trop lui demander, vraiment trop.

Disons que pour le moment,

Il grelottait devant son écran

Ne pouvant voir ni avant, ni devant

La ligne qui toucherait son présent

Un cadeau d’enfant.


Il fallait trouver un début à son récit, et ça n’était pas du tout évident pour lui, car il y pensait depuis...


Il faisait des rimes

En attendant de voir

Si avec sa croix

Dans son habit de roi...


Il enfonce des touches

En voulant faire mouche

À chaque fois

Mais il rêve, il rêvait toujours

Il rêvera toujours de son amour.


Et il fera mouche
En faisant des vers !


Il avait des touches

Avec l’inconnu nu

Un poisson de mer

Il avait les nerfs

Tout seul tout nu

L’eau froide de la douche

L’amertume :

Il était amer


Il voit encore la ligne


Elle rentre du boulot

Un emploi d’intérim

Qui consiste :

À taper des mots... transparents

Sur un écran triste

Un gage d’argent

Mérite-punition

Sanction-mérite

Elle insiste

Et elle signe.


Il sort de la douche,

Enfile un caleçon court

Et des chaussettes longues

Bariolées d’un dessin

Qui le fait loucher

Le motif : affamé.

File à la cuisine


Le plat sera court
Une patte nature.


L’eau c’est la vie...
Et un verre d’eau.


Elle file sous la douche

Un mauvais coton...

J’peux pas écrire ça

Caresse du savon

Elle fond...

J’peux pas voir ça !


Une règle d’or

Après chaque toilette

Enfoncer l’bouton

D’la télévision.

Un film, une émission

Sur le Mont d’Or

Où le Minotaure

Dévore les fillettes

En omelettes

J’peux pas ! J’peux toujours pas


Dans son peignoir

Qui souligne ses formes

Qui n’ont pas changé

Elle ne change pas.


Il regarde la même chose

Le même programme qu’Aline

Avec la même dose

D’adrénaline.


Ça sonne à la porte !

Une limace géante

La fait sursauter

Pousse un cri intérieur

Et tombe raide morte

Dans l’obscurité

D’un palier désert


Désert ?

La limace a deux ombres

Légèrement différentes

L’une grosse, l’autre élégante

Limace tombe à terre

Au ralenti

Sort de derrière

Dans la lumière

L’amour de sa vie.


Au ralenti ?

Immobile, en vitesse réelle

Timidement

Dans un dernier effort

S’avance


Un effort ?

Dans un ultime effort

Pour la faire rire

Pour la faire changer


Rire ?


Une règle de vie

Méfie-toi du petit

T’Écran.


Morale de cette histoire :

Le mal exerce son pouvoir sur l’amour soumis.



Dam, à suivre.

Je n'ai pas de TV et j'en suis heureuse car ça m'évite de passer à côté des choses qui sont ma vie et non ce que la société dicte.

Ce que les autres font, décident, gagnent ou autre ne me concerne pas!

Mais le monde artistique avec les pensées des auteurs me parle, alors je m'y investis.

Encore un moment de lecture où je peux dire qu'il y a bien des choses à voir ou à cogiter.

J'y reviendrais probablement.

Sylvie

J'ai tout compris sauf la morale de l'histoire mais j'ai aimé.

Parce que moi aussi ça me parle.

Parce que cette boite à images me donne souvent la gerbe.

Bannissez la télévision, jetez-la aux encombrants - elle ne nous fait même plus rêver!
Même dormir est plus rentable pour le cerveau!!

Merci de vos retours.

La morale ? C'est que dans ces circonstances, il n'y en a pas. J'ai juste voulu décrire ce qui se passe dans et devant cette chose, à vous de décripter.

C'était surtout un exercice d'écriture (cela va sans dire)

Dam, bonne chance !

oui j'ai lu et j'ai vu ça comme un exercice de style, comme lorsqu'on se pose quelque part et qu'on croque avec des mots ou des dessins, les passants anonymes...

La télé... c'est réglé, j'ai pas d'antenne... mais parfois, même si c'est très con, on a besoin que quelque chose fasse écran...

Ouai j'approuve... et je te renvoie la balle par le biais du tit T'écran.

Dam, voir devant.

Pour ma part je n'ai pas accroché. Mais pas du tout.
Ca ne peut pas marcher à tous les coups.

Nilo, abonné au câble.

Joli exercice que voilà, on y retrouve bien la déconnexion du passé du futur de l'hier du lendemain du soi de l'autrui qu'est la télévision, surtout avec plein de chaînes et une télécommande avec plein de boutons dessus. Les émissions se suivent, sans logique, sans structure, et sans impératif autre que le meilleur numéro d'hypnotiseur, de videur d'âme. L'esprit y perd sa logique. Mais heureusement que le tien n'y perd pas ses vers, car, pourtant, il persévère!

Ce fut pour moi source de sourires, sourires complices, sourires malices. C'est un thème qui me touche, ayant des proches téléphiles, malheureusement...

Normalement dans le troisième volet, je dois montrer ce qu'on devient quand on en a fait le tour.

Dam.