Eloges arborés

On vante en tous pays la force du grand chêne
Même si La Fontaine, las, le déracina 
Sous sa vaste ramure un roi fort pieux siégea
Dont le grand coeur dit-on n’abritait nulle haine

Les sages de l’Orient ont loué le bambou
Et d’un trait de pinceau trempé dans l’encre grise
Ont évoqué sa grâce en une prose concise 
Ou brossé son image subtile en un haïku

Un barde botaniste a chanté le créquier
Une sorte de prunier de nature sauvage
Qui sur l’écu des preux se faisait chandelier
Mais dont la renommée a pâli avec l’âge

Eloignons de cet arbre l’idée même d’une hache
Et d’un même mouvement la notion de l’argent
Qui viendrait remplacer son prime R par un H

Excellent !

Beaucoup plus de gens le connaissent avec son H
que l'autre avec son R... c'est la loi du marché.