Qu'est-ce qu'être absurde ?

Tout d'abord, il serait malvenu au philanthrope, au populiste ou à l'hédoniste, sans doute, de considérer que l'homme et l'absurdité sont en lien étroit. Mais alors cela voudrait dire que c'est l'inverse ; l'homme serait au contraire un être cohérent et faisant preuve d'intelligence dans la fugacité. Or qu'en est-il ? L'homme est il absurde ? ou l'homme est-il cohérent ?

Si l'homme est cohérent, c'est qu'il l'est avec lui-même ; il sait ce qu'il aime, ce qu'il veut ou ne veut pas, et il est sensé alors le savoir par rapport aux autres, car l'homme existe toujours par rapport à ce que les autres lui apportent de lui, l'homme sans le miroir des autres ne sachant pas à quoi il ressemble. Il est donc au courant de sa cohérence, parce que les autres lui font état de cohérence en s'adaptant à lui, et donc en agissant de manière à répondre ou pas à ses attentes. La cause de soi devient conséquences d'autrui envers nous, qui deviennent causes d'autrui, qui deviennent conséquence de nous. Là on est dans la cohérence parfaite.

Une question maintenant. Tout semble là normal, mais on se dirait alors comment les choses peuvent en être autrement ? Comment l'homme parviendrait-il à être absurde ? Quelle est l'origine de l'absurdité ?

Si l'homme est absurde, c'est qu'il l'est avec lui même. C'est qu'il n'est pas cohérent. Deux cas de figure peuvent se présenter : ou l'homme ne sait pas ce qu'il aime, ce qu'il veut ou ne veut pas, et alors les autres réagissent d'une façon cohérente, que lui va prendre pour de l'incohérence, car les autres ignorent la cause de son moi véritable, l'homme en lui-même ne le sachant pas, ou l'homme sait ce qu'il aime, ce qu'il veut ou ne veut pas, mais alors à ce moment là il ne le sait que trop bien, et il va exercer sur les autres des mouvements de pression, en favorisant pour lui les conséquences que ces autres peuvent apporter à sa propre cause.

Donc dans un cas, l'homme ne sait pas ce qu'il veut ; il ne peut pas le savoir ni pour lui, ni pour les autres donc.

Et dans un autre cas, l'homme croit savoir ce qu'il veut ; et il se comporte alors comme un dictateur propagationiste.

A noter un point commun dans les deux cas ; un homme absurde est un homme qui ne sait pas ce qu'il veut. Pourquoi ?

Parce que savoir ce que l'on veut amène de la cohérence, de nous envers nous et les autres, et ainsi des adaptations cohérentes aux situations, alors que ne pas le savoir sème le doute et la dispersion affolée des réactions d'autrui, puis de soi.

L'homme peut donc être absurde parce qu'il peut être cohérent et vice versa ; l'homme peut être cohérent parce qu'il peut être absurde. Si l'homme est incohérent, en revanche les autres sont cohérents pour lui, parce que s'ils ne l'étaient pas, cela signifirait que ces autres sont eux-mêmes incohérents, et si l'homme est cohérent, en revanche les autres peuvent ne pas l'être, cqfd.

je me corrige :

" L'homme peut donc être absurde parce que LES AUTRES peuvent être cohérents, et vice versa ; les autres peuvent être cohérents parce que L'HOMME peut être absurde. En dehors de ça bien sûr, l'homme peut être cohérent parce que les autres le sont, ou ne le sont pas, mais plus profondément encore, l'homme peut être cohérent parce qu'il peut savoir quand il est absurde. Et quand il ne le sait pas, il engendre la cohérence en lui des absurdités, qui engendre à son tour la cohérence d'autrui vis à vis de lui, que lui va interpréter comme de l'incohérence, de l'incompréhension, du manque de considération, de l'ingratitude, du délaissement, ou des réactions disproportionnées selon lui, alors que tout n'est que réponse d'autrui, à nos propres réponses. "

Prise de tête et ce soir, va savoir, je n'ai pas envie de me la prendre. A te lire.