Les chemins imprévisibles

je cherche nos années naufragées
que ma mémoire blanchit dans les veines bouillonnantes
la grande porte d’en face - une fente de sourire

la nuit dans la nuit
regarde où nous sommes - des corps douloureux
les descendants d’Eve et d’Adam
sur l’horizon la lumière est pure
elle redonne au refus le sens absolu
à la première étoile du siècle passé
l’absence survit

la pluie tombe sur nos distances
une voix harmonieuse se lève soudain
et le temps saccadé s’emmêle aux voix
la nuit engloutit les corps séducteurs
quand le sable s’épuise en chambre à paroles
nous marchons dans la lumière verte
chantant nos âges brouillés
nos regards apeurés déjà sur l’horloge de septembre
impossible de tracer le chemin de retour
le paysage lisse les empreintes de l’été dernier
nous écarte de nos verbes


LGC sep 2011

un très bon/beau texte
tenue
je te lis là dans la chaleur et un brin d'apathie personnelle
des résonances puissants et profondes dans tes mots

Aimé aussi ton poème profond, profondément. Les lignes relient les points pour former un ‘dessein' en suspension... Le pathétique se refusant au plaintif.

Dam, belle ligne.

Le chemin du retour n'est possible que dans un monde où les horloges tournent à l'envers. Quoi que...

Du beau, du grand, du saisissant, et ces images qui font voyager le lecteur me fascinent toujours autant.

J'aime tout...même la lumière verte ! Compliments - LOUP

le paysage lisse les empreintes de l’été dernier
Restera quand même le souvenir des pas qui les ont creusées.
Très beau texte, porté par la richesse des sentiments et la hauteur des mots.

Nilo, chemin de traverse.

Comme souvent chez cette plume, une sensibilité et une profondeur d'exploration que j'aime retrouver. Pour ce genre de petits mots

'l’absence survit'

ou ces 'âges brouillés' chantés dans les 'lumières vertes' - voilà Rimbaud? - j'ai beaucoup aimé ce texte.

Z.

Ton écriture, Solweig est d'une richesse incroyable.
Comment des mots peuvent-ils à ce point ouvrir les pensées ?

D'étranges chemins, que volontiers nous suivons.

Beaucoup trop d'adjectifs, selon moi, et c'est dommage.

Comme toujours, tu nous combles de tes errances superbes.

j'aime beaucoup de tes ve rs qui résonnent longtemps en moi, telle cette suite finale...

nos regards apeurés déjà sur l’horloge de septembre
impossible de tracer le chemin de retour
le paysage lisse les empreintes de l’été dernier
nous écarte de nos verbe

Chantal