Ce conditionnel si passé,

J’aurais bien ouvert un arbre en deux pour y trouver quelque racine de vie. Mais voilà, d’arbre il n’y a plus depuis la tempête sous le dôme. Je cherche en vain dans les plaines désertiques quelque chose qui ressemble à un tronc, une branche, une feuille.
Rien.
Mais ce que je ne vois plus a-t-il vraiment disparu ? Ne serait-il pas caché derrière le rideau d’ombres ?
Non.
Oui.
J’aurais bien ouvert un œil en deux pour y trouver la rétine à mémoire. Mais voilà, d’œil il n’y a plus depuis la crevaison des vues communes. Je cherche en vain sous les paupières serrées quelque chose qui ressemble au regard fruité, un signe, un battement, une vision.
Rien.
Mais ce qui est clôt est-il pour autant fermé ? Ne serait-il pas à couvert derrière l’illusion des silhouettes ?
Non.
Oui.
J’aurais bien ouvert une silhouette en deux pour y trouver le sens de l’amour. Mais voilà.
Rien.
Mais l’amour est-il pour autant absent ? Ne serait-il pas endormi sous les gravats de nos murs ?
Non.
Oui.
J’aurais bien ouvert le sommeil des pierres.
Le secret des tombes.
La boîte très crânienne qui nous entortille à perte de vue.
Mais les doigts s’usent à frotter le sens égratigné des lampes d’Aladin.
Oui.
Oui.
Et les ongles dérisoires témoignent de nos cellules mortes épluchées en vain.
Sans magie.

Mais ce que je ne vois plus a-t-il vraiment disparu ? Ne serait-il pas caché derrière le rideau d’ombres ?

Ce qui est caché est toujours visible pour celle ou celui qui sait voir.

Moi c'est surtout ceci qui a retenu mon attention
Mais les doigts s’usent à frotter le sens égratigné des lampes d’Aladin.
Comme si la lumière pouvait venir par "magie" confronter le réel à l'imaginaire.
L'image innée est une composante majeure de la poésie. Les mots sont un instantané, leur suite une histoire.
Le présent ne fait pas des histoires.

Nilo, passé par ici, en attente du futur.

La griffe Ratoune a encore frappée !