MEUTRE VOYANTE - Extrait "Qui voudrait mourir demain ?"

Extrait de mon roman policier fantastique - « Les enquêtes de Samuel Berthier » - « Qui voudrait mourir demain ? » protégé par la SGDL.
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- Cet homme, il vous a menacée aussi ?
- Oui, attendez…
Elle se lève et se retourne face à un vaisselier, ouvre fébrilement un tiroir et montre à Jaffar les deux mots qu’elle a reçus avant et après sa visite. Il lit rapidement et dit :
- Je vais donner des ordres immédiatement pour que vous soyez surveillée. Vous avez toujours votre chien ?
- Non, je n’ai pas de chien, c’est un prétexte pour décourager les clients trop entreprenants… Je meurs de peur, je sais qu’il va me tuer maintenant et vous ne pourrez pas l’en empêcher.
- Je vous affirme qu’il ne vous fera aucun mal. D’ailleurs je vais rester ici jusqu’à ce que mes collègues arrivent. Si vous le permettez, je vais aussi fouiller l’appartement pour localiser les issues et les cachettes.
- Allez-y, je n’ai rien à cacher, et puis je serai rassurée quand vous partirez…
- Il y a un deuxième appartement sur le palier. Qui l’occupe ?
- Sofia, un travesti brésilien très gentil. En ce moment il est en vacances chez ses parents. Il va sûrement encore me rapporter des robes ou des bijoux.
- OK. Lorsque j’aurai fini d’inspecter les lieux, vous fermez derrière moi à double tour jusqu’à ce que je vous présente l’inspecteur qui fera sa planque dans l’escalier. Je frapperai trois coups et un autre espacé. Bien compris ?
- Oui, oui, merci pour tout inspecteur.
Jaffar entreprend son inspection sans remarquer de cachettes possibles, sauf une grande armoire normande et un long placard dans le couloir, vides bien évidemment. Le lit est trop bas pour constituer une planque. Il poursuit en ouvrant les fenêtres qui donnent sur la corniche. Il se penche et remarque que la corniche est assez grande pour donner sur les fenêtres de l’appartement du travesti. Il décide alors de s’y engager, et pense qu’avec un peu de chance l’occupant de l’appartement n’aura pas tiré ses rideaux, et qu’il pourra donc en même temps inspecter les pièces. Il ne lui faut pas plus de cinq minutes pour accéder aux fenêtres voisines, et un rapide coup d’œil lui apprend que comme il l’avait supposé les rideaux sont ouverts et les deux pièces, salon et chambre, sont vides. Sur le lit il y a encore des vêtements de femme qui traînent et une perruque brune aux cheveux mi-longs. Il reprend sa progression vers la fenêtre de Madame Zelda, l’enjambe bientôt et prend congé de la voyante en lui promettant que les renforts ne seront pas longs.
Ce soir là, après le départ de Jaffar, Madame Zelda décide de prendre un peu de vodka pour calmer ses nerfs. Il fait une chaleur étouffante, moite, un vrai soir d’orage. Elle ouvre la fenêtre de sa chambre, s’allonge sur son lit et ne tarde pas à sombrer dans un sommeil lourd, enivrée par les vapeurs de l’alcool.
L’esprit cotonneux encore imbibé des limbes de son rêve, elle perçoit un léger bruit sur le parquet. Elle ouvre les yeux mais ne voit rien. Elle soupire, se retourne sur le côté pour se rendormir. Elle sombre à nouveau dans son rêve, ou plutôt son cauchemar. L’homme en noir est là, il la regarde dormir. Il ouvre la bouche et dit :
- Dors, ma jolie, dors. Des visions sans fin t’attendent maintenant.
Elle essaye de crier, mais son cri reste coincé dans sa gorge. Elle est trop faible pour se débattre. Une douleur fulgurante lui transperce le poumon gauche. Bientôt son visage contemple l’éternité, les yeux fixes, grand ouverts, et une fleur rouge à la commissure des lèvres. UNQUOTE"

LauraE

Missing

Nilo, ce qui est fait n'est plus à faire.