Vous dire

Vous dire le temps et les élans qui froissent
Les drapés de velours que nos cœurs confectionnent
Vous dire la douceur, vous dire l’amour
Et les lianes tombantes sur les rocs des vieux jours

Vous dire l’espace, vous dire la terre
Ces pas posés au gré des buts jamais atteints
Vous dire encore, vous dire toujours
Les mondes que l’on crée qui s’effacent au matin

Vous dire les arts, ces choses si profondes
Que seules les bouches closes nous racontent vraiment
Vous dire le bleu et les ombres autour
L’émoi si étonnant que rien jamais n’atteint

Vous dire , se montrer, étaler qui nous sommes
Est-ce pour exister ou briller au grand jour ?
Mais dire malgré tout sans trop chercher vraiment
Ce qui mène nos mains à écrire toujours.

Je te dis... que j'aime particulièrement cette strophe :

"Vous dire l’espace, vous dire la terre
Ces pas posés au gré des buts jamais atteints
Vous dire encore, vous dire toujours
Les mondes que l’on crée qui s’effacent au matin"

Bravo Lalou !

H.

Juste te dire que je n'ai rien à dire, juste lire et relire ces mots qui touchent juste...
Te dire que, hormis quelques rimes répétées qui glissent bien quand même, j'aime cette nuance en clair-obscur de ce qui s'efface/ce qui demeure...

Un moment de douceur. Surtout, cette agréable impression que les mots sont, chacun, "à leur place". Pas un de trop, pas un qui manque.
De la belle poésie.

Z.

ma bouche close apprécie...

Merci pour ce poème Lalou, juste merci.

Dam.

Vous dire le bleu et les ombres autour

Dire l'intime sans tout dévoiler, résister à cette société qui voudrait une transparence à tous les étages... Merci Lalou de si bien le raconter. Entre ombre et poésie, je m'y cache bien volontiers.

Des mots que l'on regarde comme un manège...avec des yeux d'enfant émerveillé.

La poésie a une belle place quand on sait jouer avec les images.

Me voilà comblée.

Sylvie

Tu as bien fait de nous le dire.

Nilo, à lire.

Mais dire malgré tout sans trop chercher vraiment
Ce qui mène nos mains à écrire toujours.

J'aime particulièrement ces deux derniers vers.

merci à tous.

Lalou comme une raison d'y croire encore

Avec les étoiles, il tombe aussi des fleurs.

Un poème d'une douceur extrême...C'est beau !

c'est mieux si c'est doux et de toutes facons, on a pas fini de "dire"...!! tous autant qu'on y est et d'ailleurs pouvons nous faire autrement?

Pour n'avoir quasi plus le temps - oui, j'ai bien dit le temps, et je n'exagère pas - d'écrire en cette période de ma vie, je peux confirmer, et attester haut et fort, que ça me manque terriblement, comme un malaise physique parfois.
J'ai l'impression d'un ami dont je reporte toujours la visite, au point d'avoir peur de le voir car je crains de l'avoir froissé, et tout aussi peur de le perdre si je ne lui rends pas enfin visite.

Des mots et des sensations se bousculent dans ma tête, ma poitrine, mes doigts, et n'attendent que l'occasion de la mise bas... qui ne vient presque jamais car il y a toujours plus urgent, plus indispensable à faire. Alors j'écris dans ma tête, pendant ce bref moment qui précède l'endormissement, quand enfin je pose ma tête sur l'oreiller, épuisée, et que se tait le brouhaha des soucis et préoccupations. Qu'importe si ces mots là se sont envolés chaque matin, je les ai quand même écrits en pensée, et ça soulage un peu.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quinzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.