L'essence des choses.

Calme, dans le repos qui engendre le rêve,
Je me suis assoupi ; une heure, ou deux cent ans.
Il y a tant à voir ! Les arbres, les passants,
Manteaux noirs, bourgeons verts - le printemps qui se lève ;

Les mots changent de peau, se dérobent, m’appellent,
Ils naissent pour mes yeux et meurent en riant.
Elle joue de mes mains qui tremblent en cherchant
L’éclat qui s’est tari - la femme sous l’ombrelle.

Allez ! C’est un adieu que je connais par cœur ;
Hier je t’ai pleurée, aujourd’hui je te pleure
Et demain, agité par l’essence des choses,
Tu guideras ma main, ma poésie, ma prose ;

Dans les vieilles années nous parlerons du temps
Où je t’aimais trop fort pour te garder longtemps ;
Et quand je serai mort, en paix, ou sous les bombes,
Tu hanteras longtemps les ruines de ma tombe.


Z 7 02 10

""Elle a les yeux couleur de ma vague chimère, O toute poésie, ô toute extase, ô Mère ! A l'autel de ses pieds je l'honore en pleurant, Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.""E.Nelligan

Passion, c'est beau, j'aime l'errance, la recherche dans la beauté des choses simples, puis la passion rieuse qui mène le jeu. Trop aimer pour te garder longtemps, très juste.

encore un superbe, Z
et encore un commentaire de ma part pas très original !!!
Yzaé

Peut être Yzae mais quand on aime ,c'est bien de le dire ...je pense.

Allez ! C’est un adieu que je connais par cœur ;
Hier je t’ai pleurée, aujourd’hui je te pleure
Et demain, agité par l’essence des choses,
Tu guideras ma main, ma poésie, ma prose ;

Je l'adore celui-ci. Si je peux me permettre quand même, j'aurais mis deux points après coeur (puisque cet adieu sonne vraiment pas mal) et je retravaillerai le dernier vers. A prendre ou non, merci pour le partage.

Merci à vous, et à toi goddess pour le conseil - bon, en plus. C'est vite écrit.

Z, potable.

Où je t’aimais trop fort pour te garder longtemps

Même si ça peut paraître banal c'est avec des choses comme ça qu'on fait de la poésie.

Nilo, essentiel.

J'espère que tu es es fier d'avoir écrit celui ci quand tu le relis, c'est un de ceux que j'ai préféré de tous ceux que j'ai lu de toi... et si je ne dis pas le préféré, c'est parce que je ne me souviens pas texto des autres.

Zlatko a écrit:Il y a tant à voir ! Les arbres, les passants,
Manteaux noirs, bourgeons verts - le printemps qui se lève ;

Je ne cite pas ce passage pour dire, c'mon prégéré, mais j'aime bien sa construction :
"Les arbres, les passants,
Manteaux noirs, bourgeons verts"