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Mission GJ 667-cooldream.
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Swann
Dam
Zlatko
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Mission GJ 667-cooldream.
Il était une fois la planète Terre bientôt. Les hommes y mouraient de
maladies étranges. Un coiffeur distingué avait même parlé de Calvitie de la
planète. Les chercheurs mirent l’humanité à différents régimes de brocolis, de
quinoa et de religion : rien n’y faisait. Les mouches tombaient comme des
hommes.
Alerté, le Grand Chefchercheur sortit de sa résidence secondaire, enfila sa
blouse fétiche, et résolut de trouver une solution. Pendant plusieurs mois, il
examina à la loupe toute l’histoire humaine : et n’y trouvant, à quelques
exceptions près, aucune jolie chose susceptible de sauver toutes les crapules
vivantes, il tourna son œil vers le ciel. Là, disait-il en tripatouillant son
monocle. Là est la solution. C’était un homme averti qui n’avait pas son pareil
avec les femmes : on le crut.
Bientôt, les Chercheurs Chifranmériglais découvrirent plusieurs planètes
inconnues : elles avaient cette particularité intéressante, au regard d’un
indice mathématique imaginaire, d’être potentiellement habitables par les
hommes. On laissa le soin à Glo 008-75, intelligence artificielle et adepte
occasionnelle du petit joint de dix heures, de leur choisir des noms : et
le Chefchercheur décida, parmi HD 855-yoman, Gliese 581-tequila et autres
Kepler 76-chichon, que la petite planète GJ 667-cooldream serait l’heureux
prochain giron de la race humaine.
Il appela le Présimonde, un drôle de bonhomme qui était passé du métier
d’ivrogne à celui de dirigeant de la planète. Le Chefchercheur lui fit part de
cette incroyable découverte : il y a néanmoins, dût-il préciser, un hic.
GJ 667-cooldream est une exoplanète située à 22 années lumière de la nôtre. En
plus, j’ai accidentellement foutu mon télescope pliable à la machine : je
ne peux pas en déterminer la structure. Il faut envoyer une équipe en
reconnaissance.
Le Présimonde consentit.
Après une sélection à la hauteur de l’évènement, deux hommes, intelligents
comme des chats, braves comme des chiens et forts comme une bonne moutarde,
sortirent du lot : ils s’appelaient Hargapour et Matijévich. Messieurs,
dit le Chefchercheur, qui leur serrait une dernière fois la main, je ne vous
dirais qu’un mot : Zart ! Les deux hommes saluèrent et
embarquèrent dans la Fusévion. C’était un tout nouveau prototype, prévu pour les
longues distances, auquel le Chefchercheur avait mis deux ailes de plus. Homme
de bon sens, il avait conclu après une étude sur les mille-pattes que plus y’en
a, plus ça va vite.
En quelques minutes, les deux cosmonautes attinrent le Cosmo-Zart. ‘ccroche-toi,
dit Matijévich, j’appuie sur le cèpe. Ainsi ils partirent. Au bout de quelques
jours de voyage monotone, Hargapour racontant des blagues cochonnes, qu’il
avait peur quand minuit sonne, et qu’il aimait bien sa voisine Maryvonne, ils
firent une macabre découverte : à leur droite, une étoile agonisait. ‘la
aut’chose, dit Matijévich, une Naine blanche. Ca doit être la saison de la
chasse aux étoiles.
Au bout d’un an, au trois-quart citron du chemin, Hargapour fit une autre
découverte : une constellation se précisait, en face de la Fusévion,
d’heure en heure. A leur conséquente surprise, ils constatèrent qu’elle avait
la forme d’un chapiteau. ‘uper, dit Matijévich, un cirque ! Ils se
garèrent où c’était possible, prirent deux tickets et s’installèrent au premier
rang. Un petit cirque après plusieurs milliers d’heures de Fusévion, dit
Hargapour, ça se laisse regarder !
Un lama entra et fit un sketch très drôle : c’était l’histoire d’un
rhinocéros enrhumé qui, à chaque fois qu’il éternuait, se foutait un coup de
corne dans l’œil. Les compères riaient à s’en péter le bide, mais le compteur
électrique du cirque aussi, et il rendit l’âme. Tout le monde se retrouva dans
le noir, on ne voyait plus rien, on repartit mécontent. Matijévich, frustré, se
conduisit très mal au volant, et fit des doigts d’honneur dans tous les sens.
Pourtant ils attinrent GJ 667-cooldream, sains et sauf erreur, un petit matin
d’été.
