Dernier virage /3

Cette solitude qui m’affaiblit...

J’aimerais,

Foutre la honte à ces gens
Qui parlent d’argent tout le temps

Au repas qui n’en finit pas
Un hiver un chantier un repas, agonie
Du lever au trépas
Le vieux monde...

Et des morts au repas qui n’en finit pas

Et des rats au lieu d’acheter de la mort au rat

Et puis basta.


Et du charbon de bois

La barbe.

Au lieu d’acheter des pizza


Et des exploits sportifs

Au lieu d’être passifs

Explosifs


De se vautrer dans le fictif

Triste
Avant l’heure... c’est pas l’heure

En pseudo-artistes
Après l’heure, c’est plus l’heure

Faire au lieu de dire

Du hors piste

À leurs risques et périls

Pré-Retraités fumistes


Cette solitude qui m’affaiblit
Est aussi la grande force de ma vie

Une chance réelle face à un éternel sentiment de mal chance

Une chance éternelle face à un réel malaise quotidien

Pour le commun des mortels je ne suis rien

Du matin au soir et du soir au matin

Je compterai pour le monde demain

Le monde plus large, le monde anonyme

Le monde hypothétique, imaginaire et anecdotique, fantôme de la mer ou du désert
Le monde libéré et libre, le vrai monde
Qui ne court pas après son ombre
Un monde multicolor au fond
Rouge, blanc, bleu, noir, jaune, vert
Ses artères et ses veines, ses os ses viscères

Démarche et costumes tyraniques
Etrangers à la mode clinique

Aujourd’hui je rame pour un monde restreint

Qui n’en vaut pas une once de peine

Finalement pas la peine, définitivement

Tel serait mon destin

Le lot d’un artiste non musicien

Qui doit s’escrimer avec ses pinceaux

Et s’exprimer avec des mots

En ces termes je vous le dis, bien trempés

Qui ne valent pas une goutte d’eau.

Et quand le vase est plein

Il ne déborde pas

Il explose avant

De tant de tension infligée

À ses maigres parois cannelées

Et si ta langue a fourché

Quand tu lis à haute voix

Sur ces mêmes parois cannelées

D’apparence lisses et sans grumeaux

C’est ta faute, et moi

Rien pour tous et tout pour un

Il était tant...


De tous ces coups assénés

Au dos du forcené

Par le fantôme du vent

Le monde incompris

En plein désert

Résulte une tragédie

Un banal fait divers

Un mauvais sentiment

De se sentir exclu

Avant même d’être foutu !


Injustice, malchance, ou tragédie poisseuse

Qui vous colle à la peau comme un sceau de miel d’abeilles, pernicieuses et cravacheuses... Quand le voisin s’identifie à elles, devient bêcheur, face au pêcheur, ne pèse pas lourd : il en fait des tonnes !

Lécheur de torts et de torses poilus, lui l’imberbe rachitique, Dominique...

Peut remballer ses tiques, ses toc, sa frénésie d’acrobête, maladroite autant qu’incertaine. N’y a pas que dans la vindicte qu’il n’ira jamais au bout ! Peut laisser les vers

Venir à bout de son caractère de pierre

Quand les rats eux-mêmes se seront fait la jaquette

En ayant vu sa q...

Minuscule et microscopipette

Mole vide et desséchée d’alcoolo.


Présent ce jour, de sortie, à la fête

Pour un lancé de boulettes

Aux mille bouclettes

Qui n’a pas fait un mètre

Remet en lisse un prêtre

Et tous les traîtres de la terre


De sa sombre studette

Sans lunettes

Il s’apprête

Tenue jaquette

En peau de bête

Imitation mouette

Sandales chaussettes

Attend sa pépette

Qui s’éternise en fait

Les mains dans la tête

Et l’esprit en quête

De vindicte secrète


L’homme en miettes

(ou la mauviette)

Sort de sa cachette

Direction placette


Des majorettes

Hello les minettes !

Une pipelette

Mais pas de Vivette !


Scandale à la fête

Au lancé de chaussettes

Pleines de bêtes

Il vole une chaînette

Avec une clochette

Et s’enfuit par l’égout

Le petit gentil loup


Brûle aussi net

Un contrôle alcootest

Arrivé aux crêtes

Il prend sa lorgnette

Descend sa braguette

Et lit l’affichette

Une étiquette :

“Disparition suspecte

Evasion peut-être

Toujours ... (illisible)

Devinette :

Sa bavette

à paillettes

Sa layette //vinaigrette

Qui empeste l’hamster

Le rat Jupiter

Bien connu des Frères Fest

Ina et Richard THE Best

Un mystère ! (Il décrypte : )

Où est passée la bavette
Aux restes d’omelette ?...

Comment le savons-nous ? Parce qu’elle avait des paillettes, et qu’on en a retrouvé deux, tombées dans sa fuite.

En lui même il se dit : «Les nouvelles vont vite !»

*

Indices : une layette

Abandonnée placette

Une poussette

Accidentée placette

Vole de clochette

Au lancé de chaussettes

*

Il enquête. Tâche de se souvenir

Fini les galipettes

Sans queue ni tête

Dans les toilettes

Ca fait belle lurette

Que je m’y embête

À cette fête


(Il pense : )

Elle attend son heure
Avec sagesse, raison, bonheur
Mon dieu comme je l'envie !

Ayant fait son beurre
Son labeur de malheur
maintenant elle est libre, horreur !
Pour son devoir d'une heure
Fureur !
Que néni !

Mais alors mes aïeux
Que faire, au saut du pieux ?
Aller voir ailleurs
Jouer sa folie
Et récolter les cris
Des passants outragés

Elle avait oublié une course !
"ficelle ! Ma baguette" (il se souviens toujours)

Il attend...
Elle aura bien mérité... Il guette

.....

Elle n’aura pour massage
Qu’une volée de massette

Elle sera contente
Aux anges la comète
Lui tourne la tête

*

Sur la cuvette
comme sa tête
ronde

Sur la sellette
froide la galette
revoit la fête
un beau gâchi

*

Dans sa toilette mouette

Il guète
accepte


Dam.

Dans ce 3eme volet, il y a comme un jeu de raquettes où la balle est renvoyée comme un saut dans le temps.

Oui, c'est ça, un saut dans le temps qui rappelle que tu dois continuer pour ne pas te perdre ailleurs.

Un dialogue pour ne pas être seul face à soi.

Une prière pour juste se rappeler qu'on existe ailleurs que sur l'affiche ou à la TV.

Il y a aussi dans ce poème, cette colère face aux coutumes qui ne sont plus à leur place mais qui vont juste faire sourire ces marchants aux calculs bien pensés.

Que de choses à voir au coeur de ton poème mais il ressort ici comme dans les précédents la colère et l'injustice dues à l'incompréhension de certains actes qui pourraient être autre.

Ouvrons les yeux!

Sylvie

La charge, pour être belle, est ici un peu lourde.
Il me semble - mais je ne suis pas dans ta plume - que tu pourrais alléger tout ça, laisser de côté quelques "effets" de mots pour donner plus de puissance au sens, de force à ceux qui restent.
Tu jettes toutes tes forces dans une bataille sans penser à en garder pour fêter l'éventuelle victoire, même si on sait que la guerre n'est pas finie. Surtout si on sait que la guerre n'est pas finie.

Nilo, art de la guerre.