L'enfant extraterrestre

Atlas de la combustion
Être le né en l'air de rien
L'enfant déchire les vêtements de l'homme qui l'habite
Est-ce une révolution ? Est-ce mutine mutinerie ?
Je pisse de travers comme un christ avec vent d'ouest

Je ressors les bougies immatriculées Op.17 Spasme Orageux
nous veillerons ce soir, nous écosserons les noix de printemps
avant qu'il ne se mette à pleuvoir
avant que nous ne décidions plus de nos doigts

Les cimes sont de noir et de bleu, de jazz et d'électricité statique
Le monde, de son balcon, siffle ses mortifications
Tombera, tombera pas, rira, jouira Jouira pas
9 p.m. Je cotonne mon corps, j'écoute la mélodie des souvenirs
coincé entre la volonté de me perpétuer
et celle de m'écouler dans la turpitude des fleuves sauvages

Arcane 17, écrivait le poète dont le nom résonne comme une colère
une folie pleine de l'ivresse des Absinthes pourpres
Je suis tombé 16 fois, je ne me relève pas, je dors
j'entends un train chahuter la terre, les oiseaux silencieux
et les clameurs pâles du temps, Exsangue je remue de la queue
comme un chien devant une gamelle creuse
Ô si baiser m'était permis, si jouir m'était offert !

L'enfant nu se demande ce qu'il adviendra de son corps
Lucioles atmosphériques
Consensus de la bête et du chasseur
L'enfant se dit, je deviendrai la proie du minimalisme
il n'a pas lu Lacan, il n'a pas lu Reich, il n'a pas d'yeux
Degré zéro de la sagesse

J'étais romantique, je suis devenu lubrique
j'étais comme un mouton pelé par la noirceur de l'horizon
Elle appelle, mais c'est si loin qu'on se demande si ce n'est pas
le chant du train, l'empreinte des locomotives d'inframonde
Infrarouge du radar des X
Pornographie de la virtualité

L'enfant s'est à nouveau vêtu, de lucioles vertes
d'embruns solaires, l'enfant ressemble à sa mère
avant qu'elle ne paraphe son dernier itinéraire
L'enfant pense, je suis en vacances, je suis une réalité augmentée
Il dit encore, dans le silence des feux-follets
je suis un extraterrestre

Si j'y pense très fort, cela arrive, si je pense à elle aussi fort qu'une prière
reviendra-t-elle bercer mes mains et mon âme ?

Trouvera-t-elle le chemin du fleuve ?

Il s'est couché au centre de la terre
Quelques flocons de blé et de neige se sont arrêtés sur son corps
Un train passa en tordant ses hanches au passage des hirondelles
Ce fut tout. Ce fut tout se dont se souvient la femme disloquée

Un texte étrange, qui dit beaucoup de choses. J'en retiens une en particulier:

LCbeat a écrit:


Si j'y pense très fort, cela arrive, si je pense à elle aussi fort qu'une prière
reviendra-t-elle bercer mes mains et mon âme ?

Trouvera-t-elle le chemin du fleuve ?

Comme un cri vers l'au-delà. Touchant.

Sasvata

Arcane 17, écrivait le poète dont le nom résonne comme une colère
Je ne pouvais que m'arrêter ici...

Nilo, je l'ai fait.