Le mépris

Le mépris


Vous qui ne voyez le monde que par le petit bout de la lorgnette en 16/9ème qui vous tient lieu à la fois de conscience (bonne ou mauvaise) et de diaporama de l'infamie où vous faites défiler les images que vous livrent les paparazzi de la misère.

Vous qui versez des larmes de crocodiles repus sur les berges asséchées, crevassées, des marigots où vous vous vautrez dans la fange des restes du monde avec la délectation rampante qui vous fait vous couvrir de la boue de compassion dictée et bien pensante qui va si bien à votre teint de bien nourri.

Vous qui tenez les chroniques du désespoir et les comptes des naufragés involontaires en donnant des coups de pagaies dans l'océan déchaîné de vos tempêtes dans un verre d'eau en prétendant réveiller l'occident - où vous dormez du sommeil du juste - de sa torpeur et lui ouvrir les yeux sur les famines du Sahel avec les mots mouillés des larmes qui dégoulinent de la plume en or du stylo que vous portez comme la Kalachnikov en carton pâte des mercenaires du Front de Libération de la Pensée unique en bandoulière de votre ignorance en prenant soin de mettre vos burnes à l'abri de la censure apprise et du manque de courage d'agir.

Vous qui gonflez les baudruches de la Liberté des Peuples opprimés à l'air vicié de votre impuissance pour vous faire donner l'absolution des prophètes des justes causes prêchant dans le désert bien irrigué de la société de consommation en poussant le caddy des idées toutes faites au supermarché des brèves de comptoir.

Vous qui brandissez des drapeaux bien trop grands pour vous, qui braillez des slogans au front bien policé de vos manifestations qui ne sont même pas de colère.


Vous n'avez qu'à y aller voir. Et si vous en revenez avec autre chose que la courante vous pourrez commencer à me parler de mépris.


En attendant, vous me faites gerber !


Gérard Cavazza.
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PS. Celle-ci ceux qui devaient la recevoir l'ont lue. Et suite à une conversation ce soir avec une amie je me suis dit que je ferais bien de la publier ici, sous mon nom parce qu'il n'y a pas de raison que je m'en prive.