Lucy

Dieu, que tu étais terrible.
Dieu, que j'étais paisible.
Dieu, dieu, dieu que nous étions beaux,
Lucy.

Lucy aux milles visages,
Saurais-je toujours sauver de ces jours
Chevalets,
Eventreurs dans la brume du souvenir,
Tes ... Tes ...

Déjà.

Déjà. Vois-tu, mon Ange,
Ma mémoire enflamme,
Autodafe les bibles de nos rouges et de nos noirs.
Et minuit se meurt déjà
Alors que je mangeais jadis
A la même heure,
L'hosties riche de tes chairs tièdes.

Je me serais voulu Méduse,
Amant au coeur pavé de pierre et de diamant.
Je me serais voulu Méduse pour t'offrir
Des bouquets vivants de sifflantes
Tullipes couleur ambre.

Je t'aurais tant voulu pétrifiée,
Parfaite,
Et à jamais nue. Je t'aurais donné
Le Trône Obscure
De mon musée de charnelles statues,
Vénus noire parmi les étoiles déchues.

Lucy, te souviens-tu ?
Te souviens-tu Lucy, la croix
Formée et convertie
Par nos deux corps
Transcendés dans un même ciel d'été ?

Nous étions les deux barres d'un même symbole.
Les deux faces de l'obole
Dans la main maigre de Charon.

La terre semblait un exil
Emporté ainsi loin dans l'air
Par tes ailes.
Majestueuse fille des aigles,
Rapant, rapant les toiles du ciel
Sifflant, sifflant au vent tes pulsions.

Mais j'ai entepri la fin du voyage
- Tu sais lequel -,
Sur le dos du gris arc-en-ciel.
A la conquête de tes jambes celestes,
Et au règne sur tes crêches de plaisirs,
Je sais, je sais ce qui m'attend.

Et toi ?

Dieu, que tu étais terrible
Dieu, que j'étais paisible
Et toi ?
Dieu, dieu, dieu que nous étions beaux,
Lucy,

Et toi ?

Quand insouciants,
Les nuits de l'été vagissant,

Et toi !
Nous descendions les rues,
Et TOI !
Les rues goudronnées et arquées

ET TOI ! ET TOI !
Vers l'enfer infidèle de nos ébats.

Je n'ai pas ta science de l'anaphorèse stylistique.
Donc tu ne peux pas compter sur moi pour un cours de cuisine moléculaire.
Nous étions les deux barres d'un même symbole.
Les deux faces de l'obole
Dans la main maigre de Charon.
T'aurais-je récemment inspiré avec mon passage du Styx ?
Ceci dit, tes deux barres ici me font bien trop penser aux icônes monétaires qui mènenet le monde pour que j'y accorde plus d'attention qu'elles ne méritent.
Au demeurant, tes appels à Dieu ne me laissent pas indifférent.
C'est toujours ça de pris.

Nilo, écotier.

En effet, je partage ton avis sur les pièces.
Pas indifférent, c'est toujours ça de gagner.

Et la cuisine moléculaire, c'est dégueulasse.

La théologie chrétienne imprègne tes écrits Jack. Cela ne me déplaît pas mais tu devrais te méfier de la vengeance divine !

Je t'aurais tant voulu pétrifiée,
Parfaite,
Et à jamais nue. Je t'aurais donné
Le Trône Obscure
De mon musée de charnelles statues,
Vénus noire parmi les étoiles déchues.

Lucy est en quelque sorte ta madone idéalisée !
Péché mortel, Jack ! Péché mortel...

En-dehors de petites facilités sacrifiées au lyrisme - ou inhérentes à tout cantique, je n'en sais rien - je t'ai suivi avec plaisir. J'ai aussi eu un peu de mal avec l'emphase un peu lourde de certaines images.

Mitigé.

Z.

C'est vrai tu n'as pas tort. Un peu trop d'emphase, à certains moments. Ça manque de mystère. Je suis déçu de mon poème, de toute façon.
Mais merci de ton passage, toujours apprécié.