Après quelques heures d’études poussées, ils arrivèrent à deux
conclusions : d’abord, la planète faisait au maximum la taille d’une
mégalopole humaine. ‘fait, dit Matijévich, si on prend Paris et qu’on la fout
en boule, on a ce truc-là. L’humanité tiendra jamais. Vrai, dit Hargapour. La
deuxième, l’ordinateur était formel, était que GJ 667-cooldream avait, peu ou
prou, la structure d’un flan à la noix de coco. Perdu pour perdu, dit
Hargapour, je me tape pas le retour. La Terre est foutue, c’est vrai mon pote.
Ici on a l’équivalent de Paris à bouffer, on est peinards, et le cirque est pas
loin.
Ignorant les appels répétés du Chefchercheur, des crapules terriennes et de
Maryvonne, les deux hommes installèrent des chaises longues, quelques caisses
de vin emportées en douce, et menèrent la belle vie pendant onze ans. Sur
Terre, on n’avait plus d’argent pour envoyer une autre équipe, d’autant que les
rajouts d’ailes avaient coûté cher, donc on attendit tranquillement qu’un truc
se passe.
Lorsqu’ils eurent dévoré toute la planète, on dit qu’Hargapour et Matijévich
nagèrent jusqu’au cirque des étoiles, et embrassèrent le métier de clown, qui
se laissa faire. Les métiers, c’est comme tout le monde, ça a besoin
d’affection.
Z 23 02 11
maladies étranges. Un coiffeur distingué avait même parlé de Calvitie de la
planète. Les chercheurs mirent l’humanité à différents régimes de brocolis, de
quinoa et de religion : rien n’y faisait. Les mouches tombaient comme des
hommes.
Alerté, le Grand Chefchercheur sortit de sa résidence secondaire, enfila sa
blouse fétiche, et résolut de trouver une solution. Pendant plusieurs mois, il
examina à la loupe toute l’histoire humaine : et n’y trouvant, à quelques
exceptions près, aucune jolie chose susceptible de sauver toutes les crapules
vivantes, il tourna son œil vers le ciel. Là, disait-il en tripatouillant son
monocle. Là est la solution. C’était un homme averti qui n’avait pas son pareil
avec les femmes : on le crut.
Bientôt, les Chercheurs Chifranmériglais découvrirent plusieurs planètes
inconnues : elles avaient cette particularité intéressante, au regard d’un
indice mathématique imaginaire, d’être potentiellement habitables par les
hommes. On laissa le soin à Glo 008-75, intelligence artificielle et adepte
occasionnelle du petit joint de dix heures, de leur choisir des noms : et
le Chefchercheur décida, parmi HD 855-yoman, Gliese 581-tequila et autres
Kepler 76-chichon, que la petite planète GJ 667-cooldream serait l’heureux
prochain giron de la race humaine.
Il appela le Présimonde, un drôle de bonhomme qui était passé du métier
d’ivrogne à celui de dirigeant de la planète. Le Chefchercheur lui fit part de
cette incroyable découverte : il y a néanmoins, dût-il préciser, un hic.
GJ 667-cooldream est une exoplanète située à 22 années lumière de la nôtre. En
plus, j’ai accidentellement foutu mon télescope pliable à la machine : je
ne peux pas en déterminer la structure. Il faut envoyer une équipe en
reconnaissance.
Le Présimonde consentit.
Après une sélection à la hauteur de l’évènement, deux hommes, intelligents
comme des chats, braves comme des chiens et forts comme une bonne moutarde,
sortirent du lot : ils s’appelaient Hargapour et Matijévich. Messieurs,
dit le Chefchercheur, qui leur serrait une dernière fois la main, je ne vous
dirais qu’un mot : Zart ! Les deux hommes saluèrent et
embarquèrent dans la Fusévion. C’était un tout nouveau prototype, prévu pour les
longues distances, auquel le Chefchercheur avait mis deux ailes de plus. Homme
de bon sens, il avait conclu après une étude sur les mille-pattes que plus y’en
a, plus ça va vite.
En quelques minutes, les deux cosmonautes attinrent le Cosmo-Zart. ‘ccroche-toi,
dit Matijévich, j’appuie sur le cèpe. Ainsi ils partirent. Au bout de quelques
jours de voyage monotone, Hargapour racontant des blagues cochonnes, qu’il
avait peur quand minuit sonne, et qu’il aimait bien sa voisine Maryvonne, ils
firent une macabre découverte : à leur droite, une étoile agonisait. ‘la
aut’chose, dit Matijévich, une Naine blanche. Ca doit être la saison de la
chasse aux étoiles.
