Leitmotiv

Je me rappelle encore de ces journées d’école,
me remet les records des séries d’heures de colle
et du rock et du rap où s’esquintaient mes os
d’un vif hoché du crâne rétamant le tempo.

Comme encore, je rêvais, enrageant sur le têt,
pardonnant volontiers les conclusions hâtives
en grands airs agacés succédant l’invective.
J’ai, pour sûr, bien poussé, j’ai le même teint vicié.

"Youpin n’a point de faille" disaient les petits feujs
quand, scandant adonaï, nous tirions dans leurs beujs...
je l’avoue - sans salut ! - : l’élégie ordurière
m’a toujours moins déplu qu’aucun vers caudataire.

Les discours anonymes sur de bonnes passions
ont le goût insipide de mielleuses opinions.
Par ici ! Nos aïeux, sous les grandes nues crayeuses !
Faites fi des niaiseux, de leurs pitiés vertueuses.

Ils chantent pour les pouilleux, n’enseignant pas pouième,
ils ne sont pas studieux, merde, ils ne voient pas même !
Je suis là, les yeux fous, brandon sur caméra.
Mais pourquoi tardons-nous ? Qu’on les couvre de poix !

Effaçons ces bontés et ces airs concernés
que les pleurs ont rincé de marées obligées
et rendons aux audiences ceux qui savent. Ceux qu’on tait.
Tous ces arts de faïence manquent un peu de galets !

Les fretins sont surets aux marées bleues du front,
comme un vin trop longtemps privé de son bouchon.
Aux balcons populaires, comme il fut attendu :
on voit tordre dans l’air des draps rouges étendus.

Beau coup de gueule Pheukiou.
C'est de cette façon, je trouve, que tu exprimes le mieux ce que tu as à dire, tes emportements en particulier.

Nilo, dire et redire.

Comme Nilo, et j'ai appris des mots

Dam, Nguyên-Dan

Merci à vous deux.

Ma présence ici se fait plus discrète, il y a deux raisons à cela : ma susceptibilité encore un peu vive, je le reconnais et j'imagine que vous vous en doutiez, et un immense manque de renouveau.

Ca faisait déjà un petit moment que je n'avais rien écrit.

Tu écris peu, mais là tu écris bien.

En lisant, je me voyais assis au milieu d'une salle de classe, entouré d'abrutis et d'esprit cotonneux, et face à moi ce Savoir bien à rire mais ici dans la classe, rire vaut sortie.

Le pheukiou que j'aime lire. Tout y est, la forme, le fond, et on prend une baffe. Content de te revoir ici.

Z.

Comme le dit Zlatko juste avant, sacrée baffe poétique ! Précision, justesse, originalité, arrogance rondement pesée ... yessssssss !


Cend'