Lecture en chemin

Lecture en chemin

Mon amie est guérie
je l’ai vue aujourd’hui - menue et radieuse -
et je marche sereine.
Bientôt, délaissant l’hiver, elle rejoindra
l’homme qu’elle aime sous la douceur des alizés.
Comme l'hirondelle, mon amie reviendra au Printemps.

Oui
mon amie est guérie
et l’Automne cette année a perdu sa tristesse.
Les volets repliés sur mon amertume
se sont ouverts à la pluie des feuilles.
Je ne suis plus saisie par la nostalgie fauve
je m’accapare de son chatoiement ;
il vertige encore sur les ramures basses
et s’affriole aux ornières du sol -
spacieusement.

Je marche sereine
je déroule mes pas sur ce parchemin végétal
où les pigments flirtent avec la lumière
et je lie son message d’ors et de gris
aux valeurs de la vie.

Un mélange qui peut tromper mais peu importe, de l'homme à l'oiseau la générosité peut être la même.

Tu vois, aussi fou que cela puisse paraitre, si j'avais écrit ce genre de poème, je n'aurais pas présenté le texte en paragraphe mais sous la forme d'un message, c'est à dire comme ça:


Mon amie est guérie, je l’ai vue aujourd’hui - menue et radieuse et je marche sereine.
Bientôt elle laissera l’hiver, rejoindra l’homme qu’elle aime sous la douceur de Guyane.
Mon amie est une hirondelle qui reviendra au Printemps.
Oui mon amie est guérie et l’Automne cette année a perdu sa tristesse. Les volets repliés sur mon amertume se sont ouverts à la pluie des feuilles. Je ne suis plus saisie par la nostalgie fauve je m’accapare de son chatoiement ;
il vertige encore sur les ramures basses et s’affriole aux ornières du sol spacieusement.
Je marche sereine, je déroule mes pas sur ce parchemin végétal où les pigments flirtent avec la lumière et je lie son message d’ors et de gris aux valeurs de la vie.

De plus, ça correspondrait mieux au titre, comme un message, comme un petit bout de vie posé sur un papier. mais ce n'est que mon propre ressenti.

Sylvie

J'éprouve aussi comme une écriture aléatoire
le surgissement de couleurs diverses aux feuillages d'automne.

Tu as raison Sylvie.
Si j'écris un court texte en prose (les longs j'hésite moins), j'ai l'impression d'abandonner la poésie...et pour moi c'est un poème.
La forme me cause toujours bien des tourments, car spontanément je ne sais pas choisir celle qui convient à mes mots.
La forme et la ponctuation (ou non ponctuation).

Quand les hirondelles s'envolent c'est qu'il n'y a plus d'amours, ni d'hommes ni de femmes.
Il n'y a même plus de chagrin.

Le miroir est mort.

J'espère que non LauraDavies ; mon amie est une hirondelle atypique.

Io, qu'entends-tu par "écriture aléatoire" ?

Comme quoi les sensibilités sont différentes : la forme m'a au contraire semblé la plus approprié. Le bloc plus compact proposé par Sylvie m'aurait moins séduit.

Surtout, j'y sens cet impérieux besoin de chanter la joie, comme le besoin de chanter la tristesse se fait parfois sentir ; pas par choix, juste par nécessité. En cela j'ai aimé la sincérité de cette plume.

Z.

Merci Zlatko.
Parfois j'opte pour la prose poétique, par d'autres fois c'est un poème que je souhaite voir sous ma plume. L'intention est importante...

J'avais oublié de m'arrêter ici il y a trois jours.
Je viens réparer cet oubli et dire que j'ai aimé cette lecture pleine de joie et d'espoir.

Nilo, le printemps revient.

La forme ne me gêne pas, touché par cet optimisme subtil, une finesse d'écriture qui t'appartient.

Merci pour vos lectures Nilo et Spandrell.
Rien écrit depuis !
J'ai, par contre, présenté ce texte en prose poétique comme le suggérait Sylvie. ; les phrases prennent de l'ampleur. Pourtant, c'est en poésie que je veux écrire !
Voilà ce que ça donne :

Lecture en chemin

Mon amie est guérie. Je l’ai vue aujourd’hui – menue et radieuse – et je marche sereine.
Bientôt, délaissant l’hiver, elle rejoindra l’homme qu’elle aime sous la douceur des alizés.
Comme l'hirondelle, mon amie reviendra au Printemps.

Oui, mon amie est guérie et l’Automne cette année a perdu sa tristesse.
Les volets repliés sur mon amertume se sont ouverts à la pluie des feuilles.
Je ne suis plus saisie par la nostalgie fauve ; je m’accapare de son chatoiement –
il vertige encore sur les ramures basses et s’affriole aux ornières du sol –
spacieusement.

Je marche sereine. Je déroule mes pas sur ce parchemin végétal
où les pigments flirtent avec la lumière, et je lie son message, d’ors et de gris,
aux valeurs de la vie.

Je préfère de loin ta première forme, parce que ça allège les phrases. Cela donne des vers libres, et donne plus d'impact aux messages porteurs que tu as voulu faire passer consciemment ou inconsciemment. Quant tu as un doute sur la forme à adopter, je te conseille de toujours suivre ton instinct.

Le doute est mon plus grand ennemi, quand il se pointe je suis incapable de me décider rapidement.
Je sais pourtant tenir compte des avis, écouter chacun, prendre le bon d'où qu'il vienne, mais il y a toujours un temps où je suis dans le flou...c'est ce temps que je dois apprendre à abréger.
Merci de m'avoir lue November rain (un très joli pseudo !)

Une bien jolie promenade.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quinzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.