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Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
+3
jeoffrey stiernon
Sylvie
LCbeat
7 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
je suis l'éternel retour
Ceint de convictions viscérales
ruiné par l'absence d'épeler la mère
en une suite de notes complexes
emmêlées et promises à la superbe des centres commerciaux
je regarde rouler les pierres, rouler et
s'amonceler en des contrefaçons
d'architecture fantastique, temples osseux
monticules érigés comme des sanctuaires
où l'on entasse les cadavres vivants
sur des rayonnages de plastique mou
Qu'elle est belle ma laideur !
beugle le Barnum des cirques populaires
de sa voix d'enfant artificiel
sur son estrade tirée par des hologrammes de chair et d'os
c'est-à-dire que la couleur de la peau
suffit à reconnaître l'hologramme
la couleur de la peau suffit à décider du salaire de l'hologramme
les rues intérieures sont droites
comme des poutres, les murs sont droits comme les rues
les étagères se dressent droites comme des étagères
Barnum fait corps avec son microphone
il devient son microphone tandis que personne
ne l'écoute si ce n'est d'une oreille vaincue
tant les mains et les bouches commandent
les jambes dirigent avec tout le naturel confondant
d'un wanderer abruti, ébahi de richesses pauvres
richesses d'oxymore, de Maxi-Mort disait le slogan
avant qu'on l'eut retiré de peur de froisser
la cervelle des décérébrés
le pénétrant, vu de l'extérieur, découvre
l'ensevelissement de sa propre conscience
l'œil plein et la gorge pleine, l'enfant en lui
décide qu'aujourd'hui est son jour
qu'aujourd'hui rien ne saura le détourner
de sa véritable médiocrité, vu de l'extérieur
bloc contre bloc, le carré du carré renvoie
la mathématique dans les profondeurs de l'oubli
hormis le théoricien de l'angle mort, nul scientifique
ne peut malgré son bon vouloir, se pencher
sur le problème délicat de l'absurde linéarité
il n'est plus qu'une seule science officielle
celle de la calculatrice !
j'avance je regarde je marche je rêve de rêver
je suis une phrase de poète qui oserait déposer
son regard sur le monde tel qu'il est alors peuplé
sombre miroir, diaphane plaque virtuelle
tournoiement incessant, irrémédiable, le produit
se multiplie par le produit du produit
face au rayon des amuse-gueules fluorescents
un triptyque plein à ras-bord de la Théorie de l'Angle Mort
j'en saisis un exemplaire je le lis en marchant
je le lis en me disant que je suis en train de lire
le dernier livre publiable de l'histoire
Le cercle embrouille l'esprit par la somme de ses potentialités
Le cercle amuse, distrait, mais en aucun cas n'est à même
d'apporter une quelconque vérité à l'esprit de l'homme moderne
Le cercle est une image d'Épinal, le reflet d'un temps révolu
dont nul ne souhaite le retour
Le livre déplié forme un rectangle parfait
fermé il forme un rectangle parfait
la tranche du livre forme un rectangle parfait
Qu'elle est belle ma laideur !, hurle Barnum
en sillonnant les allées, suivant une ligne droite
et anguleuse, théorie pratique du mouvement
et de la disposition
puisque tout est mouvement (l'immobilité elle-même
ne tient plus en place) tout est inertie (le corps de cette femme
propulsé par cinq-cent chevaux de la miséricorde) tout
est disposé de telle sorte qu'une main qui traîne
est une main qui attrape, qui se saisit, qui
ne sort pas les mains vides. En lieu et place
d'un objet je m'empare d'une idée comme d'un refuge
je m'assieds au milieu d'une allée, je suis un enfant
j'attends ma mère, je lève le doigt je lèche le vent
qui lèche la transpiration consubstantielle
de la course rectiligne des tractions arrière-avant-bâbord-tribord
superbe ballet de la mécanique quantifiable
on me bouscule, on m'écharpe on m'invective
je suis l'objet indésirable puisque je ne semble pas
être à vendre, l'embouteillage pend aux lèvres
des airs-de-rien, des airs de ne pas y toucher
on me palpe comme on effleure sans attention
une statue dans un musée, je suis une pièce de musée
un vestige auquel on n'accorde aucune émotion
êtes-vous un panneau indicateur ?, me demande
un vieil homme à qui on ne la fait pas
il a fait la guerre, il a vécu l'horreur des guerres
en me relevant, les fourmis culbutent les fourmis
en jetant, en direction des mille et une horloges, des regards
courroucés, c'est-à-dire qu'il ne faudrait pas trop traîner
qu'après l'heure c'est plus l'heure, qu'après l'heure
il faut attendre que la nuit passe avant que l'heure
puisse se renouveler, ah !, l'ouverture des grands magasins....
