Si on n’essaie pas

Ne jamais,
Perdre de vue ceci, et cela
Parce que sinon
Attention ! Elle a tellement
D’avance sur moi
Par la vie qu’elle a menée
Par ce que je lui ai donné
Le manuscrit “Aux 4 Vents”

Qu’est-ce que tu devines ?
Que devines-tu ?
Je suis qui et quoi, pour toi
Comment suis-je...
En souvenir et qui
Suis-je, en réalité
Qui le sait ?
Je le découvre moi-même
Chaque jour ; chaque jour
Je découvre du changement,
Des possibilités nouvelles
De changement, comme un enfant
Qu’on regarde grandir ; je suis un enfant
Mieux, je suis mon propre enfant ;
Je prends du bon temps

Et toi, je te vois comment ?
Déjà je ne te vois pas
Mais tu es bien là,
Présente à mon souvenir
Quand je pense à toi, tu es là
Mais je ne te vois pas
Mince ! C’est souvent le cas quand je peins
Je vois en rêve, parfois en cauchemar,
La réalité et plus : ce qu’elle m’a fait
Ce qu’elle me fait toujours - quoi ?
Je ne sais pas vraiment - je dois le retrouver
Ce qu’elle me fait, ce qu’elle m’a fait...
Je dois la retrouver.

Je ne sais pas pourquoi
Exactement, mais j’en ai besoin
C’est vital au jour le jour
Pas pour le lendemain
Pour l’instant. C’est vital.
Je ne sais pas pourquoi.
Qu’importe, je m’en fous
Je vis - égoïste ? Peut-être...
ça dépend.
Mais je ne garde pas pour moi, c’est les autres
Qui gardent pour eux, trop souvent.
Par peur de ne pas être à la hauteur, ridicules
Ils préfèrent se terrer et se taire, c’est leur choix.
D’autres se livrent
En silence, corps et âme,
Du mieux qu’ils peuvent. Pourquoi ?
Parce qu’ils ont confiance,
Ils croient que ça peut leur apporter quelque chose
De bien, de plus, de mieux - qui sait ?
ça peut être un désastre
Si on n’essaie pas ça - si on ne se donne pas la peine
Qu’on se place au dessus ou en dessous,
Si on n’essaie pas, si on naissait pas...


Dam

J'ai trouvé ce texte un peu fouillis. Riche mais fouillis.
Cependant le dernier vers est superbe.

Nilo, bien essayé.

La poésie des souvenirs où les questions fusent à foison.

Quelle époque? à qui? pourquoi?

Il est parfois facile de se souvenir des écrits mais parfois la mémoire n'a pas pris les mots en totalité et ces bouts que l'on relie pourrait être un bout de vie presqu'oubliée.

"Je le découvre moi-même
Chaque jour ; chaque jour
Je découvre du changement,
Des possibilités nouvelles
De changement, comme un enfant
Qu’on regarde grandir ; je suis un enfant
Mieux, je suis mon propre enfant ;
Je prends du bon temps"

Cet extrait me parle très bien et je pense que mon com est en rapport avec ce que j'ai puisé au centre de tes mots.

"Si on n’essaie pas ça - si on ne se donne pas la peine
Qu’on se place au dessus ou en dessous,
Si on n’essaie pas, si on naissait pas..."

La renaissance se fait aussi au travers des mots et de ce qui pouvait ou aurait pu être pour soi-même.

Tous ces instants que je viens d'apprécier.

Sylvie

Merci Nilo.
Sylvie, tu as raison. Il y a des questions, comme des flashs, qui ne demandent pas forcément de réponses, du moins essentielles ; mais il y a ces questions genre "ai-je bien fait, qui, quoi, pourquoi, comment ?..." et c'est autant d'obstacles qu'il faut dépasser pour être digne de ses vues... D'où l'impression, fausse, que donne l'artiste de balayer les problèmes du commun des mortels d'un revers de main, pour atteindre son rêve.


Dam.

Un texte qui me parle beaucoup ; et vos réflexions aussi.

'D'où l'impression, fausse, que donne l'artiste de balayer les problèmes du commun des mortels d'un revers de main, pour atteindre son rêve.'

C'est ce qui me travaille, en ce moment. Certainement beaucoup trop. Je crois que l'aveugle a toutes les réponses.

Z.

Si l'insouciance est une vertu rare, (quand elle demeure après l'enfance) l'aveuglement n'en est pas une pour moi. (J'imagine pour toi également). La première est une quête en devenir, l'autre une pernicieuse faiblesse, une tare.

Dam.

Qui gardent pour eux, trop souvent.
Par peur de ne pas être à la hauteur, ridicules
Ils préfèrent se terrer et se taire, c’est leur choix.

Là c'est vrai on n'essaie pas, et on naissait pas en même temps!!

Merci pour cette lecture en qui parfois je me retrouve.
parfois sensible parfois nostalgique si on ne naissait pas et bien là
on ne pourrait pas lire ça!!!
mais comme on essaie cela donne çà!!
Bien à toi.

Mais essayer, au fond, c'est abandonner tant d'autres choses... C'est la thématique du choix.

Je serais tenté de dire, suivant une chose entendue d'une logique implacable, si implacable que l'on a tendance (naturellement) à l'oublier, que l'on n'a pas choisi de naître, et que donc,
essayer, c'est déjà un choix, en soi. Comme essayer de donner un sens à la vie plutôt que de se demander si la vie a un sens.

Dam...

Si on ne naissait pas à chaque instant...on subirait.
Naître et créer tout en cherchant, en soi-même, avec tout ce qui nous entoure pour trouver un sens qui nous échappe - non pas qui nous échappe, mais qui nous pousse toujours plus loin -. Cette impression d'avoir à toujours découvrir quelque chose, c'est cela qui m'amuse, qui me recrée...
(enfin, voilà ce à quoi j'ai pensé après lecture de ton poème)
L'image de l'enfant me parle beaucoup également.

Merci à tous !
Les sens de l'être ne se limitent pas aux cinq connus, enfin c'était un peu mon propos aussi...

Dam.

Je découvre ce poème et l'ai beaucoup aimé. Certains passages sont troublants. Une écriture automatique, surréaliste. Une conversation secrète dans l'au-delà des mots.