Quand se cognent les cœurs aux angles morts des rues

Quand se cognent les cœurs aux angles morts des rues


Les rides des néons
Creusent les joues des villes.

Quand les chiens se font loups,
Que les rumeurs s’aboient
Et les douleurs se hurlent,
On voit passer des ombres
En habits de lumière
Sous les portes cochères
Des avenues désertes.


Puis les rideaux déclinent
En échos de bonsoir.

Aux fenêtres aveugles
Des tavernes interlopes
Se mouillent les alcools
De larmes délétères
Versées en goutte à goutte
Aux perfusés d’amour
Qui se pâment d’absence
Sous les jupes des filles.

Le laitier n’a plus d’heure
Et les rêves s’étouffent
Dans le fond des poubelles
Posées sur les trottoirs
Des matins d’apparence.

Quand se cognent les cœurs
Aux angles morts des rues
Et que les larmes taguent
De mots d’amour lavés
Les murs de pierres molles,
On sent le vague à l’âme
De ces statues de sel
Qui gravent dans le sable
Tous les malentendus
Des nuits de désespoir.


Nilo.

Il a un air d'un autre temps, d'une autre époque....
et comme toujours , beau poème Nilo.

J'aime te lire, comme toujours, pour la musique des mots, pour les échos à l'intérieur... Pour ce "paquet" de ressentis que tu nous offres à chaque fois.

Cela dit, je te préfère en alexandrin, ou en octosyllabe.

Z, dents longues.

Merci à vous deux.

Nilo, dead street.

V'lan...Je clic sur le mur de Dédé et je tombe dans ton mur de pierres molles

Aucun doute, tes images sont tellement fortes que j'ai eu l'impression de voir...

Aucun regret sur ce clic...

Bonne et heureuse année à toi

Sylvie