Nerval voit un dieu mort

La dentelle des mots sur la Toile est brodée
Et d’étranges concepts y construisent leur nid.
Un auteur, pour chercher ce qui les réunit,
S’efforce d’accrocher à chacun une idée,
 
Sans pouvoir avancer, même d’une coudée ;
Ce vieil auteur oublie ces mots mal définis
Pour exercer ailleurs son esprit démuni.
Vainement de sonnets la Toile est inondée :
 
Lorsque l’esprit divin s’avançait sur les eaux,
La poésie planait sur le moindre ruisseau
Et faisait scintiller les flots de l’Atlantique ;
 
Maintenant nul ne voit le visage vermeil
Du Dieu qui alluma la lune et le soleil ;
Nul ne parle avec lui, le soir, sous les portiques.

C'est bien dit Io.

Je lis parfois des sonnets bien construits où l'on ne ressent aucun souffle. Mais le souffle de la vie peut s'entendre dans d'autres sonnets tout comme dans les vers libres.

Peu importe le moyen du moment qu'il y a la grâce de l'instant saisi !

Jamais je ne m'ennuie en te lisant.

Jolie maitrise des mots. Inspiration et metier, j'ai aime.

Comment ne pas aimer la poésie de Io ?

Chaque histoire,
Chaque image
Chaque mot

Tout est tellement bien choisi.

J'aime.

Salut,Io.
Je n'ai pas pigé le titre. Tu peux expliciter ?

Ce poème est un hommage à Gérard de Nerval.

Je suis parti du sonnet "À Madame Aguado"

http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/a-madame-aguado

et j'ai construit un commentaire (voir plus bas sur la même page) sur les mêmes rimes.

Nerval évoque le sommeil de la prêtresse, et moi la fin du dieu.

* * *

merci à Esther

http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=nerval/a-madame-aguado

qui me l'a suggéré.

Je suis toujours admiratif de ta capacité à réinventer le sonnet, que je constate à chaque fois que je te lis - et pourtant j'en ai lu pas mal, des tiens! Jamais un mot en trop, ficelés - dans l'observation du monde. Cette mort de Dieu est bien vue même si elle ne date pas d'hier..

Z.

C'est surtout Nerval qui a bien saisi la chose.