les matinaux insoupçonnés

.





à vous les brefs
aux heures vaines
comme un chagrin cueilli de frais

matinaux insoupçonnés de la dèche
en vos pensions de mansarde
livrées aux répugnances
rode un quotidien de petites mines

du soubresaut au vif de l'inquiétude
sourd une vie commune si peu commune

le trait isolé du frêle ennui
s'est joué des identités remarquables

à vous autres
compagnons du péril
illustres repentis au front d'éminence

la tendre meute
l'indocile progéniture
met au défi une nature contre nature

à même le froid
sous la parure de givre
quand le concis éclaire parfois l'obscur
la demi-brume de l'interdit
offre une deuxième chance aux souvenirs

petite main à la couture du temps
elle s'acquitte d'une convalescence aux aléas humides



ez

Particulièrement réussi dans une écriture toujours originale !

H.

Quand j'ai lu ton poème, j'ai vu deux scènes:

Le réveil matinal des vieux qui ont l'air d'attendre le soir

Des gens dans la rue confrontés au froid.

Mes idées n'ont peut être rien à voir avec ton poème mais peu importe je l'ai bien aimé.

En fait, j'aime les énigmes ainsi je peux inventer.

Sylvie

Oh putain !
Encore du Grand Ez...
Celui qui nous donne ces "demi-mots" lourds comme des dictionnaires.
Celui qui dit tant avec tant de parcimonie.
Celui que j'aime tant, entre l'agonie du vide et le bonheur du plein.

Nilo, il a fait froid cette nuit.

"matinaux insoupçonnés de la dèche
en vos pensions de mansarde
livrées aux répugnances
rode un quotidien de petites mines"

Sous les pelures, l'essence.

que c'est bon !