Mourir à Maldoror

Mourir à Maldoror


Croire mourir cent fois
Et cent fois être mort,
Les yeux baignés de sang,
Le cœur mouillé de larmes,
La révolte en drapeau,
La tendresse en sommeil,
Vêtu des oripeaux
D'une carte vermeil.

Connaître les urgences
Des suicides ratés,
Des mots d'amour mal dits
Et vite griffonnés
Aux nappes de bistrot
Sur lesquelles on écrit
Les lettres de départ
Qu'on ne poste jamais.

Pourquoi ne pas rêver
De la dose létale,
Comme une anesthésie
Overdosée curare
Qui ferait du non dit
L'ultime déplaisir
Avant que d'expirer
Soufflant un dernier mot.

Revoir les sables blancs
Et les nuages gris,
Le bleu des océans
Sous la rage des vents.

Hurler dans le néant,
A la vie à la mort
Le septième des chants
Des nuits de Maldoror.


Nilo.

Pourquoi ne pas rêver
De la dose létale,
Comme une anesthésie
Overdosée curare
Qui ferait du non dit
L'ultime déplaisir
Avant que d'expirer
Soufflant un dernier mot.

.......certes, ..mais...

Revoir les sables blancs
Et les nuages gris,
Le bleu des océans
Sous la rage des vents

Poème crépusculaire qui nous embarque au loin avec toi. A force de te lire et connaissant un peu les évolutions de ta plume, je constate que la thématique des non-dits est récurrente... Toutes ces choses qu'on ne fera jamais ; ou faites, et tues.
Et puis, j'aime décidément la marque de ton style : tu m'as déshabitué aux rimes et, avec le temps, j'en viens à préférer ce long manteau de mots qui se contentent de leur propre musique pour chanter.

Z.

Je suis passé, j'ai aimé, et ça m'a donné envie de replonger dans Lautréamont.
C'est beau les cris dans l'écriture maîtrisée.

Une dose létale overdosée curare... la mort se fait parfois bien séductrice, en tant que rivale de la souffrance quotidienne.

Mais notre devoir est de vivre.

Ce que je retiens surtout, c'est la " carte vermeille" on pourrait ajouter et le " jus sans la treille".

Un roulements de tambour... et... et l'apothéose !

La fin est très "romantique", j'aime beaucoup

Dam.

j'ai trouve ce texte lourd et j'avoue assez indigeste

On est ti pas un peu Marc ????

Aimé aussi, bien plus que ce Maldoror que j'ai jamais pu finir...

Swann, pas fan d'Isidore Ducasse

Votre chant à vous sera toujours, pour moi, le plus beau !

H.

Oui peut-être un chouïa, Marc ? Puisque je peux très bien comprendre que mon "despote" t'aie ennuyé (il reste une énième redondance alexandrine de mes turpitudes adolescentes) mais ce texte-ci est tout sauf indigeste. Trouve-lui donc un autre défaut, si l'humeur du jour est à la bile

Z.

Je tenais à vous remercier tous de votre passage ici (même Marc donc l'humeur du jour a marqué quelques textes).
Particulièrement parce que ce texte est déjà assez ancien et que je ne l'avais jamais posté. Je m'y suis décidé après avoir opéré quelques remaniements.
Heureux qu'il ait recueilli tant d'échos.

Nilo, chante faux.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Neuvième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.