Comme des cœurs mensonges

Comme des cœurs mensonges


Je marchais dans les rues
A côté de mes pompes,
Slalomant les poubelles
Avec un chien d'ivrogne
Qui marquait le destin
Au pied des lampadaires
Du souvenir jauni
Des ombres coupe-gorge.

Sous les portes cochères
Se cachaient des amants
En habits d'adultères
Venus frotter leurs joues
Au frisson de la nuit
Et souiller les trottoirs
De leurs pommes croquées
Ébauchant le hasard
Des veines granitées
Aux aubes délétères
En infusion de brume.

Un sculpteur assassin
Eclatait au burin
Ce marbre d'infortune
Pour graver quelques noms
Sur la pierre tombale
Des amours passagères
Après que l'éteignoir
Des draps qui se soulèvent
Ait épuisé les corps
Et fait taire les cris.

Alors le matin né
Des cendres de la veille
Plantait dans le décor
Comme des cœurs mensonges
Des croix et des bannières
Dessous le crêpe noir
Des mémoires liquides.


Nilo.

"Je marchais dans les rues
A côté de mes pompes,"

Ce n'est pas seule d'image à retenir
Mais elle semble convenir
A beaucoup qui se trompent de semelles

A mesure que je te lis - et te redécouvre souvent - je sens éclore encore une autre poésie, d'ombres 'liquides' dans des œufs de lumière. C'est, de façon très schématique, ce que je ressens en te lisant : une matrice agitée qui mélange les ressentis des heures noires et fini toujours, au matin, par bruire d'une lumière apaisante.

J'ai aimé bien sûr.

Z.

Pourquoi j'ai l'impression d'avoir déjà lu ce poème?

Peut être parce que tu y as ta griffe et que dans celui ci je retrouve tes mots "fétiches".

Mais ce n'est pas pour me déplaire. L'ambiance est fortement représentée et il m'est facile d'imaginer la scène...enfin MA scène

Sylvie

Sylvie a écrit:Pourquoi j'ai l'impression d'avoir déjà lu ce poème?Sylvie

Sans doute parce qu'il évoque un de mes thème favoris.

Nilo, fétichiste...