De ce côté à l’autre

De ce côté à l’autre


les bras s’écartent devant nous
rangée après rangée
la roue du dernier instant
des retours et des absents tourne
il faudrait hurler sur ceux
qui collent l’oreille à deux voix

nous courons à toute vitesse vers les miroirs blancs
des mers figées
les portails ouverts comme des blessures
de l’autre côté du monde
et qu’est-ce qu’il nous reste ?
la verdure de la lumière?
le double horizon inerte ?

j’attendrai le jardin
aux couleurs de l’enfance
voilées par les mots
nous sommes déjà somnolents
sans noms
parmi l’ordre des choses
d’une histoire inconnue

je t’appartiens
peut-être
pas dès aujourd’hui
je suis plus loin que je n’étais
moi même
je te tends des mots
encore une fois je t’accorde un nom
sans lettre

15/8/10 Sablé

très sympa comme texte. il y a bien deux ou trois vers un peu légers mais dans l’ensemble ça tient debout.

La traversée d'une marée humaine.
La foule qui bouscule et éloigne, meurtrit, fait douter.
Demain en point de mire quand à chaque pas on va vers cet hier qui ne nous appartient déjà plus.
Et les mots en points d'appui.

Nilo, bas étiage.

Ce qu'il y a de prenant dans ce texte c'est que les descriptions des instants avant la chute sont riches et ne gênent pas à la lecture.

Comme un voyage dans la tête, comme un appel et toujours cette façon a toi d'amener l'envie de lire sans se lasser.

Merci belle poètesse.

Sylvie

Marc, j'ai cherché avec l'aide de Sylvie ces vers un peu légers... la plume a fait nécessaire. Merci ...
Solweig

Tes textes me laissent toujours une impression étrange de sucré salé, leger et lourd de sens, et que d'images!!!!!!!

J'ai vraiment aimé encore une fois.

Un propos riche de significations, et d'images.

C'est marrant j'ai toujours vu comme Lalou le mélange sucré-salé dans tes poèmes mais moins dans celui-ci. Il est plus amer que doux mais reste toujours très imagé et tout chamboulé pour nous laisser un goût d'antan, de souvenirs radieux.

Pourquoi passons-nous toute une vie à regretter notre enfance? A choyer ces souvenirs qui ne sont qu'une partie si infime de nos vies?Il est étrange cet élan commun, comme ce poème qui relate les mouvements internes sur les doubles horizons inertes... à l'oeil nu seulement!

Amitiés Solweig

Dans tout cela je retiens les mots tendus vers l'autre