Cousin cousin

Cousin cousin

On avait le même âge à deux mois près. Il était Lion et moi Cancer. La différence entre lui et moi était frappante : il aimait le chocolat blanc, moi le noir. (Je dois dire que blanc ou noir, c’est le noir que je préfère) Il aimait les pâtes blanches avec du gruyère dessus ; en règle générale il craignait les couleurs jusque dans son assiette, mais je me souviens qu’il portait des chaussures rouges pointues. Curieux. Il ne mangeait que le blanc d’œuf dur, tandis que moi je le laissais toujours pour le jaune. Peut-être qu’un médecin ou un psychiatre pourrait me dire ce que ça signifie... Mais pourquoi je vous raconte ça ?... Oui. Aidez-moi à mieux me connaître et je vous le rendrai au centuple. Écrivez-moi, appelez-moi, faxez-moi,.... fixez-moi sur la question, je m’occupe de la croix.

Un clown au nez très fin
Il avait un petit train
On faisait des arbres en thym
En écoutant Bob Marley
“Zim Babwe Top Rankin”
Très tranquille
On se levait chacun
Pour voir passer le train
Corail à la fenêtre
Sur le jardin
Couvert de cannabinacées

Dans le coin ordures
Se tenait un vieillard
En armure d’égout
Qui se montrait chaque fois
Qu’on bougeait le rideau...

Loqué comme au Pérou
Avec un béret rastaquouère
Pour se donner l’air
À coté des potiches
Assis sur une amphore postiche
Son porte bouquet des gouttières
Il se lavait à la source
Ultra polluée qui faisait jadis
La richesse du Pays Varois
La chance douce et dorée des paysans
Un autre temps.
Aujourd’hui les vergers reculent
Margouillis gribouillis
Sceptique halophytes
Pour laisser pousser des murs d’emplâtre à gueule d’empeigne
Toujours tristes et mal vieillissant
Jaunissant sous le soleil de Satan
Et pourrissant à vue d’œil
Par le bas

Noirs de crasse
Ses pieds nus à sandales
Son corps imberbe
Au teint de lécithine repoussant
Margoulin des Moulins
Marginal à scandale
Vagabond sans viatiques
Clochard au hasard
Mendiant dans le vent
Gros dégouttant
Gueux dégueu !
Mal connu
D’origine inconnue
Mal atypique
D’origine connue
Résultat des courses :
Costume aubergine
Une fiole de fine
À la main

Misérable sans cartable
Un ancien cheminot ?
Mendigot sans mégot
Besogneux sans négoce
Indigent sans argent...

Mise au net
Accoutrement dément
Effets dégriffés
Loques à puces
Lire un torchon
Sauvageon
Lui convient mieux
Que dévorer un livre
Cromagnon
Fringues à la tire
Frusques Dantesques
Cotillons souillon
Défroque loufoque
Uniforme cradingue

Il avait un œil sûr
J’avais déjà des murmures
Du genre sûsûr
“Attention à ce nerveux !
Un jour il sortira la nuit...”

“Ôte tes chaussures
Rouges à talons durs
Mange des œufs durs
C’est bon comme la friture
Les pâtes à la confiture
Et resserre ta ceinture

Tu vas la boucler !
Lui) - C’était un Corail avec une BB Diésel
Moi) - La 72083 du 4607 à destination de Montluçon. Combien de voitures ? quel type ?
- Six ! avec trois fourgons porte-voitures
- Quel type ?... Voitures A11 et B11 de 1ère et 2e classe à réglage séparé de la climatisation, aménagement intérieur plus spacieux avec vitrages teintés et la gravure des bogies Y 32 avec amortisseurs rapportés. Une grande rame alors ?
- Non, une petite, toute petite rame - j’ai déjà vu le double, avec treize voitures !
- Tracté par deux CC électriques ?
- Oui, deux, des... Deux...
- Pas des 2D2 ! Couplage CC 6572 “Résistance Fer”.
Des lacunes mon pote ! >>

Grand, rasé, bien coiffé
Plus petit, brun, frisé,
Enfant, il avait arboré une coiffure
Style Rahan, son héros de jeunesse dans les BD.
Lui il avait la coiffure, et moi les muscles.

On aurait dit Bern Art... Il lui ressemblait comme deux gouttes d’acide.

Mais non, mais non ; tout cela n’est que sel attique.

Dam.

Ah oui Dam !
Je ne sias pas si je vais pouvoir te dire qui tu es.
Je n'en ai ni l'envie mi l'intention.
Te lire me suffit, et je ne voudrais surtout pas prendre le risque de te faire tremper tes pinceaux sans un seau d'eau d'eau pâle qui en ternirait les couleurs. Je préfère la cruauté de l'acide qui fait des trous dans la toile. Ceux que tu bouches au couteau de tes intuitions, des fulgurances mauves aux audaces carmin.

Nilo, l'indigo n'est pas mon cousin.

le cousin vautré qui se disait écrivain avait des chaussures rouges ...
et l'univers ferroviaire !
et le reste !

un amoncellement de cartons pas rangés Dam ! pas rangés !!

mais qui donne à ton écriture toute son envergure et nous permet de décoller.

Dans cette galerie de portraits, je reste un peu près du " clown au nez très fin".

Missing

Nilo, ce qui est fait n'est plus à faire.