Au bout d’un an, au trois-quart citron du chemin, Hargapour fit une autre
découverte : une constellation se précisait, en face de la Fusévion,
d’heure en heure. A leur conséquente surprise, ils constatèrent qu’elle avait
la forme d’un chapiteau. ‘uper, dit Matijévich, un cirque ! Ils se
garèrent où c’était possible, prirent deux tickets et s’installèrent au premier
rang. Un petit cirque après plusieurs milliers d’heures de Fusévion, dit
Hargapour, ça se laisse regarder !
Un lama entra et fit un sketch très drôle : c’était l’histoire d’un
rhinocéros enrhumé qui, à chaque fois qu’il éternuait, se foutait un coup de
corne dans l’œil. Les compères riaient à s’en péter le bide, mais le compteur
électrique du cirque aussi, et il rendit l’âme. Tout le monde se retrouva dans
le noir, on ne voyait plus rien, on repartit mécontent. Matijévich, frustré, se
conduisit très mal au volant, et fit des doigts d’honneur dans tous les sens.
Pourtant ils attinrent GJ 667-cooldream, sains et sauf erreur, un petit matin
d’été.
Après quelques heures d’études poussées, ils arrivèrent à deux
conclusions : d’abord, la planète faisait au maximum la taille d’une
mégalopole humaine. ‘fait, dit Matijévich, si on prend Paris et qu’on la fout
en boule, on a ce truc-là. L’humanité tiendra jamais. Vrai, dit Hargapour. La
deuxième, l’ordinateur était formel, était que GJ 667-cooldream avait, peu ou
prou, la structure d’un flan à la noix de coco. Perdu pour perdu, dit
Hargapour, je me tape pas le retour. La Terre est foutue, c’est vrai mon pote.
Ici on a l’équivalent de Paris à bouffer, on est peinards, et le cirque est pas
loin.
Ignorant les appels répétés du Chefchercheur, des crapules terriennes et de
Maryvonne, les deux hommes installèrent des chaises longues, quelques caisses
de vin emportées en douce, et menèrent la belle vie pendant onze ans. Sur
Terre, on n’avait plus d’argent pour envoyer une autre équipe, d’autant que les
rajouts d’ailes avaient coûté cher, donc on attendit tranquillement qu’un truc
se passe.
Lorsqu’ils eurent dévoré toute la planète, on dit qu’Hargapour et Matijévich
nagèrent jusqu’au cirque des étoiles, et embrassèrent le métier de clown, qui
se laissa faire. Les métiers, c’est comme tout le monde, ça a besoin
d’affection.
Z 23 02 11
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Mission GJ 667-cooldream.
Toi les mouches tombent, moi invasion de moustiques insomniaques d’une clique aqua-rêve. Très beau texte en somme.
Dam.
Dam.
Re: Mission GJ 667-cooldream.
Un bon cru... Vrai! c'est pas du flan Coco!
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Mission GJ 667-cooldream.
J'adore! Suis super fan ^^ Ca fait un bail que je t'avais pas lu (mea maxima culpa, j'dois dire que j'y ai pas mis du mien, mais j'ai trop d'autres trucs en cours... bref :p) mais j'ai adoré! Y'a tout ce qu'il faut, de l'humour, du troisième degré, une morale (ou presque), de l'imagination à revendre. Swann l'a dit, un très bon cru
Sas, j'en reprendrais bien une louche...
Sas, j'en reprendrais bien une louche...
sasvata- MacadMalade
- Messages : 495
Date d'inscription : 31/08/2009
Re: Mission GJ 667-cooldream.
Un trip cosmique qui démarre sur l'évocation de maladies et se termine sur l'évocation d'une affection. (entre parenthèses, très chouette cette idée que les métiers ont besoin d'affection)
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: Mission GJ 667-cooldream.
Moi j'viens pas souvent pour commenter les textes - trop de boulot - mais j'lis tout.
Et là j'me suis dit que pour uen fois j'pourrais laisser un petit mot pour dire que dans le genre refaisage de monde on pouvait imaginer un truc du genre cirque avec un chapiteau fait avec des ailes de mouches et un grand mat fort comme de la moutarde. Enfin bref, un truc que tout l'monde pense mais que personne ose jamais faire.
J'ai bien aimé.
Dédé.
Et là j'me suis dit que pour uen fois j'pourrais laisser un petit mot pour dire que dans le genre refaisage de monde on pouvait imaginer un truc du genre cirque avec un chapiteau fait avec des ailes de mouches et un grand mat fort comme de la moutarde. Enfin bref, un truc que tout l'monde pense mais que personne ose jamais faire.
J'ai bien aimé.
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: Mission GJ 667-cooldream.
Et le Mur faisant bien les choses quand on s'y cogne voilà que je suis passé par ici où je n'étais pas passé auparavant.
Bon trip.
Nilo, fin de mission.
Bon trip.
Nilo, fin de mission.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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