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Laura Lol

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Laura Lol Empty Laura Lol

Message  LCbeat Jeu 22 Avr - 20:40

Vrilles au corps.

Qu'y-a-t-il de plus essentiel en toi ?
La haine
L'amour
La douleur ?

La douleur.

Laura Lol mesure la taille de ses jambes en fonction du nombre de nuages dans le ciel. Elle est une gazelle du Niger. Une putain des grands boulevards. Quelque part entre la peur et la douleur. Capitale de la douleur, disait-il. Elle est une miniature d'elle-même, d'elle enfant, d'elle d'avant. Peut-être là où meurent les silences.

L'empreinte qu'un testament laisse sur la peau durcie par le manque d'amour.

Laura Lol, un million d'année sans soleil. Toujours à bronzer sous la lune, couchée comme une pieuvre sur le sable noir. Lascive. Décolorée. Épuisée de paraître. Même s'il n'y a que ses yeux pour la regarder. Son corps échappe à la douceur du printemps. Il neige des tempêtes de catacombes. Seuls les vers luisants couronnent son corps d'une lumière brève. Elle mange le manque et l'absence. L'ascète minable des chemins de torture.

Stigmatisée par le miroir, elle emprunte la langue de ceux qui ont si bien vécu. Ceux-là dont on se souvient et que l'on commémore alors qu'ils n'existent plus que dans la mémoire frauduleuse des porteurs de rêves.

Elle approche ses lèvres d'un vers luisant. Et toi, m'aimes-tu ?

En déroute, les vers inversent le cours du vent. Cours d'école sans écoliers ni cartables, juste une putain de sonnerie. Un rien couvant l'explosion du tout. Laura Lol parle aux vers luisants comme s'ils étaient des hommes ou des enfants portant leur cartable.

La douleur rappelle l'image. Se souvenir des images et des visages. Compulser. Danser dans l'air brisé des pierres. Et puis. Briser les pierres encore chaudes. Elle se broie et noirci ses yeux d'un fusain abandonné là, comme un cachalot.

Sur le sable, la lune éclate. Il y a plus de constellations dans le sable qu'il n'y en a dans le ciel. Laura Lol compte les grains de sable. Et dit au vers luisant. Et eux, penses-tu qu'ils m'aiment.

Testament écrit d'une main tremblante. L'écho du rivage et l'appel d'outremer.

Mange-moi. Baise-moi. La voix de Laura Lol est un langage sans grammaire, ce sont juste des mots prononcés contre le vent. Des mots persuadés de l'effroi et des plaintes de la plaine. Balayée par le vent. Soufflée comme on souffle les bougies d'un gâteau de princesse.

Si tu étais l'oracle, que m'inventerais-tu pour que je croie encore en quelque chose ?

Les vers luisants ne parlent pas. Ils font semblant d'écouter ce que Laura Lol leur murmure. Pas grand chose, juste ces mots qui ne veulent pas dire grand chose.

Lutte et douleur. Sans haine. Ni reproche. Ni rien de ce qui caractérise la souffrance.

Une main qui touche ce que l'œil ne peut voir.

Le vide des vers écarlates.

Laura Lol répond : la douleur. Pas la haine. Pas l'amour. La douleur.

Son corps englobe la mer, le rivage et les rochers froids. Son ventre se durcit sous la caresse du vent et de ses doigts tremblants. Nue, le corps rasé. Elle ne supporte ni vêtement ni pilosité. Ses cheveux longs et fins seuls la couvrent. Roux comme le poil d'un renardeau. Quand elle les caresse elle pense au pelage du renard. Si je devais ressurgir du néant...

Confrontée à l'introspection, Laura Lol pleure des larmes de fillette. Elle tourne autour d'un cercle tracé dans le sable. Aux pieds nus. Ses ongles longs et blancs s'enfoncent dans le sable un peu froid. Un frisson comme une caresse. Ses lèvres alors embrassent le ciel. Et la mer que l'on entend sans la voir. Comme une vision impossible à mettre en œuvre. Son esprit aime la douleur que son corps exècre. Laura Lol rend honneur à la douleur.

Une nuit manucurée par des mains féériques.

Berceau de la fuite, la mer l'encourage, claquant ses vagues contre les rochers. C'est un appel matriciel, hurlant une colère d'antan. Qui n'existe plus en tant que telle. Un reflet sur un lac gelé. Ses membres fourbus s'imprègnent d'un règne de silence. Elle sent encore ses mains se saisir voluptueusement de ses seins. Elle ne gémit pas, elle a trop peur que quelqu'un la remarque. L'appelle à revenir parmi les vivants. Bercée par la solitude elle ne tolère plus la voix des autres. La sienne même commence à lui faire mal.

