Le dîner de l'ogre.

Ogre - je me nourris de la fumée d’hier
Les souvenirs-châteaux qui tombent en poussière
Les amours, digérées dans la tendresse acide
Ogre - je me nourris de ces charniers de vide

J’aurais voulu, les pieds crantés dans la poussière
Enraciner ma peur au socle de la terre
Choisir une prison - mon cachot, ou ma cage !
Errer : gémir, et la colère en paysage

Entendez : tout est vain, vos temples, vos prières
Votre argent scélérat - vos penseurs de travers
La vérité : sermons de garce bien assise !
Mentez, rêvez, fuyez par la première brise

Carreleurs de silence - allez, posez les dalles
Pas d’enclos, pas de murs : des remparts aux étoiles !
Un seul être pour deux, et la bille du monde
Aux poches des enfants qui s’aiment n’est plus ronde

Poésie : pour aimer, d’abord ! Pour le défi !
Pour le combat perdu - le seul qui vaille un cri
Le vers est un soudard et la strophe une horde !
Ogre - je me nourris des âmes qui débordent

J’ai vu dormir l’enfant de tendresse - les mots
Grouillaient en brume vague aux nuances de peau
Et contre mon dégoût, se posaient en douceur
Ogre - je me nourris au feu de ces lueurs


Z 3 01 11

Je sors de table.

Nilo, je reviendrai.

Je t'aime colère, révolte et insoumis, lorsque tes mots deviennent tes etendards, et lorsque la poésie qui est tienne , passe par dessus tout cela et s'impose comme une reine toute puissante !
C'est fort, violent et immensement tendre à la fois...
et wow wow wow, oui, putain que c'est beau!

Du Zlatko...tout simplement !

H.

J'ai été surprise par la forme. Puis j'ai relu ton texte, en me concentrant sur ce que tu y dit, puis une autre fois en alliant les deux... Et je m'y suis laissée prendre.
Parce que tu as cette précision du choix de tes mots qui me donne envie de relire encore et encore jusqu'à plus soif... Ou jusqu'à plus faim.

tout est bon, mais j'ai spécialement aimes ces vers dans le fruit :
"Le vers est un soudard et la strophe une horde !
Ogre - je me nourris des âmes qui débordent"

Zlatko... touché en plein front par le doigt de la poésie dans son berceau.
C'est très très puissant, comme texte. Et puis c'est beau.

Ogre ou vampire, je ne sais, mais c'est un recyclage de qualité que tu fais avec les scories de nos vies en tout cas.

Merci beaucoup pour vos traces ! Content qu'il vous ait parlé.

Z.

Un poème gargantuesque ! Et une révolte épique ! J'aime ça.

J'avais dit que je reviendrai. Je reviens.
Mais puisque tout a déjà été dit je me contenterai de répéter. Alors je refais le tout, en vrac

Je t'aime cette précision du choix de tes mots colère, révolte et insoumis violent et immensement tendre, lorsque tes mots deviennent tes etendards, et lorsque la poésie qui est tienne , passe par dessus tout cela et s'impose comme une reine toute puissante !
C'est fort, à la fois...
et wow wow wow, oui, touché en plein front par putain que c'est beau!
Du Zlatko...tout simplement !
mais j'ai spécialement aimes ces vers dans le fruit J'ai été surprise par la forme. Puis j'ai relu ton texte, en me concentrant sur ce que tu y dit, je ne sais, mais c'est un recyclage de qualité puis une autre fois en alliant les deux - je me nourris des âmes qui débordent... Et je m'y suis laissée prendre.
Parce que tu as une révolte épique qui me donne envie de relire encore et encore jusqu'à plus soif... Ou gargantuesque jusqu'à plus faim.
tout est bon,:
"Le vers est un soudard et la strophe une horde !
Ogre "
Zlatko... le doigt de la poésie dans son berceau.
C'est très très puissant, comme texte. Et puis c'est beau.
Ogre ou vampire, que tu fais avec les scories de nos vies en tout cas.
Un poème! Et J'aime ça.

Nilo, comprenne qui pourra.

Un poème dont je savoure la vigueur aussi bien que la douceur. Le poète en état de grâce qui fait la part belle à l’ogre mangeant à tous les râteliers ; pour se servir au dessert une belle part d’ambroisie miracle qu’il n’aura pas.

