Souviens toi.

Le temps est accroché aux vieux barreaux rouillés
et les façades grises, les volets tout cassés
figés à cet instant où tout a basculé
lézardent, hors du temps, témoins lourds et muets.

Ici un vieux vélo, là bas une fontaine
une plaque de porte, un métier à tisser
immobiles, endormis que le son du clocher
emporté par les flammes ne réveillera jamais.

Le feuillardier ici a déposé la serpe
tout prés du cordonnier, ami d'éternité
c'était un jour de Juin ,le printemps à la porte
une journée d'été pour une atrocité

Et les cris étouffés des enfants, pauvres âmes
Blottis prés de leurs mères, apeurés, monde infâme
Résonnent dans le vide laissé par leurs prières
Dans ce village mort devenu cimetière.

Le temps est accroché aux vieux barreaux rouillés
et les pas qu'on dépose sur les rails du tramway
nous ramènent en arrière à cet horrible jour
qui hante à tout jamais les ruelles d'Oradour.


« Ici , Des hommes firent à leur mère Et à toutes les femmes la plus grave injure . Ils n’épargnèrent pas les enfants »

Sans doute ce texte sonne-t-il juste puisqu'avant même de parvenir à la dernière strophe je savais que j'étais à Oradour.

Nilo, glaneur de mots.

C'est l'endroit qui m'a le plus marqué étant enfant !
Tu as su le retracer !

H.

Poème fort, lourd de sens et de leçons à tirer. J'ai aimé te lire sous cette forme engagée où l'on sent combien la chose te tient à coeur - surtout lorsqu'il s'agit de défendre des enfants.

Z, childhood.

moi aussi, j'ai reconnu Oradour avant d'arriver à la fin ...
quel beau poème Lalou, quel bel hommage à ces familles qui ont connu l'horreur !
bravo
Yzaé

Je suis souvent passé à proximité, sans jamais m'y arrêter. Je sentais le malaise de loin. Un professeur d'histoire, orateur hors-pair qui nous faisait oublier les récréations, nous avait arraché des larmes de colères en évoquant ce drame.
Oui un texte qui sonne comme le glas d'un temps qui s'arrête sur tous ces destins fauchés.

"Les cendres ne diront pas qui ils étaient, s'ils étaient des hommes, des femmes ou des enfants" (Schicklgruber pour ne pas le nommer)

Dam.

Je n'avais pas commenté !?
C'est un très beau poème, Lalou, les mots sont pesés pour évoquer avec force mais avec pudeur, ce jour qui n'aurait jamais dû éteindre la vie de tous les habitants d'un village. Oeuvre de l'homme ; crime contre lui-même. Je ne pourrais pas mettre les pieds sur le sol dans ce village et dans les alentours.

Il est des moments où le Mur à Dédé se fait sérieux. C'est une de ses grandes qualités.

Nilo, droit de [pour]suite.

Où étais je donc ce 5 janvier ??

Heureusement qu'il y a un mur parce que je ne peux que confirmer ce que je pense très souvent.

La plume féminine a quelque chose de précieux que je ressens facilement lorsque je lis un poème tel que celui là.

Un partage
Une sincérité
Un bout de tendresse
Une certaine légèreté

Et tout ça dans un poème profond qui ne peut pas laisser indifférent.

Heureuse d'avoir vu, lu et palper cette poésie dont le niveau l'emporte haut la main dans la cour des grands.

MERCI Lalou

Sylvie

Par ces mots, les tiens, la question restera longtemps, très longtemps posée de la vraie nature de l'être humain.

Dam, en peine.

Mais oui ! Heureusement que le mur a fait remonter ça ! C'est beau Lalou, parce que c'est simple mais tellement pognant. Des images bien choisies avec une mélodie qui bercerait presque. D'autant plus que le thème était un peu dur à traiter, tu t'en es sortir avec plus que Brio =)

BON ANNIVERSAIRE



Sylvie

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Sixième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.