LCB, le 20/10/12
Re: Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
LA!! je viens de m'en mettre plein les yeux. ( Et en passant, les gens là, vous devriez prendre du temps pour lire, ça en vaut vraiment la peine!!!!!!!!!! )
L'oxymore manie ton orchestre comme un chef.
Alors, y a un truc auquel j'ai pensé:
Barnum :Ca peut aussi être un type d'abri de jardin, une tente, un chapiteau.
Bon, mais quand on voit ce que ces "barnum(s)" peuvent renfermer, je me dis :
" SON Barnum" aussi il renferme plein de choses!
D'où ma question : "est ce fait exprès ?"
Sinon, tout en lisant, je pensais à un futur, un monde qui n'aurait plus de couleur
plus d'oiseaux, plus rien que des rues étroites et salies par le temps de chiotte
qu'il fera vu que de toute manière ils n'auront plus besoin de soleil ( entre autre).
En attendant on ressent très fort la fameuse maladie que tu connais : LA...SEF.
J'édite : j'ai oublié de te dire:
" UN PUT.... DE TITRE !!! "
(Jch'uis jalouse)
[b]
L'oxymore manie ton orchestre comme un chef.
Alors, y a un truc auquel j'ai pensé:
Barnum :Ca peut aussi être un type d'abri de jardin, une tente, un chapiteau.
Bon, mais quand on voit ce que ces "barnum(s)" peuvent renfermer, je me dis :
" SON Barnum" aussi il renferme plein de choses!
D'où ma question : "est ce fait exprès ?"
Sinon, tout en lisant, je pensais à un futur, un monde qui n'aurait plus de couleur
plus d'oiseaux, plus rien que des rues étroites et salies par le temps de chiotte
qu'il fera vu que de toute manière ils n'auront plus besoin de soleil ( entre autre).
En attendant on ressent très fort la fameuse maladie que tu connais : LA...SEF.
J'édite : j'ai oublié de te dire:
" UN PUT.... DE TITRE !!! "
(Jch'uis jalouse)
[b]
Re: Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
J'aurais bien donné quelques coups de hash dans ce cor (non lc, pas celui du Christ mourant et non pas une hash en acier). Mais façon bain à bulle ou bain-mousse en fût.
Quel parfum de bizons !
referme vite ton gradus !
;-)
++
Jeoffrey Stiernon
Quel parfum de bizons !
referme vite ton gradus !
;-)
++
Jeoffrey Stiernon
jeoffrey stiernon- MacadAdo
- Messages : 85
Date d'inscription : 11/09/2009
Re: Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
Accorder l'heure interne avec l'heure externe, même au prix d'un décalage, tout le secret est là.
Re: Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
Salut LC,
"l'immobilité elle-même ne tient plus en place"
Merci pour ça.
Toujours content de te relire.
"l'immobilité elle-même ne tient plus en place"
Merci pour ça.
Toujours content de te relire.
Mano- MacaDeb
- Messages : 16
Date d'inscription : 15/11/2010
Re: Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
Dégobiller mais avec classe! Ta plume cravache toujours aussi sec. Difficile de tenir une vision sur cette distance !
A te lire
Z.
A te lire
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
Est-ce encore utile de te dire à quel point ce texte est bon ?
Je ne crois pas. Mais j'aime l'art de la prétérition.
Je ne crois pas. Mais j'aime l'art de la prétérition.
Soomiz- MacaDeb
- Messages : 34
Date d'inscription : 06/01/2013
Re: Transsubstantiation du Kilomètre 33 branché à la périphérie du sac de voyage
merci à ceux que je n'ai pas remercié
(mano, c'est toujours un plaisir de te voir laisser une trace)
(mano, c'est toujours un plaisir de te voir laisser une trace)
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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