Le rêve d'Éva

Le rêve d'Éva

... Se lit sur ton visage
Un lys noir.. me pique
Ce lit d’amour.. épique !
Trop étroit pour contenir ma rage
Et toi, ton lit t’attend, blanc
“ Que veux-tu... Tu m’entends ?
Galope dans sa tête, galope dans ton corps.
Galope de partout et de toujours
Trop tard pour moi, trop tard - tant pis.
Pour toi l’oubli et moi la haine
Haine d’avoir raté le coche au Pub
- “ Mais qu’est-ce donc que ?...
- Une étoile qui me regardait !
Croisant mon regard, filante.. j’ai filé
Croisé sa fuite, la tête basse
On se reverra un jour et...
En attendant je te suis dans le noir
Pour oublier, j’écris... dans le creux de tes seins
Ma peine coule suivant les joints
Des pavés jusqu’à la Seine...
Et ma haine, de moi, de tout.. voir
Fond dans mes veines.

“ Non, pas le soir !
Moi le riz...
Toi, la passoire.

Maintenant le jour...
Toi tu ris
Et moi, je m’égoutte

Ou bien encore tu fumes
Et moi je me brûle
Au souvenir de tes dunes
Le silence de tes bulles...
À question importune
Le néant... M’enrhume
Toi, partie en draps de tulle
Moi blotti sur le bitume.

Une étincelle brille
Une porcelaine bille
Anime en nous deux
D’entre mille autres filles...

Dans l’eau tu te mires
La flamme de mes délires
Fantasmes de la rive
Ma grève en pierre vive
Mais tu vas me lire...
Vas te souvenir
Et vas revenir... Éva.

Dam.

Dans ton poème, j'ai ressenti un manque, un coche raté qui aurait pu changer ta route.

Je pense que le fantasme est quelque chose de puissant qui nous entraine dans un voyage fait de roses et de soie.

J'ai vraiment aimé lire ton texte et j'avais l'impression que chaque vers ressemblaient à une fuite à l'envers.

"Je voulais fuir ce que j'aime"

Mais le "bonheur" fait peur car si il y a chute, il y a douleur.

Le bonheur n'est pas un état qui dure, mais quand il prend le visage d'un être qu'on apprécie, partager des moments de bonheur avec lui (ou elle) est déjà beaucoup.
On ressent douloureusement cette fuite d'une perspective de bonheur à deux - même si la fin est un appel qui espère être entendu -.
Les sentiments volent au rythme de cette écriture.

Je n’avais pas remercié, c’est fait.. Votre attention sensible me touche vraiment.

Dam, rareté oblige.

J'aime bien quand le rythme est rapide comme une fuite en avant où on a toujours l'impression qu'on va se casser la gueule au vers d'après.

Amitiés

Pic

Moi aussi j'ai bien aimé cette histoire sur le fil du rasoir de la vie à deux.
Ca coupe, ça fait peur, ça vibre et ça s'envole, léger en fin de compte.

Nilo, double lame.

Aïe! Un galop qui nous emporte et nous abandonne "blottis sur le bitume".

Apprécié aussi ce rythme nerveux et ces images douces et fortes, cette douloureuse absence vécue comme un cauchemar.

Swann,

Le bitume s'use et fond au soleil, y faire le grand saut sans élastoque (hélas ?) réserve toujours de bonnes surprises. Qu'on se le dise.

Dam.