Albert C.

Mon cher Albert,

Nous partageons tant de choses que je me permets de te tutoyer. Je connais ta simplicité et devine que cela te conviendra parfaitement. J’ai lu a peu de choses prés tout ce que tu as écrit, y compris ton discours du Nobel 1957. J’ai toujours admiré ton courage et l’honnêteté de tes engagements et j’ai été marqué par la modernité de ceux-ci à une époque où les sentiments personnels n’avaient aucune place face aux convictions politiques. Quand la stupidité doctrinaire prévalait chez certains de tes anciens amis tu savais prendre tes distances pour mettre en avant une humanité indéfectible.
Ce n’est donc pas seulement notre amour pour un pays commun qui nous unit mais des valeurs morales que je m’efforce de pratiquer sans atteindre le modèle que tu es pour moi.

Il est bien rare qu’un auteur engagé comme tu l’as été, acteur de son siècle, mette en adéquation ses idées et sa vie privée et sans renier ses racines, sa famille.

Auteur à succès autant adulé que critiqué pour le courage de tes convictions tu as su rester le gardien de but du RUA, le gamin des bains Padovani, l’enfant pauvre de Belcour.

Je rêve encore de retourner voir la stèle de Tipasa, celle sculptée par ton ami Louis Benisti face à la mer. Sais-tu qu’il a été mon professeur de dessin en sixième au lycée Bugeaud et que ma salle de classe était celle où tu avais quelques années auparavant pratiqué tes humanités ?

Ces petits détails m’ont encore rapproché de toi et c’est pour cela que je t’invite en ce lieu littéraire. Nous trouverons surement deux chaises tranquilles et évoquerons tant de sujets qui nous unissent.

Swann,

Très belle invitation Swann. Pleine de tendresse et de souvenirs que vous partagez.
J'espère qu'Albert l'acceptera.
Et ne t'en fais pas, je vais dire à Dédé de vous réserver une table tranquille au Clandé pour que vous puissiez discuter tranquillement devant une anisette et la Kémia qui va avec.

Nilo, prévenant.

Ha voilà une bonne nouvelle ; moi aussi j'ai tout lu de ton oeuvre, et ton oeuvre complète, je l'ai en plusieurs exemplaires, dans des éditions somptueuses et illustrées, mais c'est une simple parenthèse ; mon père qui était de là bas, m'a souvent parlé de toi, avec admiration et émotion. Je me suis fait un devoir donc, d'aller voir de quoi il retournait, et tout ce que j'ai découvert, je dis bien tout, même si ton temps m'est étranger (je n'y étais pas) m'a rempli de joie, d'espoir et d'envie.

Dam, heritage de choix.

Pour une fois l'article Wikipedia sur Albert C. est bon, je vous le conseil donc:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus

Et bien sur, si elle a été rééditée sa biographie par Lottman qui est la perfection même.

Swann,

Elle apparaît malheureusement avec la mention "épuisé" sur le site de la Fnac...
Mais il est possible de la trouver en occasion.

Nilo, pourvoyeur.

Je vais ramener mon exemplaire à Tours, et si tu le veux je demanderai à Z Georges de te l'amener à l'occasion.

Swann,

Pardon pour cet apparté personnel