Il y a encore des bus après minuit

A la tombée des ombres ils chevauchent en bande. Des chiens, sur des chevaux : bêtes sans collier, allons à crue.

Il est toujours temps, la nuit. Les buildings naissent, à l’écho des pianos : et les grands yeux-mains ouverts en caressent les fenêtres. Symphonie pour cerveau cassé.

Qui sait l’algorithme des lumières?

La nuit est belle comme un brouillon. La ville ébouriffée frissonne - aux abribus grecques, des statues-fantômes se donnent des noms.

Les grands-yeux mains trempent leur cuillère dans les bars en gélatine verte. La nuit est anglaise et adolescente. Au théâtre on joue Shakespeare : des ombres fument, devant son appareil dentaire de néon.

Les arbres parlent de Mozart.

Je les vois tes guirlandes : les mouvements sont lueurs. Les bolides tissent aux pierres bleues des toiles d’araignée de kilowatts - aux genoux des lampadaires, des enfants-buée s’endorment.

La nuit n’attend jamais le jour. Elle crâne, de toutes ses hordes - carapace d’eau noire, je danse à tes fonds-marins, à tes champs de bulbes.

C’est la seule paix.


Z 7 03 11
Pour R.B

J'aime ces mots-nuits qui cherchent la lumière.

Nilo, dernier métro.

J'aime ces textures nyctalopes, qui disent en quelques phrases le phrasé de la nuit.

Ai aimé te lire de cette sorte.

"La nuit n’attend jamais le jour. Elle crâne, de toutes ses hordes - carapace d’eau noire, je danse à tes fonds-marins, à tes champs de bulbes."

Se laisser porter et entrer dans cette nuit éclatante de lumières.

Une illumination...

Je les vois tes guirlandes : les mouvements sont lueurs. Les bolides tissent aux pierres bleues des toiles d’araignée de kilowatts - aux genoux des lampadaires, des enfants-buée s’endorment

Qui sait l’algorithme des lumières?

La nuit est belle comme un brouillon. La ville ébouriffée frissonne - aux abribus grecques, des statues-fantômes se donnent des noms.

Les arbres parlent de Mozart.

Un très grand Z.

et sans doute l'une de tes plus belles proses

un tres beau texte, plus narratif mais avec de belles images. enfin bref, il me semble que tu cherches une voie/voix

Ca ressemble à un rêve avec ce surréalisme si bien mené, des mots bien placés qui permettent aux lecteurs de partir ailleurs.

Sylvie

Merci de vos traces.

En réponse au 'plus narratif' Marc, je l'ai écrit dans un bus de nuit, en regardant dehors.

Z.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Onzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.