Un chagrin

Quand j'ai voulu éteindre la bête, il m'est venu soudain un mot, puis deux, puis trois, puis quatre
le temps de les taper et j'avais oublié l'heure, le temps, et les tracas d'ordinaire si pesants

Régler ses comptes avec le temps qui nous impose sa lyre
En le retenant pour un autre qui ne pourra jamais être pire !

Je suis bien, presque en paix, pas encore serein
Mais ça ne saurait tarder, il le faudra bien !

La conscience d'une vie à réveiller
D'un monde à retrouver
Qui s'était perdu dans la gravité
Ha ! J'avais dévoyé !

Dans l'agonie des jours marrons
Allant sans ligne d'horizon
Vers un piège aussi vert
Que les terres des vallons
La boue des déserts
Cherchez l'allusion ?

En sortiront des grands crus
Des légumes à la pelle
Et des salades, des laitues

Le ciel est gris et il pleut
Banalités d'un jour sans mot
Décrire la tristesse n'est pas mon lot
Par l'ennuie de ces lignes
Je vais me requinquer
Jusqu'au retour du bleu
Jusqu'au prochain feu

Le toit ouvert au silence
Et moi transi de ton absence

J'entends tes mots de raison sourde
Courir sur la frange de mes cils lourds
Imbécile !
C'est là ta seule ressource, ta force !
De m'entrainer sur tes pas sourds

Mais je sais aussi ton chagrin
J'ai attendu le bout du jour
Pour partager le mien

Dam.

J'aurais voulu trouver des mots pour ce poème sorti d'une plume que j'aime lire, mais je vais me taire ( pour une fois) et savourer en silence cette foule d'images et de sentiments.

J'adore ce passage:

"Dans l'agonie des jours marrons
Allant sans ligne d'horizon
Vers un piège aussi vert
Que les terres des vallons
La boue des déserts
Cherchez l'allusion ?"

Je referme ma page pour ce soir en douceur.

Sylvie

J'entends tes mots de raison sourde
Courrir sur la frange de mes cils lourds

J'aime bien ces vers, je m'y retrouve... Mais que puis-je bien faire pour changer la mauvaise donne ?

Je lis et relis encore mais ne sais pas quoi dire, alors comme Sylvie, je me tairais en compagnie d'un grand cru et d'une laitue!

Je vais me requinquer
Jusqu'au retour du bleu
Jusqu'au prochain feu

JOli texte Dam.
QUe le bleu revienne !

Moi aussi, je tape un mot, puis deux, puis trois, puis quatre... mais j'ai à peine le temps de penser le deuxième que déjà, le premier s'échappe... alors je tape d'une manière un peu autistique et me dis que cet état-là: "Je suis bien, presque en paix, pas encore serein", c'est peut-être mieux encore qu'être en paix et serein pour de vrai...
J'aime la sensibilité contenue dans ce poème...

Impossible de laisser passer ce texte sans dire ma compréhension et mon empathie,

Swann,

Merci à vous tous !
Batsie,
Tu sais que tu m'as bien fait rire avec mes mots...

Dam.

Ceci
Le ciel est gris et il pleut
Banalités d'un jour sans mot
Décrire la tristesse n'est pas mon lot
Par l'ennuie de ces lignes
Je vais me requinquer
Jusqu'au retour du bleu
Jusqu'au prochain feu

Le toit ouvert au silence
Et moi transi de ton absence

J'entends tes mots de raison sourde
Courir sur la frange de mes cils lourds
Imbécile !
C'est là ta seule ressource, ta force !
De m'entrainer sur tes pas sourds

Mais je sais aussi ton chagrin
J'ai attendu le bout du jour
Pour partager le mien

Et rien que ceci
me suffit. Le reste est pour moi de l'habillage.
A cette réserve près c'est un beau texte, un texte fort.

Nilo, chagriné.

Un Dam que j'aime lire, dans sa douceur, sa finesse et sa mélancolie. Pas un mot de trop, j'adhère.

Z.

Je suis particulièrement heureux de vos mots. Comme je l'ai écrit, et c'est vrai, décrire la tristesse n'est pas mon lot ; mais là, je me suis mis en scène, et je ne regrette pas.

Dam, touché pas coulé.

Un " partage " humain.

les gens heureux n'ont pas d'histoire mais décider de l'être est bon pour la santé

Oui eznogood ! On dira que celles qu'ils font ne payent pas de mine.

Dam, bonne mine.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatorzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.