Cohorte de sanglots, l'air cinglant des cinglées.

L'amour porté aux confins de la peine. Démesure et conscience sans parole.

Laura Lol ne jouit pas. Elle se reproche le geste de trop. Préférer une jouissance muette et honteuse.

As-tu déjà aimé ?
As-tu déjà ressenti l'effleurement de la passion.
Le cœur, qui d'un élan volé au temps, se met à battre une chamade de l'autre ?
Saurais-tu aimer si tu le pouvais.

La douleur. Son parfum. Ses couleurs. Et les ronds de fumées que dessinent l'œil quand il rend absurde le velours.

Crever à pieds joints des ballons collés au plafond. Les ailes clouées au ruban de la peur.

L'inertie de Laura Lol l'épouvante. Elle compte sept vers luisant couchés à côté de son corps nu. Elle est une sirène entourée de petites lumières. Sept luisants qui font une constellation de la sirène. Elle pense que crier lui ferait du bien. Exploser le silence sans attendre de réponse. Laura Lol serre ses lèvres. Scellées dans le tourment et la crainte, elles laissent passer un souffle comme une réponse sans question. Laura Lol entrevoit le hurlement de l'âme qui reste coincé dans sa bouche chaude. Elle jouit sept fois, une fois pour chaque vers luisant, qui seuls peuvent apercevoir ses lèvres se tendre en ce qui ressemble à un sourire.

Célestes abîmes arrimées aux hanches de Laura Lol.

Fous-moi en l'air !
Fourre-moi entière, ha ha ha !
Globalement, je ne t'aimerai plus, je vivrai sans, je vivrai à ne plus vivre pour toi.

Ainsi de voir sombrer dans la mer d'absurdes nefs spatiales.

L'aube molle et timide entrouvre le corps mou et timide de Laura Lol. Gitane gisante sur les rochers, elle baille, se regarde dans un miroir de poche et suce un galet. Je me nourris de la terre, de la pierre et du silence des longues plages. Les premiers rayons du soleil dardent sur sa peau. Elle cherche un rasoir, il doit être quelque part enfoncé dans le sable. Quelques poils minuscules sortent au bas de son ventre. C'est un duvet brun. Écœurée. Elle lavera la lame dans l'eau.

Laura Lol dore, comme égarée sur un territoire infini. Haut lieu de sa détresse et de son imagination. Elle organise sa journée. L'oisiveté la ravit mais elle souhaite malgré tout la meubler de quelques actions inutiles. Se laver. Se brosser les dents. Tresser des nattes rousses. Et contempler l'étendue de la mer, sans penser à autre chose. Et puis réveiller les vers luisants. Compagnie dérisoire à laquelle elle s'accroche, comme à une bûche jetée dans l'eau.

Son esprit est une expédition de naufragés. Une équivalence d'un bruissement sourd. Laura Lol croise les doigts et les jambes. Puis s'allonge, droite comme un pylône électrique, son bronzage se doit d'être parfait. Sans ombre ni diaphanéité grossière.

Peut-être, au loin, pourrait-on entendre claironner quelques cloches de village.

Laura Lol compte sur ses doigts des choses sans existence. Elle compte pour compter, en attendant que le soleil ne lui brûle la peau, alors elle plongera et cherchera des coquillages et des vieux fils de pèche. Un collier sur la peau nue serait du plus bel ornement. Saurait-elle encore se servir de sa langue pour parler ? Oserait-elle même en faire l'usage ?

Navire naufragé dans l'absolue virginité du décor. Et du corps entier.

Elle demande :
me reconnaîtras-tu quand je reviendrai sur la terre des hommes
sauras-tu saisir ces différences tatouées sur ma peau
aimeras-tu que je me prosterne devant toi, à genoux, à hauteur de ton sexe ?

Une rumeur couve sur ses épaules. Est-ce le poids de l'indifférence ? Laura Lol gémit comme une chienne apeurée, elle récite en silence, comme on égraine son rosaire, aux vers luisants, une fable qu'on lui racontait quand elle n'était qu'une fillette amoureuse des arbres et du vent dans les feuilles. Elle est surprise de s'en souvenir aussi parfaitement. Aucun mot ne manque, croit-elle, ou est-ce seulement le fait que cette histoire ne lui a jamais été contée.

