W.

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Parce que l'essentiel n'est pas la belle littérature
Ni les fromages naturels des montagnes
Car l'essentiel ce n'est pas la faim ou la rougeole
Ni Offenbach et sa douce barcarolle
Tout ça est très banal pour l'essentiel
Car l'essentiel est n'avoir blancs, les cheveux,
Et étonner tout le monde dans une maison de jeu
- Mon dieu! J'ai gagné!
Car l'essentiel est le corps de W. et deux vers de Mallarmé,
Et même Joyce le dirait comme l'essentiel.
Car l'essentiel c'est monter dans les côtes des femmes un frisson
Seulement parce que nous venons d'arriver; n'est pas, garçon?
Parce que l'essentiel c'est sortir pour la rue
Et à l'intérieur de la gabardine - ah, à l'intérieur ! - rire de tous

Avec un de ces sourires confiants et perfides
De qui voit, comme le bon dieu, le monde vide.

Car l'essentiel c'est monter dans les côtes des femmes un frisson

excellent !

L'essentiel me paraît être de pouvoir lire de temps en temps ce genre de petit Luxe...

Oui, du condensé, pas une fausse note. Emballé ! très beau texte.

Z.

J'adore ça
Avec un de ces sourires confiants et perfides
De qui voit, comme le bon dieu, le monde vide.
C'est essentiel.

Nilo, rictus.

Oui, l'essentiel est dit et sacrement bien!

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Me voilà dans l'essence-ciel ...celui qui ne pollue pas..celui qui fait de ta poésie l'essentiel à la lecture.

Sous le charme de tes mots.

N'est ce pas l'essentiel mario

"J"

Sylvie

oui

fresh & delicious ton double you est !


ez (yes we can)

Il y a peu de mots comme le mot «essentiel». Parce que l’essentiel est lui meme essentiel. Et parce que la premiere question, qui est sur le chemin de la vie, c’est une question sur qu’est-ce que c’est essentiel ou non. Le poeme W. est une liste de choses qui sont (ou non) essentiels, comme une hermeneutique du savoir pratique humain. Le debut est une negation: la literature n’est pas essentiel, les fromages, la faim, Offenbach, tout ça n’est pas essentiel. Aprés, la liste de choses essentiels: cheveux pas blancs, gagner au jeu, le frisson dans les femmes, sortir pour la rue. Voilá, le premier aspect du poeme: c’est une liste sur le chemin de la vie. Mais le poeme c’est, dans le premier vers, sa propre negation: le poeme dis que la literature n’est pas essentiel. Le poeme lui-meme. Mais autre chose: le monde de l’âme, de la poesie, n’est pas essentiel. Et c’est pourquoi tout le reste c’est la pratique d’un savoir pas des livres, pas de la fiction, mais du monde réel, de la rue, de choses qui sont près de nous. Une pratique sans idealisme? Non. Parce que le poeme affirme: la faim n’est pas essentiel. Il y a chose plus materiel que la faim? Mais la faim n’est pas essentiel, la terre, le materialisme, n’est pas essentiel. C’est le jeu complexe du materialisme pur avec ses signes, ses symboles qui est là. Le frisson des femmes, par exemple. Il n’est pas dit que l’essentiel c’est le sexe ou avoir beaucoup de femmes, le essentiel c’est le symbole, le jeu - c’est le frisson parce nous sommes lá. Et c’est tout. Par example, gagner dans le jeu. Il n’est dit que le essentiel est avoir d’argent. L’argent c’est materialisme pur. L’essentiel n’est pas l’argent, c’est etonner le monde avec la phrase: j’ai gagné! C’est le symbol du jeu du materialisme. C’est la foi perdue. Ironie? Le poeme a quelque chose de profondément anti-social. la complete absence de souci des autres. Non seulement dans les vers ou est dit «rire de tous» mais dans le propre jeu du symbol materiel. Etonner tout le monde, le jeu avec les femmes, sont pratiques sociales mais où l’homme est philosophiquement seul. et meme W est un corps, pas une femme, mais un lieu plus de la solitude. Et tout le chemin du poeme est une échelle progressive jusqu’à l’homme dans le lieu de dieu (du «bon dieu», chose philosophique..) qui regarde tout vide. Dieu est seul. Et aussi ce homme. Qui est ce homme? J’ai trouvé ce homme comme un troisième chemin: pas de materialisme et pas de idealisme (le débat plus grand de la philosophie), mais dans le troisième chemin de idealiser le materialisme (ou materialiser l’idealisme). C’est une synthèse. Mais cette synthèse force l’homme à une dependence des autres. Parce que les symbols sont dans les autres, le jeu c’est toujours social, et l’homme seul est, donc, dans un chemin de solitude que traverse tout les autres, jusqu’à le final dans cette encarnation du dieu. Ironie? Certainement. Parce que c’est la rime qui est ironique. C’est une rime vite, rapide (jeu, mon dieu/ frisson venons garçon/) qui a quelque chose d’enfant quand ce qui est dit ce n’est pas une chose d’enfant. Et je peux dire mille autres choses sur le W., j’aime beaucoup ce poeme antique. Mais mon français – ah! Mon français!.. – c’est aussi une chose d’enfant. J’arrete ici.

Merci a vous!

(du méta-discours en général & de la pelleteuse excavatrice de sens.. pas mon dada.)

Z, indigestion.