Mon fils

Mon fils,
On ne peut pas aimer deux personnes à la fois. Une histoire de perversion plutôt, c’est terrible, mon fils est un pervers.
Dire que j'ai passé des journées entières à te soigner quand tu étais gamin. Crois-moi, aujourd'hui je ne m'abaisserais plus à ce genre de délicatesses surtout si mon fils a le vice chevillé au corps! Si ton père savait. Que dieu l’en garde !
Et comment tu vas t'y prendre maintenant, il faut faire un choix, tu ne peux pas continuer dans cette voie. Tu te rends compte des conséquences, c'est dégoutant! Mais pourquoi, pourquoi ?
Et comment fais-tu? Tu couches avec l'un et l'autre. Et le soir en rentrant du travail… C’est épouvantable.
Je suis certaine que tu aurais pu continuer comme tu le fais depuis des années si je ne t'avais pas surpris…mais voilà, une mère sent ce genre de chose. Une mère sait quand son enfant se perd.
Et toi mon enfant, tu es en dérive, tu te noies dans le vice et le sexe.
Tu aurais pu te perdre dans le travail ou dans l'alcool. J'aurais préféré la drogue, les médicaments ou la dépression mais dans le sexe il n'y a aucun remède.
Je n'aurais pas la force d'assumer un drame pareil. Les collègues au travail, les voisins et les amis, tous ces regards, je ne pourrais pas surmonter. Et comment que tu as gâché ma vie, tu es ma croix. Chacun porte son fardeau et mon fils est mon fardeau.
De toute façon je savais, tout petit déjà, tu ne voulais pas te salir, tu étais timide, toujours fourré sous mes jupes! Et ton père qui ne bronchait pas. C'est de sa faute aussi à celui là, il aurait du t'apprendre la vie.
Tu ne dis rien, tu as honte. C'est déjà ça, au moins tu as des remords, tu n'es pas tout à fait fichu. J'ai entendu à la télé, des mères qui ont mis leur fils à la porte pour moins que ça.
Mais rassure-toi mon chéri, nous, nous avons du cœur, tu pourras rester le temps que tu te trouves un appartement ou le temps de te soigner.
Et pour ton petit frère, tu sais quelque chose ? Tu ne lui as rien dit au moins. Il ne manquerait plus que tu lui parles de ta vie, il n'a que quinze ans, toutes ces horreurs pourraient le traumatiser à vie.
Non vraiment je pense que pour le bien de tes frères et sœurs, tu devrais vite quitter notre foyer.
Mais qu'est ce qu'on a pu faire pour qu'un fléau pareil s'abatte sur notre famille! Tu as une idée? Et c'est depuis quand? Tu ne sais pas...tu ne dis rien.
Mais rassure-toi, je suis ta mère, je serais toujours là pour toi! Je ne te laisserais pas car je sais que c'est difficile d’être différent.
En tout cas, moi je n'aurais jamais pu... j'ai été heureuse avec ton père. Quelle idée!
Crois moi, il y a des choses interdites, malsaines, on ne peut pas tout se permettre. Il faut se tenir sinon c’est la porte ouverte à toute sorte de saloperies. En plus, tu n'auras jamais d'enfants, tu seras malheureux et je ne serais jamais grand-mère. Toutes mes collègues sont grands mères. Tu veux être une âme en peine, tu veux traîner cette image de tordu toute ta vie. Excuse-moi d'être aussi franche mais moi au moins je ne crache pas derrière ton dos.
Et ce garçon...Gilbert, non Robert, enfin peu importe son nom, peu importe son âge, sa couleur et la marque de sa voiture, il t’a manipulé mon chéri, c’est ça ? Mon fils ne peut pas être un...enfin tu vois.
Tu ne dis rien, planqué au fond de ton lit, sors de tes couvertures, tu n'es plus un gamin, assume tes travers, regarde ta mère en face et dis lui que c'était une erreur, que tu as juste voulu essayer.
En même temps tu as pris de ton grand père, lui aussi était curieux de nature, ça l’a perdu d’ailleurs.
Et ta copine, crois-tu qu'elle te pardonnera? Crois-tu qu'elle supportera une honte pareil? Tu n'es pas normal mon fils. Encore une fois je t'assure que je serais discrète si seulement tu décides de revenir vers une vie normale.
En plus, tu mets tout le monde dans la tourmente, tout était si tranquille, si calme, il a fallu que tu mettes le désordre.
Mon dieu voilà ton père qui entre. Ne lui dis rien surtout, reste sous les draps, savoir que son fils est un… lui arracherait le cœur, c'est pire que tout. Je descends, réfléchi bien à ce que je t'ai dit et n'oublie surtout pas comme ta maman t'aime, malgré ce que tu es.

Bonjour mon amour, tu as passé une bonne journée. Non il est sous les couvertures, je l’ai chouchouté notre petit, il est un peu souffrant.
Mais pourquoi tu me regardes avec ces yeux là mon cœur, ce n'est pas la première fois qu'il nous joue un petit cinéma.
Mais sa maman est là, rien de tel qu'une man-man pour résoudre les petits soucis. Mais au fait, tu rentres bien tard mon doudou, je t'ai laissé le dîner dans le micro-onde.
Encore une réunion? Tu travailles trop mon cœur.
Ma journée? Oh tu sais, débordée comme d'habitude, rien de bien croustillant. Tu veux vraiment monter le voir? Je ne crois pas que se soit une bonne idée.
Mais qu'est ce qui se passe, tu es tout blanc et pourquoi tu me regardes avec ces yeux là ? Le sang sur mon chemisier ? Ce n’est rien. J’ai du tout nettoyé là haut, ton fils en a mis partout. Et puis tiens, il a laissé une lettre pour nous. Je vais me coucher, je suis tellement fatiguée.

brrr...
c'est monstrueux!! ( mais c'est pour dire que c'est réussi !)

C'est la semaine des choses malsaines ou quoi ??

m'en vais lire Oui-oui moi !

Terrible mais bien raconté.

Tu n'es pas franchement gaie dans tes histoires...
Mais tant que ça se laisse lire et que c'est plutôt bien mené tu n'es pas obligée de prendre des couleurs.

Nilo, encre de chine.

Une touche d'espoir ne serait pas de refus c'est vrai, chaque chose en son temps...elle arrive à petit pas

oppressant... je me suis laissé mener, même si j'ai ressenti un manque d'aération parfois...