La mer

La pluie dessine ses images,
Les fibres de la nuit s’éteignent
Les femmes se voilent et rêvent
Qu’elles se traînent à la plage.

La ville a mis ses yeux de fille.
Le souffle du vent est de mise,
Il boit la tasse dans la tamise
Elle, qui a l’air si tranquille.

Un homme au chapeau danse,
Ses gestes de givre la nuit
Et la pâleur douce de la suie
S’entassent au bord de la Manche.

Le voyage est ici, le sommeil,
Le vide, puis le néant, au bout
Il n’y a rien, plus rien du tout,
Tout s’efface alors, au réveil.

Elle est tellement loin, la mer.
Au bout de la rue, elles nagent,
Les sardines là-bas si sages
Rangées dans la boîte de fer.

Oh comme j'aime le dernier en particulier !

Plein de "choses" la dedans, de ressentis, sentiments , un appel au large malgré la tiedeur de la réalité décrite.

Emouvant en fait .

Triste mélancolie.
Avec en point d'orgue cette dernière strophe qui sonne le glas des marées.

Nilo, dernier terrain vague.

J'ai relevé ce passage:

"Un homme au chapeau danse,
Ses gestes de givre la nuit
Et la pâleur douce de la suie
S’entassent au bord de la Manche."

qui parle comme un jeu de mots et ça me plait.

L'ensemble habillé de tristesse se lit dans le silence et ce silence qui règne autour de moi m'y a aidée.

Un plaisir de te lire à nouveau my pic

Sylvie

"Les fibres de la nuit s’éteignent"
Celui-ci avec les " sardines bien sages " me plaît bien.