La mer est le miroir d'une vie ruinée. Les larmes de Laura Lol ont la saveur de l'iode.

Le soleil monte lentement dans le ciel uniformément bleu. Elle tend la main comme pour l'attraper, pour le faire grimper plus vite à son zénith. Laura Lol veut brûler. Sentir cette morsure épouvantable du soleil sur sa peau blanche.

Si haut maintenant, elle se précipite dans l'eau fraiche. Caresse nouvelle, extinction des feux et des sirènes du naufrage.

L'eau pénètre dans son sexe ouvert aux mille plaisirs de la solitude. Tremblements. Vacillements de l'âme. Ses grains de beauté, mordus par le soleil, l'amusent. Elle les compte. Puis oublie où elle en était et retourne se coucher sur le sable. Les grains se collent à sa peau. Elle y dessine des villes imaginaires. Des têtes d'hommes. Des mains d'enfants.

Penses-tu pouvoir dormir sous l'écrasante chaleur du soleil
Ne crains-tu pas de consumer ta peau et ton âme ainsi qu'ondée tu te répands, misérable ?
Réponse fécondée !, rit-elle.

L'enfant que porte Laura Lol est une fantasmagorie. L'enfant porte Laura Lol dans son berceau. Étrange et drôle escorte. Stupide de croire porter en elle le fruit de quelque consommation. Seule à son chevet, elle se berce et se raconte de ridicules histoires de princesses et de royaumes. De rois bienveillants et de princes tendres. Comme l'amour auquel elle décroche son plus atroce sourire.

Des valises plein la tête, Laura Lol sait tout des voyages que l'on n'entreprend pas. Que l'on ne fait qu'imaginer, avec tant de prégnance pourtant qu'elle s'immerge d'elle-même. Je vis des arpents infécondables. Je suis le trait léger peint entre l'horizon et la plaine.

Pleine de sable, elle joue à faire glisser sur son corps les vers luisants domestiqués. De petites voitures qu'elle gare là, qu'elle fait déraper entre ses seins. Elle fait un tunnel avec son bras plié. Et les dirige tous vers le même endroit.

Là où meurent les silences.

Mille ans tressés dans l'incommensurable néant. Mille ans à chaparder au vent les idées de l'existence. Elle dérobe des robes de soirées, pagodes de pacotille, luisante comme un cristal indéchirable. Laura Lol mime l'enfant qu'elle fut un jour. Probablement.

Un nouveau crépuscule. Brillant et bruyant comme un embouteillage de bouteilles vides. Roses joues et rose ciel. Laura Lol.

Ses valises sont prêtes, remplies d'idées inutiles et de voix invisibles. Elle les voit à la crête de ses pieds nus. Pleines et vacarme. Laura Lol a le vertige du départ, cette frénésie de vacances dont on se pare les nuits insomniaques. Onirisme du croire et du survivre. Laura Lol se noie dans le principe de la noyade. Telle naïade voluptueuse, Loreleï désavouée.

Loreleï chantant l'hymen des retrouvailles.

D'avec

Le vide

Et l'onde marine couvre d'une pellicule de sable le corps

De tous les corps.
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Message  Lalou Jeu 22 Avr - 21:21

ça tombe a point, a pic, quand il faut... Very Happy

J'y reviendrais.

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Message  Dam Ven 23 Avr - 11:41

Laura Lol, lézard caméléon, Napoléon, Néron, Zénon, Akhnaton... Elle porte tous les Noms dits de La Destinée.

Dam, bandeau néon.
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Message  Nilo Ven 23 Avr - 12:38

De belles choses, d'autres très belles, et de plus banales. Dommage.
Dommage aussi ces quelques lourdeurs et fautes de français qui viennent se faire regretter.
Ou peut-être sont-elles là pour mieux faire apprécier le reste. Je ne veux pas l'imaginer.

Cette Laura LoL mérite de s'en tenir aux belles et très belles images que dessinent ses doigts sur le sable collé à sa peau nue.

Nilo, L'Aura LucioLe.

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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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Message  Sylvie Jeu 15 Sep - 4:50

Opération : Je fouille

Je n'avais rien laissé sur ce texte et je devrais avoir honte car je pense que tu y as mis beaucoup de toi et en + envers quelqu'un qui manque beaucoup sur Macadam.

Je n'ai pas l'habitude de te lire dans ce genre mais ça te va bien et tu connais les bons mots pour t'adresser à " Laura " et c'est pas facile d'essayer de poser son emprunte sur le pas d'un "Grand "

Je viens de passer un moment émouvant.
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