Dam, le meilleur pour la faim...

Dzoing !

Cher Henri Charles...je suppose, que tu as du te tromper et que tu voulais poster un nouveau poème. N'est ce pas?

Je ne pense pas, ce poème m'a l'air dans la ligne droite du mien et des commentaires.
D'ailleurs merci, ces alexandrins sont beaux et résonnent longtemps.

Z.

D'accord avec ça.
Mal rangé ou pas, ce texte fait son effet.

Il y a plein de bonne choses là dedans, seulement je les trouve gâchée par la présence absurde, et décevante, d'un ogre dont en fin de compte, personne n'a rien à foutre.

En tout cas, c'est mon ressenti, dis avec mes mots, mon franc parlé. Mais j'imagine que tu n'es pas assez con pour prendre la mouche, pas vrai ?

Lu plusieurs fois. J'ai beaucoup de mal à laisser des commentaires sur tes mots Zlatko.
Il y a du géni dans tes écrits qui ne me touchent pas instantanément...et je me demande pourquoi.
Ce poème nous envoie des pépites poétiques en salves, il est d'une grande beauté.
Pourquoi es-ce que je ne me réjouis pas en le lisant ?
Peut-être est-ce parce que j'aime savourer les choses, peut-être devrais-je lire et relire encore plus souvent tes écrits ; j'en ferais ainsi le tour à mon rythme, appréciant chaque pépite une par une.
J'y arriverai.

Je cherchais ton poème afin de te citer mais il n'y a pas moyen...j'ai changé de page. À la place je vais citer une phrase parmi tes admiratrices : Ce poème nous envoie des pépites poétiques en salves, il est d'une grande beauté. Voila`ce que j,ai à en dire, un poème doux et fort, trEs fort !

Re: Le dîner de l'ogre.
Tinuviel le Jeu 6 Jan - 15:05

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Henri-Charles le Mer 5 Jan - 23:48

.Pour que l'âme déborde

Il en faut des sanglots pour que l’âme déborde
Le cœur est humide à seize ans et quand nous borde
La gaieté insolente au soir de notre enfance.
Pour vider l’univers de son indifférence
On le noie de projets de gloire et d’amourettes.
Le corps nous obéit beaucoup mieux que la tête.
Il en faut des sanglots mais l’âme à vingt bougies
Se sèche au coin des joues de celle qui rougit
De sentir que pour nous le monde a fait peau neuve.
On choisit la fontaine à laquelle on s’abreuve
En buvant à mi-voix une histoire imbécile
De matins éternels et de plaisirs futiles.

Combien l’on doit pleurer pour que l’âme déborde
On se veut dompteur d’un cœur au bout d’une corde
Dans ces faux numéros sur la piste aux étoiles
Qui s’éteignent toujours avant qu’on les dévoile.
Et celui-là, baigné de fidélité moite
Joue Monsieur Déloyal quand chute l’acrobate.

Il en faut des sanglots pour que l’âme déborde
A l’étal journalier où défilent les hordes
Des bouchers malsains de la Grande Triperie
Quand la découpe est pleine de quartiers de vie.
Quelques années encore et la mémoire ardente
Dérape sur la boue de la berge glissante.
Il en faut des tonneaux de larmes à cœur fendre
Et ce qu’on perd de temps à ne rien y comprendre.
Les dents longues, pourquoi ? pour que la peur nous morde ?
Il en faut des sanglots pour que l’âme déborde
Pour se retrouver seul, accroché à l’abîme,
Au milieu de soi même, assassin et victime

D'accord avec ça.
Mal rangé ou pas, ce texte fait son effet.. Re: Le dîner de l'ogre.


Je voulais dire que ce texte est tout à fait génial ! Et comme je suis pa resseuse aujourd'hui, je me sers des mots des autres..!

euh....faudrait pas non plus passer sa vie a recopier les coms des autres; une fois ça va...

Après tant de coms qu’est ce qui me reste ? Juste d’ajouter – je suis une ogresse car celui-ci je l’ai dévoré d’une seule bouchée…
Cordialement Solweig

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Onzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.