Office des Lectures

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La poésie me fait
Des rêves d'insolence.

J'ai la plume qui trempe
Dans le seau de goudron
Des amours mazoutés.

Lorsque sonnent matines
Les bourdons épuisés
Par de piètres lectures,
Je ne vois que la brume
Au-dessus des clochers.

Les nues ne portent pas
Des astres d'espérance
Et n'annoncent que grêle,
Orage et vent mauvais.
Le soleil se détourne
Des approches douteuses
Et des clins d'œil geignards,
Que dans de longs sanglots,
Lui lancent les maudits.

Il n'est de bonne étoile
Aux ciels de poésie.
Encombrés de trous noirs
Ils pleurent les angoisses
De ces pages meurtries,
Orphelines des mots
De recueils imparfaits
Cloués aux piloris
Des enfers littéraires
Et suant le bouillon
Comme d'autres l'ennui.

Il en est qui se mirent
Au lac de leurs soupirs
Versant de chaudes larmes
Sur leurs tièdes ardeurs
Et hissent le drapeau
Des consciences rebelles
Appelant au secours
Sur leurs déconvenues.

Gravissant le Parnasse
A grands coups de piolet
Ils mettent leurs sabots
Dans des traces divines
Croyant que l'esprit saint
De leurs glorieux aînés
Viendra poser sur eux
Son souffle bienveillant.

Ils fondent dans la cire
Les plumes engluées
De leurs rêves d'Icare.


Le silence se fait
Au seuil des cathédrales…


Nilo.

Par tes mots, la foi d'un artiste inspire le respect et l'admiration. Parce que c'est du partage et que de cela nous pouvons prétendre à être bien reçu.

Dam.

Non, il y a un bruit au seuil des cathédrales : la rumeur vibratoire d'un espoir désespéré.

C'est beau, pudique, respectueux comme l'a noté Dam, sans se voiler la face. Mettre en parallèle l'église et la poésie, tout de même, c'est une belle idée Ca donne un je ne sais quoi de particulier qui est juste parfait ^^

Sasvata

Du souffle épique, et de belles images...

Quel souffle ! Quel rythme ! Encore une oeuvre qui nous entraîne sur les terres sacrées de la poésie :

Il n'est de bonne étoile
Aux ciels de poésie.
Encombrés de trous noirs
Ils pleurent les angoisses
De ces pages meurtries,
Orphelines des mots
De recueils imparfaits
Cloués aux piloris
Des enfers littéraires
Et suant le bouillon
Comme d'autres l'ennui.

Il en est qui se mirent
Au lac de leurs soupirs
Versant de chaudes larmes
Sur leurs tièdes ardeurs
Et hissent le drapeau
Des consciences rebelles
Appelant au secours
Sur leurs déconvenues.

Nilo, forme olympique

Un poème qui m'a beaucoup plu. C'est ta plume, bien sûr, ta musique, tes mots, cette griffe qui les rend uniques ; c'est aussi le sujet, cette 'ascension' dont tu parles, escalade sans fin pour des sommets inaccessibles.

'Le soleil se détourne
Des approches douteuses
Et des clins d'œil geignards,
Que dans de longs sanglots,
Lui lancent les maudits.'

Pour ça, pour le reste.

Z, et le peintre sur échasses.

Que des hommes sur ce texte. Ce qui est extrêmement rare.
Mes thèmes auraient-ils un sexe ?

Nilo, ailes d'un ange.

Ben tiens, je viens casser les coms avec le mien ( en tant que femme )

Un très beau poème et toujours cette musique à la lecture qui fait que tout est velours.

Sylvie

Enfin, quelques mots d'une femme poète sur ce texte.
Je craignais que mes prises de position contre la médiocrité ne m'enlèvent un peu de mon charme.

Nilo, rassuré