La permanence d'une chose

C'était au printemps ou par un frais matin d'été.
Je ne sais plus.

Je me souviens de l'odeur de ton aftershave sur ma tartine de beurre ou peut-être était-ce le parfum de ta confiture d'orange amère, ce n'est plus très clair.
Le soleil me chatouillait les yeux et ta barbe me piquait la joue; ça, je me souviens très bien.
Pieds nus, je frôlais tes chaussures brillantes en buvant mon chocolat.
Je t'apercevais en contre-jour et je ne cherchais pas à distinguer les détails de ton visage. Tu étais là, comme un acquis, une permanence.

C'était au printemps, ta barbe ne touchait plus ma joue.
Un corbeau me fixait;avec sa tête penchée, il me frigorifiait.
Pas de chocolat, pas de pieds nus pour frôler tes chaussures .
Un lourd parfum de roses embaumait l'espace entre toi & moi.
Il faisait beau et triste comme un cimetière.
Une permanence fatale; un point de repère acquis.

Il est de ces matins laiteux où ton odeur traîne comme un fantôme ...

J'aime bien le titre. Il est très attirant.
Et je ne suis pas déçue par le reste. Des souvenirs flous, et des détails très clairs dans la mémoire, qui a ses caprices.
Puis un autre moment, mais là, il y a le corbeau. C'est plus triste. Entre temps, il y a eu, je suppose, la mort. Une date.
J'ai apprécié cette distance et cette économie du tragique.
Belle lecture.

Messaline

Que j'aime ça !
Je l'avais lu tôt ce matin.
J'ai attendu d'y revenir, pour le plaisir de le relire.
Tu me surprends souvent ma ComaKiss, mais là vraiment je suis sur le cul. J'ai tellement pas l'habitude de te lire ainsi que j'en suis vraiment touché.

Nilo, en [re]passant.

Beaucoup de simplicité dans ces vers, ces lignes des jours laiteux. La sobriété porte les sentiments au mieux.

Effectivement ! Une façon différente dans le style mais on te retrouve dans l'esprit. Directe. "Ecris sur ce que tu connais". Très beau.

Dam.

Des mots toujours bien choisis pour mettre le lecteur dans une ambiance totale.

L'absence sera toujours une douleur à mes yeux

Sylvie

Tu en dit tant en finalement ne disant pas grand chose.
On devine tout et surtout on ressent et c'est fort et beau Coma!

Des sentiments, des ressentis... Tout est clair, tout s'illumine... Je ne fais donc qu'apprécier et relire sans n'oser ne plus rien dire

Dans le cadre de ma promotion des Morceaux de l'An 1 je fais grimper chacun des titres en haut de l'affiche.

Nilo, charité bien ordonnée.