Un discours silencieux

Des paroles nous vient illusion de puissance,
Complice en est souvent un patient auditeur.
Mais si l'on veut un jour prendre de la hauteur,
Rien n'est plus expressif qu'un modeste silence.

Rodin nous donne à voir un homme nu qui pense,
Plus éloquent ainsi que bien des orateurs.
Cette antique leçon que transmet le sculpteur
Possède la saveur des belles évidences.

Le chat dans le jardin sait cela, j'en suis sûr,
Allant sans aucun bruit dans le matin obscur
A l'heure où d'un oiseau retentit le ramage.

Même l'écrit, souvent, se montre superflu.
Oublie ces quelques vers quand tu les auras lus :
Tu vois bien qu'ils ne sont qu'un léger bavardage.

Les deux premiers vers sont laborieux. Comme la troisième strophe sur laquelle j'ai eu du mal.
C'est dommage car je n'ai pu les oublier par la suite.
Et pourtant la deuxième strophe toute entière m'a séduit, vraiment.
Bref, ni oui ni non.

Nilo, mitigé.