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Ô défunte mémoire !
4 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Ô défunte mémoire !
Ô défunte mémoire !
Ce canal infini, et dont les eaux boueuses
Où se mêlaient des nappes d’huile sur l’idée
D’un soleil évasif aux accents mordorés
Ce long ruban lascif aux pensées sinueuses
A tant guidé nos rames. Voguant sur l’esquif
De souvenirs fleuris à la pâle corolle
Pareille à des nuées dans l’air, comme une étole
Nous passions sous les ponts, évitant les récifs.
Ayant pour équipage un passé oublieux
Qui laissait un orage accrocher le rivage
Nous poursuivions, amer et tendre, le voyage
Éphémère de cendres, charbons noirs des cieux...
.
Ce pont où s’inclinaient ensemble nos visages
Et dont le parapet nous servait de béquille
Soutenant notre vie qui va l’amble et vacille
Au gré d’une ombre grise et roses paysages
Tant de fois nous l’avons en tout sens arpenté
Engourdis par le froid de quelque épaisse brume
Remontant le canal comme une immense grume
Saisis parfois d’effroi, ébaudis de beauté.
Sous ces pierres taillées, arrondies à nos pas
Un tapis frissonnant de nymphéas pastel
Rendait grâce à Monet –languides demoiselles
En robe d’ors brodés, vives aux clairs éclats...
Entre nos corps, cette prudente clé de voûte.
Mais nos regards rêvaient au loin, vers des nuances
Où se mêlaient des bleus, des blancs, et ce garance
Qui consumait nos cœurs emplis de sombres doutes...
.
... Au voisinage, qui défile comme un cri
Devant mes yeux brouillés, signant l’indifférence
La vacuité du temps, cruauté de l’absence
Un désert se profile, abysse de l’oubli
Où les herbes brûlées semblent à l’abandon.
Un bagage d’ennui rend lourdes mes paupières
Vides sont mes regards, que tu aimais naguère.
Il n’a suffit que d’un instant d’inattention.
Et soudain je défaille -hébétude d’un quai.
Une erreur, un détail ? Ô défunte mémoire !
Que les ans, feux de paille, préludent aux soirs.
Silence sur les rails, je lisse mes effets.
***
Messaline - juillet 2010
Ce canal infini, et dont les eaux boueuses
Où se mêlaient des nappes d’huile sur l’idée
D’un soleil évasif aux accents mordorés
Ce long ruban lascif aux pensées sinueuses
A tant guidé nos rames. Voguant sur l’esquif
De souvenirs fleuris à la pâle corolle
Pareille à des nuées dans l’air, comme une étole
Nous passions sous les ponts, évitant les récifs.
Ayant pour équipage un passé oublieux
Qui laissait un orage accrocher le rivage
Nous poursuivions, amer et tendre, le voyage
Éphémère de cendres, charbons noirs des cieux...
.
Ce pont où s’inclinaient ensemble nos visages
Et dont le parapet nous servait de béquille
Soutenant notre vie qui va l’amble et vacille
Au gré d’une ombre grise et roses paysages
Tant de fois nous l’avons en tout sens arpenté
Engourdis par le froid de quelque épaisse brume
Remontant le canal comme une immense grume
Saisis parfois d’effroi, ébaudis de beauté.
Sous ces pierres taillées, arrondies à nos pas
Un tapis frissonnant de nymphéas pastel
Rendait grâce à Monet –languides demoiselles
En robe d’ors brodés, vives aux clairs éclats...
Entre nos corps, cette prudente clé de voûte.
Mais nos regards rêvaient au loin, vers des nuances
Où se mêlaient des bleus, des blancs, et ce garance
Qui consumait nos cœurs emplis de sombres doutes...
.
... Au voisinage, qui défile comme un cri
Devant mes yeux brouillés, signant l’indifférence
La vacuité du temps, cruauté de l’absence
Un désert se profile, abysse de l’oubli
Où les herbes brûlées semblent à l’abandon.
Un bagage d’ennui rend lourdes mes paupières
Vides sont mes regards, que tu aimais naguère.
Il n’a suffit que d’un instant d’inattention.
Et soudain je défaille -hébétude d’un quai.
Une erreur, un détail ? Ô défunte mémoire !
Que les ans, feux de paille, préludent aux soirs.
Silence sur les rails, je lisse mes effets.
***
Messaline - juillet 2010
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 65
Localisation : Dans une étagère
Re: Ô défunte mémoire !
Un poème habile pour parler du passé, des pensées et des instants d'hier.
Il est parfois difficile de se souvenir de ce qui est bon mais notre mémoire n'arrive, pour la plus part du temps, à ne pas oublier ce qui a fait mal.
Très beau poème et toujours aussi contente de lire tes mots.
Juste un petit détail :
"A tant guidé nos rames. Voguant sur l’esquif" ( guideR non?)
Sylvie
Il est parfois difficile de se souvenir de ce qui est bon mais notre mémoire n'arrive, pour la plus part du temps, à ne pas oublier ce qui a fait mal.
Très beau poème et toujours aussi contente de lire tes mots.
Juste un petit détail :
"A tant guidé nos rames. Voguant sur l’esquif" ( guideR non?)
Sylvie
Re: Ô défunte mémoire !
Belles lignes sur les souvenirs qui défilent une fois que le temps, défié, les a dilué dans ces eaux boueuses pour mieux les charrier et les entrechoquer, les confronter à l'oubli. Qui malgré tout a du mal à s'installer.
Nilo, dans le delta.
Nilo, dans le delta.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Ô défunte mémoire !
Poéme d'un véritable auteur et d'une grande hauteur, souvenirs, mémoire , ces mots nous parlent toujours.
_________________
LaLou
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