Terres brûlées.

Et parce que nous avons du cœur
Nous serons les dindons de la farce

Ne voyez-vous pas
J’ai le cerveau dans les ventricules
Et tous mes choix
Et toutes mes actions
Palpitent

Je vous ai vu changer mes ombres
Mes amis mes camarades
Mes anciens compagnons de route
Et comme nous lapions la lumière
Aux bols de joie

Et parce que nous avons du cœur
On nous baffe
On nous troue le bide
La mesquinerie est un tsunami sur les villes portuaires du songe

J’entends gargouiller vos gorges
Des glaires infectes de la névrose
Mes oreilles bourdonnent
A la stridence de vos complots

Brûlez dont dans vos feux de frousse
Lâchez-moi la stratosphère

Et parce que nous avons du cœur
Nous serons les dindons de la farce

A toi la garce de Boulogne
Aux égouts de ta machinerie
A la douceur de ta peau
Je bénis tes partouzes de camionneurs

A toi mon frère de l’hystérie
Au bourbier de ta faiblesse
Aux crochets de ta jalousie
Mon vieux Saint-bernard sous valium
Je te haïrai puisque c’est la coutume

A toi la sauvageonne
Efflanquée comme une rature
A tes vingt centimètres de vice
Je retire mon baiser de deux heures quinze

Et parce que j’ai du cœur
Je m’éclipse
Je m’évapore
Je reste à me soûler dans la stratosphère
Avec d’autres barriques d’amour
D’autres parpaings de candeur
Purs et durs


Z 06 07 11

Je n'ai pas ton talent, mais si j'avais du le dire, c'est comme cela que je l'aurais fait.
tes mots resonnent en moi , j'ai l'impression de vivre les choses de la même façon , avec cette réaction de douce violence lorsque parfois l'on prend des coups..et en ce nom, je pense, qu'il faut rester avec nos "autres barriques d’amour
D’autres parpaings de candeur
Purs et durs "
C'est tout ce qui compte.

POur le texte en lui même, chapeau l'artiste !

Faut du coeur au bide pour tenir ta route! ça tombe bien, il me restait un fond de calva pour mon café que je suis même prête à partager avec cette petite sauvageonne, "efflanquée comme une rature" à qui tu retires ton baiser de deux heures quinze.

c'est dur à lire parce que ça fait mal, c'est l'incontestable force de ce texte.

et parce que nous avons du coeur...c'est cette strophe qui m'éblouit

Un poème dans le ton de ce qui t’occupait ailleurs, et je t’en conterais bien des histoires de gentils, revenus de si loin que ça ne signifie rien, mais aussi souvent qu’ils y retournent, on ne les voit pas, on ne sait pas, et on ne saura jamais tout ce qu’ils sont...

Ce mystère demeure leur plus grande force.
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Ce jour j’avais le coeur gros
Et je me suis laissé porter vers le large
Le vent, la voile, la mer et les coups
D’un soleil qui cogne et cogne de rage
Et moi, et toi sur les rotules d’un amour...
Les rouleaux compresseurs jusqu’au rivage
Ont porté nos voix et nos mots

Dam.

modern danse style ?
ça balance terrible quand tu lâches un peu les jupes d'alexandrie...

moitié soulier de Satan , moitié supo de satin,
les pointes de la modernité vont bien à tes pantoufles de vers


ez (coke en stock)

Il faut parfois régler ses comptes à coups de marteau afin de mieux renaître. Entreprise hautement périlleuse pour un coeur pur...Quant à la forme de ce poème écrit en vers libres, elle convient parfaitement car elle rompt avec les convenances académiques et donc fait écho au fond.

De la dynamite !

Surtout pour ça
A toi la garce de Boulogne
Aux égouts de ta machinerie
A la douceur de ta peau
Je bénis tes partouzes de camionneurs

A toi mon frère de l’hystérie
Au bourbier de ta faiblesse
Aux crochets de ta jalousie
Mon vieux Saint-bernard sous valium
Je te haïrai puisque c’est la coutume

A toi la sauvageonne
Efflanquée comme une rature
A tes vingt centimètres de vice
Je retire mon baiser de deux heures quinze

Mais aussi pour le reste.
Juste un petit truc :
Brûlez dont dans vos feux de frousse
Ne serait-ce pas plutôt
Brûlez donc dans vos feux de frousse

Nilo, Hun pour tous.

Il est tellement vrai ton poème que j'ai presque envie de l'adresser à ces p...d’administrations de m...!!!

Une colère sensible. C'est assez grisant, cette énergie qui se dégage de tes textes.
J'aime beaucoup cette manière écorchée de dire je t'aime.

J'aurais envie de lire : "Et parce que nous avons du coeur/vous nous croirez les dindons de la farce"
Je comprends cette colère, qui peut-être un moteur quand de belles valeurs motivent les actes. Une énergie dont notre monde a bien besoin ! (un écrit qui le dit bien et avec passion)

Ne surtout rien céder à la moralité ambiante du travailler plus pour gagner plus : c’est une idiotie (pour rester gentil).

Dam, politesse des braves.

A N., ça serait effectivement 'donc', en théorie. Mais je voulais éviter le choc du 'c' avec le reste de la phrase. C'est un petit arrangement avec l'orthographe.

Merci pour toutes ces réactions !

Z, planète rouge.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quinzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

"Et comme nous lapions la lumière
Aux bols de joie"

Pas d'éclairage supplémentaire à ces lampions !

Une remontée sur un talent à mes yeux.

Une nouveauté bientôt ?

Un grand plaisir de te lire.

Beau comme un volcan nocturne !

Que   peux-t-on ajouter à tout ça ? Rien que  le silence respectueux  pour ceux qui ont du coeur...

Chantal